dimanche 4 octobre 2020

Elucider les rivalités israëlo- arabes.

Chaque jour, nous publions quelques réflexions autour de la question du conflit entre juifs et arabes.

Jour 1.

Les Emirats arabes unis, Israël et le Bahrein ont signé ce mois de septembre un accord - historique-par lequel les deux Etats arabes reconnaissent l’Etat Hébreu. Comment peut on interpréter un tel événement ? Cet accord du 15 septembre signe il le début de relations diplomatiques qui pourraient conduire à terme vers une paix entre les différentes parties notamment en ce qui concerne la Palestine ? Un déclaration également été signée. 

Chaque jour nous publions quelques éléments de réflexion au sujet des identités israëlo-arabes. On en vient à se demander dans quelles conditions une telle entente (qui pourrait à terme s’étendre à toute la péninsule arabique et le Moyen-Orient est possible. Après tout, ils ont tous leurs origines sur le même lieu géographique. Il faut donc mettre en avant les points communs. 

Qu’est ce qu’être arabe ou juif, juif ou arabe sont les deux questions à se poser afin que l’on puisse mettre en avant les points communs qui vont conduire à la cohésion puis à à la Paix. 

Commençons d’abord par élucider le sens de judéité en cherchant à comprendre ce qui je cite

 ci-dessous : 

Jour 2.

« Une certaine unité thématique rapproche donc les cultures juives les plus anciennes des plus récentes étudiées dans ce volume puisque les juifs dans des contextes divers définissaient leurs différences en employant le langage et les pratiques mêmes de leur environnement. Cependant, à la différence d’autres groupes ethniques anciens, les Juifs avaient certaines qualités singulières : même si beaucoup d’autres mêlaient des composantes nationales et religieuses dans leurs identités , seuls les juifs comme les chrétiens et les musulmans, en vinrent à adorer un Dieu qui niait l’existence des autres Dieux. Et ils élaborèrent une procédure sans équivalent de conversion à l’ethos juif, une possibilité inconnue des païens de l’Antiquité pour qui une identité ethnique ne pouvait être adoptée même si on faisait allégeance à un Dieu étranger. La « Judeïté » (identité ethnique) en vint à s’identifier de plus en plus au « judaïsme » (croyance religieuse), ce dernier se constituant probablement dans un dialogue avec le christianisme naissant et imprimant de sa marque l’islam primitif. Ainsi, la culture juive à la fin de notre période, apporta des contributions  majeures à la politique de l’identité antique alors que chrétiens et musulmans en venaient à dominer le bassin méditerranéen, domination qui clôt la première Partie et sera au coeur de la deuxième partie de ce livre. ». Les Cultures des juifs Une nouvelle histoire des juifs , David Biale.

Dans cette conception de David Biale, la judéité s’identifierait donc à une forme d’universalité qui fait que tous peuvent honorer un Dieu unique. 

Celui-ci va encore plus loin dans son ouvrage, allant jusqu’à démontrer par l’intermédiaire de la culture du théâtre grec, que l’histoire des juifs s’apparente à celle à défaut du monde entier, du bassin méditerranéen entier.

Jour 3.

Le Deutéronome part de la révélation faite à Moïse uniquement, il coupe avec la tradition qui vient d’avant. Cette révélation est écrite, c’est l’accomplissement « à la lettre ». 

Yavhé dit : « ce message que je vous ai envoyé, vous l’avez oublié ». Il évoque ici sa colère et les calamités qui en ont résulté (déluge, tour de Babel), Il veut parler du code Hammourabi et semble signifier que le droit doit être écrit. Et qu’il faut le respecter. Voici posées les premières des règles, les individus doivent obéir au droit, et celui ci est codifié (écrit).  Pourquoi est ce que ce sont les hébreux qui ont reçu ce rappel ? Parce qu’ils sont dans une situation particulière : ils ont fui en Egypte puis s’en sont allés en fuyant à nouveau. Une malédiction semble les frapper, ils sont en exode et en exil.  Ils vont vers Canaan. Pharaon les a laissé sortir ils rencontrent le canal de Suez de l’époque ceux qui ont raconté ce qu’il s’est passé ont interprété en disant que c’était la mer qui s’ouvrait.  Pas du tout, il y avait à l’époque, déjà un canal qui permettait d’aller en bateau jusqu’à la mer, les Egyptiens les laissent partir. On aurait pu à le voir, le confondre avec l’image de la mer s’ouvrant, Ce canal  est un rappel de la civilisation, l’Egypte a réussi à être un grand empire grâce aux lois écrites et à la comptabilité (l’écriture). C’est elle qui a construit ce canal. C’est un symbole et un avertissement. Peut être que au moment où les égyptiens arrivaient via le canal en bateau vers la mer rouge, pour rattraper les hébreux qui eux marchaient à côté sur la terre en le longeant, il y a eu un raz de marée ou bien un tremblement de terre engouffrant tout ce qui était sur le canal, ce qui expliquerait que les soldats égyptiens soient tous tombés à l’eau, certains se noyant, les eaux devaient y être profondes. Les hébreux se serrent protégés. Si on faisait des recherches dans les fonds sous marins à l’emplacement du canal de suez ancien, à proximité de la mer rouge, on y retrouverait peut être des traces.


Jour 4.

 Dans le désert, un rappel est fait avec l’épisode des tables de la loi qui montrent que grâce au respect du droit, le peuple juif est amené à être une grande nation. Puis il y a l’épisode  du buisson ardent qui représente la vocation du peuple juif à amener la paix dans le monde grâce au respect du droit. La colombe de la Paix émane de la même source de vie.  Cela annonce la naissance d’une nouvelle civilisation sans guerres (l’arche d’alliance entre tous les peuples qui abrite justement le buisson ardent). 

"L’une des façons  par lesquelles les anciens Israelites s’unifièrent consista à former des alliances généalogiques. Ce faisant, ils définirent qui était israélite et qui était extérieur au groupe. La différence entre intérieur et extérieur s »accompagné inévitablement d’une différence morale, ceux  de l’intérieur étant supérieurs à ceux de l’extérieur C’est là un trait humain universel, l’égoïsme poussé au niveau national. Sigmund Freud a commenté un jour, non sans quelque embarras , les raisons pour lesquelles des peuples très proches se dénigrent mutuellement : « Je me suis occupé du phénomène selon lequel précisément, des communautés voisines  et proches aussi les unes des autres, par ailleurs, se combattent et se raillent réciproquement …J’ai donné à ce phénomène le nom de « Narcissisme des petites différences « qui ne contribue pas beaucoup à l’expliquer. Ce trait de narcissisme culturel est nettement à l’oeuvre dans les histoires généalogiques de la Bible, essentiellement dans la Genèse qui racontent les relations entre les ancêtres d’Israël et les ancêtres d’autres Nations. Dans ces histoires, les frontières culturelles d’Israël sont continuellement menacées par la présence d’ancêtres d’autres peuples et les Israélites survient aux revers de fortune de diverses façons dont la vertu, la ruse, et l’intervention divine. ". Les Cultures des juifs Une nouvelle histoire des juifs, David Biale.

Le même auteur met en avant l'exceptionnel mélange de cultures et de civilisation qu'a suscité la confrontation judaïté-civilisation grecque. Les auteurs grecs ont repris les plus importantes figures du judaïsme à partir desquelles ils ont reconstruit la légende à leur façon, en présentant le peuple juif comme détenteur d'une vérité universelle jusqu'à créer un modèle de société à vocation universelle/ Eschyle notamment. Nous verrons comment demain. Restera après l'avoir expliqué, à identifier le comment et le pourquoi d'une telle interprétation qui se veut aussi concrète et pourquoi les clés d'interprétation issues de la Grèce antique puis contemporaine peuvent contribuer à un regard nouveau sur le "choc des cultures", un regard enfin positif qui va à l'encontre de toute forme de colonisation.


Jour 5.

"Ainsi, dans un de ses drames, Ezechiel, écrivain juif, s'insère au deuxième siècle après Jésus Christ, des récits grecs pour montrer un héros Moïse évoluant dans une scénographie qui n'est pas dans la Bible.  Il raconte un rêve trouble à son beau père dans laquelle il a vu un grand trône posé sur une cime proche des replis du ciel.  Y est assis un noble personnage portant un diadème et tenant un grand sceptre , invite Moïse à s"'approcher lui tend le sceptre et quitte son trône. L'image est ici celle de Dieu comme maître de l'univers. ". Les Cultures des juifs Une nouvelle histoire des juifs, David Biale.

Mais que nous dit réellement Ezechiel ici qui est juif mais en même temps empreint de culture grecque au sein de laquelle il évolue comme n'importe quel citoyen ? Il nous parle de l'homme. C'est à l'homme que Dieu donne le sceptre qui permet de commander l'univers. Quoi de plus universel ?

https://www.persee.fr/doc/ista_0000-0000_2004_act_939_1_2107


Jour 6.

Ici se joue en plein le sens de "Ecce Homo" c'est à dire l'homme qui se tient debout symboliquement, c'est "l'animal politique" dont nous parle Aristote. Celui ci a subtilement transformé l'obligation quasi vitale d'être citoyen athénien pour exister, se définir se construire très forte chez les grecs au point qu'on préférait mourir (comme Socrate) plutôt que d'être exilé et donc perdre cette conscience toute acquise par naissance en un attribut quasiment universel (avec l'universalité de l'époque excluant, femmes, enfants, esclaves et étrangers) qui est celui d'être d'abord et avant tout politique c'est à dire amené à "vivre avec les autres". Lorsqu'il choisit contrairement à Socrate d'être exilé plutôt que de boire la cigüe, Aristote semble dire aux autres "Voyez je suis plus fort que la structure sociale, ma Vérité à moi est éternelle et va au delà des temps et des lieux" car je peux ne plus être citoyen athénien et exister quand même où que je sois.

Le rapport ici avec la judeïté est marquant : il fait appel à l'exil et à la capacité de beaucoup des membres de la diaspora à s'adapter en tant que citoyen universel dans n'importe quelle société, il n'est donc pas étonnant que vu sous cet angle le rapport à la culture grecque mais aussi au rêve décrit par Ezechiel reproduise un être qui est politique au point de s'emparer du monde pour le rendre meilleur , l'appel à l'universalité est ici récurrente. 

Aristote (troisième siècle avant Jésus-Christ) n'est donc pas parti de rien, il y avait dans sa manière de penser des antécédents qui nous viennent justement de ce mélange culturel dont parle David Biale, dans la Grèce antique où beaucoup de juifs ont évolué à l'époque d'Ezechiel (6ème siècle avant Jésus Christ). La pensée d'Aristote se nourrit ainsi d'un vivier d'expériences, de croyances et de pratiques qui se sont mélangées et dont est resté l'essentiel.


Jour 7.

Il y aurait donc dans la rencontre entre cultures grecques et judaïques liées à une vie commune au 6ème siècle avant Jésus Christ, dans le bassin méditerranéen, un creuset nouveau qui se serait forgé, capable de se servir des acquis et des bienfaits de chacune des deux cultures et de les retransposer au futur, car elles ouvrent une perspective universelle. C'est dans les adaptations du patrimoine culturel juif par certains auteurs grecs que se situe la clé d'une future Paix dans le monde, grâce à cette capacité à se servir des acquis de l'une pour "enchanter" et universaliser l'autre, la rendre immortelle. Avec la démocratie, cette capacité à anticiper sur le monde futur, à raconter à sa façon des récits antiques fondateurs de civilisation est le deuxième apport de l'Antiquité grecque. Celle ci joue comme un filtre qui réinterprète les messages et les donne à entendre même dans les temps futurs.

jeudi 24 septembre 2020

La Lybie : l'autre pays des conflits

Rebondir sur l'article du Monde Diplomatique de septembre 2020 : "Lybie, le terrain de jeu" par Jean Michel Morel.




Par Noura Mebtouche.


Trois factions s’affrontent en Lybie. 

En elles on retrouve la personnalité de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi. Pas celle des débuts à l’époque où l’espoir comme ce fut le cas au Burkina Faso avec Thomas Sankara, en Algérie avec Ben Bella ou encore au Congo avec Patrice Lumumba, de pouvoir enfin gouverner son propre pays sans domination étrangère avec les meilleurs idéaux du monde, je veut dire celle du Livre vert, mais tel qu’il a été créé de toutes pièces par l’occident. 

Ainsi, Khalifa Haftar en Cyrénaïque à Benghazi représente t’il cet idéal là et en tire il quelque légitimité dans un pays malheureusement très divisé. La Russie le soutient ainsi que certains pays arabes comme les Emirats arabes unis ou l’Arabie saoudite. La France elle, oscille suivant comme le reste de la communauté internationale l’autre partie à Tripoli, le gouvernement d’accord national, mais semblant préférer celui de Benghazi, fief des pro kadhafistes. Ce gouvernement d’accord national porte bien son nom, ce dernier reflète l’irrésistible tendance des occidentaux menés ici par l’Onu à vouloir à tout prix faire dominer leur vision des choses en ignorant délibérément la réalité du pays concerné et de la région qui va avec, ses moeurs, ses coutumes et son histoire.

Ce gouvernement d’action national donc semblerait être soutenu par les Frères musulmans, il en a du moins la couleur politique. Ceux-ci sont partout et s’immiscent dès qu’‘ils le peuvent dans les vides laissés par un manque d’action Politique à proprement parler.

 Celle-ci ne peut venir que du peuple sévèrement brisé, et que l’on empêche de s’exprimer, se retrouvant à nouveau comme en Syrie ou au Liban pris en otage au sein d’un perpétuel conflit qui ne sert que le jeu des grandes puissances. Comme ils l’on  fait pour le conflit palestinien. Les Frères musulmans se présentent comme des arbitres qui accompagnent le mouvement vers l’émancipation en douceur mais souvent ils ne font qu’envenimer les choses. Par exemple, ils légitiment ici les vues de laTurquie ici opposée à la Russie, qui cherche à retrouver les vestiges de son empire passé, celui où dans ce pays et les pays voisins elle régnait en maître. 

On sait ce qu’a suscité les tentatives de Da Esh, poursuivant la nostalgie d’un grand empire sunnite. On en voit ici une des prolongations. 

Au Sud, les milices selon le mot de Patrick Haimzadeh (« la Lybie aux mains des milices » « le Monde diplomatique, octobre 2012.). Sachant quela partie du nord et aussi plus au sud grouille de ces milices qui ne demandent qu’à se battre. Ces dernières semant le trouble dans le sud à loisir 

On a ici une composante très représentative de tous ces pays qu’on a pas laissé se développer et organiser leur propre gouvernance et leur propre économie pour des raisons lucratives :


-Ceux qui se vendent à l’occident et aux grandes puissances (schéma très fidèle au schéma africain dans beaucoup de pays).


-Ceux qui campent dans une région en attendant d’envahir les autres et de semer le trouble en plus de celui déjà jeté dans la population.


-Ceux qui se tiennent encore debout et essayent de sauver les meubles. Le clan Haftar est de ceux là, cherchant à restaurer à la Lybie sa dignité et avec elle celle de tout le monde arabe ; ce qui explique pourquoi les Emirats arabes unis et et l’Arabie Saoudite sont de leurs côtés avec tous leurs moyens militaires. 

Kadfhafi ressemblait un peu à chacun de ces trois composantes pendant son occupation de poste de dirigeant. Obligé de faire des concessions pour rester en place, jouant parfois entre deux groupes d’Etats afin de trouver sa place, mais en même temps à la tête d’un Etat où les troubles et les conflits internes étaient larvés car gelés par la dictature d’abord coloniale puis gouvernementale qui se sont réveillés aujourd’hui. Enfin, grand chef d’Etat, cherchant avec beaucoup d’hésitations tant les frontières entre les deux monde peinent à se définir, à faire d’abord une union du monde arabe, puis devant cet échec porté par « l’honneur de la Tribu » qui fait que ses règles échappent au commun des mortels, il finit par se résigner à abandonner au profit d’une lutte pour l’Union africaine ». Cette quête est la marque numéro 1 des conflits d’Afrique du Nord, le mal que l’on a à se définir, suite aux découpages du monde en 1919 (conférence de Paris) et après, puis après les indépendances,  a laissé trop de questionnements en suspens. Pour y réfléchir de manière intelligente il faudrait considérer le monde de l’Afrique du nord comme une interaction, un angle droit entre Afrique et monde arabe et du Moyen- Orient. C’est ce qui fait la particularité de cette zone géopolitique. Lorsque les anciens empires se réveillent et cherchent à retrouver leur configuration d’antan surtout pour une Turquie qui a l’habitude que l’on cède à ses caprices, (Traité de Lausanne), cela vient ajouter encore davantage de mouse de chantilly sur le gâteau que tout le monde (du moins les plus riches), cherchent à se partager. Mais après avoir enlevé la chantilly pour éviter l’indigestion et mis le gâteau de côté pour plus tard (en oubliant pas la part du pauvre), on peut se retrouver soi-même et réfléchir à son identité profonde.

 L’espoir et donc résolument dans le Maréchal Haftar et ses partisans, alliés et troupes, non pas pour faire la guerre, mais pour retrouver le sens du Politique en Lybie. Il suffirait pour cela que l’on puise , l’idée de Mouamar Kadhafi exprimée dans le livre vert des Comités populaires, reposant sur une configuration politique qui part du local avec une démocratie qui part du voisin tout proche dans le village, pour aller, grâce à des confédérations qui vont jusqu’à l’Etat jusqu’en haut du système de gouvernance, cette organisation pourrait calmer les esprits en place, car elle rejoue avec le passé historique et l’identité des territoires et donc des populations. 

En local, on a pas le loisir de se diviser, on lutte  ensemble et en fraternité. Le partage de la Lybie en trois factions se partageant trois territoires n’a donc pas de raison d’exister. C’est ce message là que l’ONU devrait propager notamment en direction du GAN, afin que ce dernier au lieu de s’opposer finisse par collaborer. Cela permettrait de remettre la Turquie à sa place moyennant des accords en visant néanmoins un partenaire privilégié sur le plan économique. La Lybie aurait aussi besoin de la Chine, afin de remonter son économie notamment dans le cadre d’une participation aux routes de la Soie. Enfin, les mercenaires occidentaux et leurs troupes notamment les français avec des organismes comme la Socopex devraient finir par partir du pays Lybien, peut être (et même sûrement) en étant habilement remplacés par quelques troupes militaires françaises venues y jouer le même rôle qu’au Mali avec peut être cette fois-ci, davantage de tact et de responsabilité, en partenariat, comme cela a été fait jusqu’ici avec les Emirats-arabes-Unis et l’Arabie Saoudite. Quant aux Russes ils ont déjà beaucoup à s’occuper sur leur propre territoire et avec leur voisinage proche.


 Le mode tribal est universel c’est le seul mode de gouvernement qui permet la démocratie sur le modèle des Arch en Kabylie, tribus gauloises, Fokolonova Mivao à Madagascar) proclamé par le commandant Marcos chez les Zapatos et les Kurdes. Il y a un appel dans le monde à ce retour actuellement (du local au global).


Les milices sont apparues récemment, jusqu’ici on parlait d’une Lybie divisée en deux; ce territoire là quelque peu désertifié a fini par se remplir de troupes armées, comme une assurance d’une future guerre).


La stratégie du Jihad islamique chiite en Palestine, est de négocier et faire de la diplomatie pour que toutes les autres parties s’entendent autorité palestinienne, Hamas, Fatah. En fait il cherche à être de partout. Parfois, chiites et sunnites se confondent, par exemple le Hezbollah chiite commande le Hamas dit sunnite. Il faut donc se garder des divisions trop marquées ou de l’envie de créer des clans à tout prix. L’Arc Chiite et les frères musulmans qui sont du côté du GAN poursuivent sûrement les même intérêts. Leur nature et leurs intérêts sont très différents des musulmans de l’ Arabie saoudite (wahhabisme) et des Emirats Arabes Unis. Les premiers sont très politisés, révolutionnaires alors que dans les deux pays cités il s’agit plutôt qu’une revendication  religieuse à tout prix, d’une couverture culturelle, bien davantage qu’un moyen politique. Ces Frères musulmans se rapprochent des mouvements politiques et révolutionnaire dits sunnites. Sous couvert de pratiques spirituels, il y a parfois une  grande violence. Ils auraient pu aussi bien être ailleurs mais là ils soutiennent la Turquie et ne s’allient pas à ceux de l’Est. 


Il faudrait remonter à la genèse du mouvement, et surtout se fonder sur des musulmans comme l’Emir Abdelkafer : franc-maçon et donc universaliste.

C'est le pouvoir des masses qui prime. La mouvance islamiste à vocation  internationale qui s'appuie sur des tribus marquées par les liens familiaux et de violence se caractérise par le fait qu’elle exporte en Lybie, pays africain, son mode de positionnement par rapport au pouvoir reposant sur la violence entre tribus qui vient du Moyen-Orient alors qu’en Afrique, la tradition est à la gestion par la Paix et la démocratie. C'est ce qui avait inspiré chez Kadhafi, la Jamaryya dans son livre vert, celle des comités populaires censés s'administrer librement en local. 

Cela est d’autant plus paradoxal que l’Islam a été crée au Moyen-Orient pour arriver justement à ce mode de gestion pacifique alors que les Tribus se déchiraient, dirigées par des chefs peu enclins à laisser parler leurs membres et donc ne respectant pas le règlement de fonctionnement de la Tribu.

C’est la Asabyya (solidarité mécanique), que la rencontre entre tribus rend organique en parallèle (confédéralisme), celle décrite par Ibn Khaldoun, celle de l’Afrique du Nord qui doit régner mais celle-ci au Moyen-Orient est murée par la violence transposée dans des pouvoirs nationaux coercitifs et totalitaires afin de lutter de manière superficiel à la tendance à l’éclatement dû aux tribus. Mieux vaudrait évoquer une tolérance par rapport au système tribal qui est aussi, il faut le reconnaitre, une composante de l’islam, même si celui ci se veut fédérateur (Médine était bien une Tribu). 

Il y a également la composante amazighe, (5 ou 15 % le parlent).

L’amazighité présente dans tout le Maghreb et même plus bas (car la tradition et la définition se veut avant tout politique et philosophique et n’a aucune base religieuse, linguistique voire même ethnique dans sa forme la plus pure, elle est donc fédératrice). Elle peut donc constituer le filigrane dont la présence et la tradition ancrée dans l’antiquité de ces territoires peut sauver de la division. Elle est aussi présente au Machrek mais de manière beaucoup moins formalisée . 

Là bas, c’est plutôt le fait religieux qui devrait normalement unifier là encore dans son essence la plus pure (démocratie et règles fondées sur le pacifisme et le respect de la Nature et des hommes entre eux) et non pas dogmatisme religieux et fanatisme. 

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’islam est né et a été centralisé sous Médine, pour apaiser la fureur des Tribus. 

Mais aujourd’hui les dissensions entre elles qui remontent à très loin dans le temps et sont antérieures à l’islamisme subsistent et sont même ravivées par la disparition progressive des Etats autoritaires qui les maintenaient et étouffent les conflits et se doublent de surcroît de querelles de nature religieuse.

Aujourd’hui il y a coexistence de cette organisation, praxis et système de croyance tribal et modes de vie (asabiya : communauté soudée par le lien de sang ou une similitude de destins qui use d’une prédication (Da’Wa religieuse et politique comme d’un tremplin pour accéder au pouvoir total (mulk), dans les pays arabophones ce pouvoir est considéré comme le pouvoir naturel (tabi’i), il s’oppose au pouvoir politique (siyasi), celui des Etats), en croisement avec les identités religieuses (pas que musulmanes) qui elles aussi, sont profondément ancrées et revêtent une vocation identitaire aussi importante que la tribu, notamment pour l’islam. C’est de l’intersection entre ces deux mouvances qu’il faut partir pour guérir ces pays des troubles.

Pour garantir leur pérennité économique, les Etats ont été contraints d’abdiquer leur autonomie politique, en se soumettant à ce pouvoir naturel maintenu par la violence.

Dans des pays comme la Syrie ou l’Irak, contrairement au Liban qui est un Etat jeune dans lequel la tribu n’est pas profondément ancrée dans l’histoire, les différentes familles tribales doivent être présentes et reconnues à égalité dans la Constitution, alors que, au Liban par exemple, ce sont les confessions religieuses qui y figurent. C’est le meilleur moyen d’éviter que l’entente ente elles, gênée par des siècles de querelles sur lesquelles s’est greffée la querelle religieuse (schismes dans l’islam) ne soit tempérée par un pouvoir autoritaire.

Cela demande un effort de réconciliation, sur la base des tribus avant l’islam,  l’insurrection réelle ne pourra se faire que dans l’unité.

Au lieu de procéder à la construction d’une élite nationale, la révolution fonctionne par cooptation d’élites locales, de même que le développement des relations politiques se fait par le transversal. 

On a donc un pouvoir central et autoritaire, centralisateur qui, faute d’avoir crée une cohésion nationale, s’est laissé submerger par des coalitions et des intérêts transversaux.

Ce sont les occidentaux qui ont crée cet état de fait, en fondant la création des nouveaux Etats sur les minorités souvent religieuses et confessionnelles. La vraie insurrection , fraternelle, pacifique et émancipatrice devrait donc se faire, maintenant que le pouvoir autoritaire, n’est plus, contre ces puissances grâce à des actions de nature pacifique et cohérente par exemple fondées sur le réseau nouvel alignement (ou non alignement réel).

Ce dernier est formé de liens culturels, humains, économiques, marchands, artistiques et prend sa source sur le bassin méditerrannéen. La Lybie devrait en être un des bastions.

Le tout forme une coalition non formalisée ni institutionnalisée qui devrait renouer d’une façon moderne, c’est à dire sans coûts de transactions liés au non respect du droit avec les anciens réseaux traditionnels présents dès l’Antiquité.


Le processus a déjà commencé grâce aux liens incessants entre territoires du pourtour méditerranéen et aux efforts menés par les réseaux associatifs et mouvements sociaux que Pierre Bourdieu décrit Dans Contrefeux (2 ou 1) (ce qui est valable pour l’Europe l’est aussi pour la méditerranée), mais aussi grâce aux initiatives de nature institutionnelle. 


NB. La situation Lybienne en matière de composante ethnique, sociale et tribale est très comparable à celle de La Syrie c'est aussi sur cette base que, tout la famille Assad a pu composer avec les tribus , le processus démocratique devrait se délier si des concessions se faisaient entre les parties en place au profit de l’héritage l’aisé par les dirigeants antérieurs.


mercredi 12 août 2020

La théorie du démantèlement final





La théorie du démantèlement final
Par Noura Mebtouche

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un paradoxe. D'un côté, il faut mettre en place les conditions d'un désarmement progressif et avons une obligation de résultat en matière de dissuasion, pour éviter toute prolifération anarchique de l'arme nucléaire.
Sur le plan diplomatique par ailleurs, nous sommes dans l'obligation de maintenir notre caractère d'exception en matière de sécurité, afin de conserver notre place dans les relations internationales.
ce paradoxe est particulièrement valable pour la France.
Enfin, dans un contexte de réduction obligatoire des dépenses publiques, nous n'avons pas d'autre choix que de limiter les dépenses alors même que nos lacunes s'aggravent (ainsi, en France l'armée de l'air n'est pas suffisamment pourvue en matériel de transport tactique et de ravitaillement tandis que la Marine ne peut déployer en permanence un groupe aéronaval.).
Comment, pallier à nos lacunes sans dépenser d'argent ? Comment contribuer au démantèlement en restant maîtres de notre armement nucléaire pour dissuader suffisamment ?
Ces questions que nous venons d'appliquer à la France se posent pour tous les Etats d'Europe. C'est pourquoi dans un tel contexte où, l'internationalisation des conflits (terrorisme et guerres civiles menées par des groupuscules armés, montée en puissance de la Turquie en méditerrannée, velléités d’armement nucléaire de certains pays comme l’Iran, ou la Corée du Nord), se fait grandissante et la solution de la mutualisation-coopération au sein de Alliance Atlantique cruciale.
Cette logique doit aussi inclure l’Afrique et le monde méditerranéen. 
 L'idée d'une force armée proprement européenne se fait poindre. De gens comme Hubert-Védrine l'ont affirmé et il ne fait pas de doute que c'est une idée qui se propage aujourd'hui dans différents milieux européens. 
Il y a avant tout la question de la souveraineté des Etats qui se pose. Sans avoir le monopole de sa propre défense avec sa propre armée, un Etat ne peut conserver cette dernière. Que fera t'on dans un monde gouverné par des technocrates qui ont à leur disposition tous les secrets de la défense et peuvent à leur guise disposer des moyens militaires utilisables à des Fins que eux seuls connaissent ?
Certes, l'avancée qui est faite aujourd'hui dans le cadre de l'écriture du dernier Livre Blanc français par le Président de la République François Hollande fait bien de prendre à partie certains pays de l'Est qui jusqu'ici n'ont pas eu leur mot à dire. Cependant, nous ne pouvons pas dans un contexte de mondialisation pacifique, occulter la Méditterrannée dans la rédaction de ce livre.
 Au nom d'abord d'un passé commun mais aussi parce que ces derniers sont aux portes de l'Afrique un continent qui est grand, proche d'un Moyen-Orient compliqué et difficile. N'oublions pas que l'Union Méditerranéenne est un concept qui existe qui a fait l'objet de signatures officielles, qui ne demande qu'à être exploité.
Par ailleurs, jusqu'à quand allons nous préparer nos propres Livres blanc afin de définir nous même français nos moyens et notre stratégie de défense ?
Il ne faut pas que l'Europe s'empare d'une souveraineté déjà suffisamment mise à mal par l'Union économique et monétaire, nombreux sont ceux qui regrettent aujourd'hui de s'être engouffrés trop rapidement dans la voie de la technocratie économique, sans le peuple.
Promouvoir une défense uniquement européenne avec une armée européenne serait grave. C'est pourtant le pli que semble prendre aujourd'hui l'Etat français.
Je ne remet pas en cause le fait que le contexte européen et méditerranéen soit une bonne chose pour la promotion de la Paix dans le monde, notre sécurité et notre intégrité, choses qui ont été fixées comme objectifs dans le cadre du livre blanc 2008. Mais il y a nécessité absolue de concourir à étendre ces volontés de mise en commun à l’ensemble de l’alliance Atlantique , mais aussi l’Afrique et le Moyen§Orient? La France qui dispose outre son appartenance à l’OTAN et à l’UE d’une positon privilégiée par ailleurs avec ses accords bilatéraux avec l’Angleterre, mais également l’envoi de ses troupes en Afrique devrait être le pivot de cette nouvelle configuration sans se départir de son autonomie et de sa souveraineté. Les rapports avec tous les ensemble géographiques que je viens de citer redessinent la carte de la France libre des années 39-45 du Général de Gaulle. C’est pourquoi nos interventions en Afrique doivent mettre de leur côté les populations afin que des incidents comme le meurtre de plusieurs touristes par des jihadistes ne se reproduisent plus (huit personnes dont deux dont deux nigériens et six touristes français assassinés le 9 août 2020 au Niger). Si ces groupuscules armés peuvent encore agir dans des pays où tout le monde se connait, c’est parce que la France, notamment lors de ses opérations au Mali, n’a pas su temporiser et traiter les africains avec égalité et respect, en tant que partenaires. La presse nationale et étrangère a récemment relaté des faits qui traduisent un manque de civisme et de précaution envers les populations africaines, notamment lors des opérations en commun menées sous l’égide de la France. Par ailleurs, les actions liées à la Françafrique continuent d’exister, sapant le moral des citoyens et donnant une mauvaise image de la France, anéantissant ainsi toute volonté de bien faire en matière de défense. 
Sur le plan proprement international, la mise de côté des Etats du Moyen-Orient dans les grandes instances de régulation de la Paix, aggravé par le conflit palestinien, conduit aujourd’hui à alimenter une coupure du monde entre les populations arabo-musulmanes et les autres. L’idée de faire entrer la Turquie et l’Iran parmi les membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU n’est pas si farfelue que cela. Elle permettrait aux grandes puissances qui aujourd’hui veulent la guerre et cherchent à se protéger de la fissure déjà évoquée, par l’arme nucléaire, au mépris du droit internationale, de se sentir écoutées et prises à partie dans le processus de Paix. responsabiliser ainsi la Turquie éviterait peut être l’escalade vers la guerre et les invasions en méditerrannée, permettrait de résoudre le conflit Lybien, et allié à la même démarche envers l’Iran, permettrait de représenter à la fois le monde sunnite et le monde chiite au sein d’une instance internationale et donc de susciter une nouvelle forme d’arbitrage. 
Il pourrait être reconnu au niveau international, que le conseil de sécurité de l’ONU puisse innover et évoluer avec son époque autrement que par une substitution de l’Allemagne à la France à travers la question de l’arme nucléaire. 
Il y a nécessité de fédérer les actions et de mettre en commun certaines compétences et capacités sans oublier les infrastructures. Notamment en matière de nucléaire.
Quel but franchement avoué de l'Europe en matière d'armement nucléaire devrait prêtre mis en avant ? Le démantèlement futur et concerté, suivant une période de dissuasion plus forte. L’idée de faire entrer la turquie et l’Iran au club des cinq peut largement favoriser le succès dune telle mesure.
 Va t'on y arriver en commençant par démanteler d'abord notre propre potentiel ? Celui de chacun. Va t'on en finir définitivement avec la vision gaullienne d'une France émancipée et souveraine sur son territoire, non soumises aux ravages de la technocratie ?
 Non car on sait aujourd'hui que ce monopole ne tardera pas à être utilisé par certains Etats afin de dominer, ou de faire régner certaines idéologies qui vont à l'encontre des Droits de l'Homme et de l'environnement pour lesquels nous luttons sur le plan international depuis longtemps.
L'ère de la dissuasion et loin d'être terminée même si elle n'a plus aujourd'hui pour cadre le rapport Est-Ouest comme ce fut le cas pendant la guerre froide. Avant qu’elle ne se dilue et laisse s ‘échapper toute possibilité de gouvernance à long terme, donnons lui un regain de volonté et de puissance concertée, avec des objectifs bien définis. 
Seule l'Europe en mutualisant son potentiel nucléaire et en recensant ce dernier pour faire face à d'éventuelles menaces peut en médiatisant ce potentiel et en faisant connaitre sa stratégie au monde entier, constituer un paravent suffisamment solide pour dissuader définitivement toute tentative d'élargir le champ de l'armement nucléaire dans le monde.
Voilà qui réjouira les adeptes d'une Défense européenne sans remettre en cause la souveraineté de chaque Etat dans un contexte trouble, notamment au Moyen-Orient, où justement, on parle de "retour des Etats".
Enfin , cette mutualisation-coopération (mutualisation des moyens tactiques, coopération en matière de politique) est faite pour s'élargir. Elle doit se faire par cercles concentriques englobant tous les potentiels dans un but commun, la Paix définitive et le démantèlement nucléaire final c'est ce que nous appelons la dissuasion finale.
Pour cela, il faut étendre le concept de coopération-mutualisation à d'autres régions du monde. L'OTAN peut dans ce cadre, jouer un rôle efficace, à condition que grâce à la France, la gouvernance européenne y soit prépondérante. 
Le monde méditerranéen et ses pays appartenant eux aussi à différents continents, doivent faire partie intégrante de cette politique grâce à la France dans une logique de vraie coopération, dans le cadre d'une politique internationale égalitaire et pacifique, « de civilisation » comme l'avait évoqué Edgar Morin sous la présidence Sarkozy.".
Ainsi avons nous défini cinq phases dans le cadre desquelles doit se jouer cette phase de dissuasion finale et déterminé le nombre d'années qui vont lui être nécessaire.
-Phase 1. La phase paradoxale.2020-2025 Elle cumule une logique de dissuasion et de désarmement. Les Etats de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne ainsi que ceux qui forment l'Union méditerranéenne prennent l'engagement de ne pas augmenter davantage leur potentiel nucléaire tout en ayant pris bien soin préalablement de définir certains emplacements stratégiques.
Le paradoxe que nous évoquions tout à l'heure réside dans le fait que en même temps qu'engagement est pris de ne pas augmenter l'armement nucléaire, les Etats de régions préalablement citées vont mutualiser et effectuer un gros travail de mise en valeur de leur potentiel nucléaire. afin d'exercer un effet de dissuasion sur le reste du monde notamment sur le groupe de pays sino-soviétique. Cet effort réalisé par les pays amateurs de Paix, ayant compris qu'il n'est pas dans l'intérêt des populations de se mettre en concurrence avec les autres membres de cette coalition pour la Paix mais bien au contraire d'avancer en coopération est plus que jamais d'actualité dans le contexte des désaccords qui se posent dans le cadre e la Lybie et au sein du monde méditterannen confronté à la Turquie, comme cela a été le cas avec la Syrie. Il pose comme nécessaire, l'idée d'une fuite en avant des relations diplomatiques et des rapports de force à un moment où se pose le choix crucial mais heureusement pas encore imminent de la guerre ou de la non guerre.
 Une autre solution est possible, celle d'un avertissement nécessaire après avoir montré, comme dans un contexte d'Etat de crise, que les forces pour la Paix sont présentes et suffisamment fortes pour contrer toute velleité de nouveau conflit armé et toute nouvelle violation du droit international. Pour cela, il faudrait tenir compte des leçons de l'histoire, celle de Munich en 38 ou encore celle de toutes les guerres qui n'ont servi souvent qu'a à aggraver les déséquilibres et à causer des dommages irréparables, et organiser en toute urgence de nouvelles rencontres et conférences internationales dans les jours à venir, afin de faire exister en termes réels cette "chappe sécuritaire" que forme la coopération-mutualisation. Ce serait une première tentative sans précédent de gouvernance internationale.

-Phase 2. La phase de mise en place de la coopération-mutualisation. 2025-2028.
Cette phase est une phase où la mise en place de la coopération-mutualisation joue à  plein, de nouveaux accords multilatéraux et bilatéraux sont pris avec les pays qui en font partie (axe atlantique, axe européen, axe méditerranéen, axe Turquie-pays de l'Est ne faisant pas partie de l'Union Européenne).
Les accords consistent à organiser la "chappe de protection et de dissuasion pour la Paix" dont qui est l'outil principal du démantèlement nucléaire final, elle consiste également à dissuader  les pays qui en font partie de se pourvoir davantage en armement nucléaire en faisant confiance au potentiel déjà installé. Cela ne remet pas en cause la souveraineté de Etats, puisque chacun, même au sein de l'Union Européenne continue à disposer de sa propre armée de terre, de mer, d'air afin de jouir pleinement de son autonomie et de sa souveraineté. Les souverainetés des Peuples restent inviolables et sacrées.
Il faut engager les pays qui en font partie à faire confiance au potentiel déjà installé par l'OTAN qui n'est pas l'objet d'un commandement exclusif des Etats-Unis, notamment dans le contexte de "prêt"de leurs territoires par des Etats d'Europe détenteurs de l’arme nucléaire (France) (notamment Roumanie, Pologne). Il faut faire valoir que l'armement nucléaire et les possibilités de frappe par missiles qui y sont présents font partie d'un "bien commun" des Etats partie prenante, même et là est la gageure, en cas d'accords bilatéraux".


-Phase 3. Phase de construction et de consolidation des alliances. 2028-2029. C'est dans ce cadre, que se renforce la construction des alliances entamées en phase 1 et élargie en phase 2. 
*Mise en valeur des quatre alliances + 1 : 
-Alliance de l'Est Europe et ses rapports avec la Turquie, et la Russie. (perspective d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural incluant la Turquie et une partie de la Russie, en fraternité avec la future Union Eurasienne prônée par la Russie).
-Alliance de l'Ouest. Alliance atlantique dans le cadre de l'OTAN avec l'Europe.
-Alliance du Sud. Pays d'Afrique, Union africaine, Union méditerranéenne, sud Européen, 
-Alliance du Nord. Nord de l'Europe incluant la Grande-Bretagne, Groënland.
-Alliance océanique (où nous sommes présents) : Australie, Nouvelle-Zélande, Antactique.
Le travail en coopération-mutualisation peut se réaliser aussi bien dans une perspective large, au niveau des Etats qu'au sein de micro-régions. Il s'agit dans ce dernier cas de multiplier les initiatives en faveur de la Paix en permettant aux armée de différents groupes géostratégiques de travailler ensemble. Ainsi, c'est ce que l'on aurait pu faire dans la zone de Kapisa au nord Afghan entre les armées américaines, françaises et afghanes. Il aurait fallu pour cela, plutôt que de déserter une région proche du Pakistan où la rébellion menace à nouveau de laisser des hommes de chaque partie dans cette région afin qu'ils réalisent une coalition tripartite d'hommes chargées de faire régner le droit dans cette zone de l'Afghanistan sujette à des troubles. Le risque est que de nouvelles opérations d'envergure soient mises en place dans quelque temps, avec un coût encore plus élevé en êtres humains et en matériel. La mise en place d'une opération de coopération-mutualisation sur ces terres aurait eu l'intérêt de maintenir la Paix, d'aider cette région à s'insérer dans un processus de démocratie et de développement en coordination avec l'Etat, tout en permettant à une nouvelle forme de Fraternité issue d'un travail en commun à égalité entre les soldats issus de différente cultures. Il s'agit bien ici de développer une politique de civilisation sans vocation hégémonique de part et d'autre des parties.
-Phase 4. Phase de déclunéarisation 2029-2035. Avec renforcement des Alliances dans le cadre des missions de coopération. Progressivement, les différents Etats du monde s'engagent dans un processus de démantèlement de leur armement nucléaire en même temps que de nettoyage de déchets du même acabit dans le contexte de construction d’une organisation des Etats indépendants et autonomes (OIA). La reconstruction des Etats les plus abîmés par la guerre (Syrie, Yemen, pays du continent africain, Lybie) devrait être à cette phase là bien avancée.
C'est pendant cette période que se met en place l'Etoile française, que nous avons aussi appelée la Grande armée de la Paix.
-Phase 5. 2035-infini : Phase de maintien de la Paix dans le monde. 

Il faudrait donc 15 ans pour mettre fin au cycle de guerres afin d’entrer dans un nouveau cycle plus constructif.



(1). Politique de désarmement nucléaire.

Dans un climat de détente de la guerre froide la communauté internationale a estimé dans les années 1960 qu'il fallait stopper la prolifération des armes nucléaires.La première étape fut la signature du Traité d'interdiction partielle de essais nucléaires, signé en 1963 à Moscou, par les États-Unis, l'URSS et la Grande-Bretagne.En 1968, une avancée majeure est réalisée par la conclusion duTraité de non prolifération nucléaire (TNP) qui fut signé par la totalité des États du monde sauf l'Inde le Pakistan et Israël Entamées en 1969, les négociations sur la limitation des armements stratégiques, entre les États-Unis et l'Union soviétique, aboutissent à la conclusion des traités SALT I en 1972 et SALT II en 1979. Ces accords sur la planification et le contrôle de la production d'armes stratégiques seront prolongés par leTraité de réduction des armes stratégiques  (START I et II, signés respectivement en 1991 et 1993). Également, le Intermediate Range Nuclear forces Treaty(FNI) est signé en 1987. Enfin, les négociations MFBR sur la réduction mutuelle et l'équilibre des forces en Europe), qui avaient été engagées dès 1973 entre le Pacte de Varsovie et l'OTAN ont abouti à la signature en 1990 d'un important accord de désarmement des Forces armées conventionnelles en Europe.

mardi 6 août 2019

Routes de la Soie : l’appel aux propositions pragmatiques.


Routes de la Soie : l’appel aux propositions pragmatiques.
Vers une réalité complexe.

Par Noura Mebtouche.

L ’IRIS organisait un colloque d’une journée sur les routes de la soie avec la présence de nombreux acteurs publics ou privés chinois ce jeudi 10 janvier 2019 à l maison de l’UNESCO.
En allocution d’ouverture, il a été rappelé que le président Ji Xinping s’était rendu à l’UNESCO pour dire aux pays refaire en sorte que sur notre planète commune naisse la grande forêt de la paix. 2019 sera le  70 ème anniversaire de la création de la Chie nouvelle. Le grand projet BRI est présenté comme un grand défi dans une période historique au moment où des tensions menacent dans un contexte de ralentissement économique. Le projet met en symbiose un grand nombre de territoires voisins : Europe, Asie, Proche Orient, Afrique, Russie. C’est un projet fondé sur les infrastructures.



La Chine semble consciente des problèmes que cela peut apporter :  risques d’inflation ou encore d’endettement pour certains pays peu favorisés, malgré les facteurs positifs en création de richesses qu’il peut apporter. Cela veut dire que le problème a bien été envisagé dans sa dimension globale et pas dans une dimension unilatérale qui n’engagerait que l’intérêt chinois.
Il s’agit bien d’une tentative de mise en place d’un paradigme nouveau avec des enjeux importants : création de richesse, paix et coopération mais également : évolution du droit. Ce projet d’envergure pose ainsi le problème des normes, lesquelles pourraient aboutir à terme, à une primauté du droit international, chose que nous recherchons depuis 1945 et même, osons le dire depuis la conférence de la Paix qui s’est tenue à Paris après la première guerre mondiale. Celle-ci n’engageait pas la Chine, seuls les dirigeants des grandes puissances d’alors étaient présents. De là vient peut être son échec à une époque où le colonialisme était important. Il y a un enjeu très important dans l’idée que la primauté réservé jusqu’ici aux pays européens dans le cadre de l’Union européenne puisse concerner le droit international, car : ouvrir cette possibilité aux normes environnementales et commerciales, c’est laisser une chance aux autres droit que contient ce dernier, notamment des individus soit lui aussi bénéficiaire de ce principe et oblige de manière encore plus renforcée à les Etats à l’inscrire dans leurs constitution et dans leurs lois. Dans ce contexte, on a tout intérêt à faire jouer les perspectives géostratégiques d’entente entre les groupes d’état ayant parfois des intérêts qui leur sont propres dans le but de concilier ces intérêts en un seul, malgré les disparités : paix et prospérité.
L’UNESCO avait ainsi lancé le projet Routes de la Soie il y a trente ans, en 2013, le nouveau projet One road One belt, a pris place, lancé par les autorités chinoises.
Dans cet article, nous essayons de montrer que le projet OBOR peut coopérer avec un autre grand projet qui serait celui de l’organisation des Etats indépendants et autonomes, que nos invitons le lecteur à connaitre en se référant à ce blog : 
Le projet OIA est un projet qui met en avant les droits des individus en matière d’environnement et de création de richesse partagée de manière équitable, il met délibérément en avant des principes relatifs au changement de paradigme : de la guerre à la paix comme apprentissage lent qui commence par la coopération entre les Etats. Enfin, il met à nos doutes et questionnements sur le post-colonialisme, nous guérit des effets négatifs de l’héritage de ce dernier aussi bien pour les colonisés que pour les colonisateurs, met en avant sans diviser ni blesser un autre héritage que nous avons occulté : celui du travail issu du non alignement de Bandoeung dont fait d’ailleurs, partie la Chine en tant qu’observateur.

Un projet que l’on ne doit pas mettre de côté dans les perspectives d’une future économie mondiale où les grands territoires s’harmoniseraient les uns avec les autres non pas dans une perpective d’uniformité mais dans une perspective de territorialité mettant en avant les « spécialités des territoires ». C’est une nouvelle façon de considérer les théorie du commerce internationales notamment ricardiennes mais également faisant référence au modèle Heckscher et Ohlin (mise en valeur des dotations en facteurs de production), afin de restituer à chaque territoire son réel potentiel sans dénaturer ce dernier), dans une perpective qui est à la fois globalisante et sectorielle (entendons à la fois sur le plan géographique et de secteur d’activité économique). En effet elle fait appel à la petite entreprise (et pas seulement aux grands projets nécessitant des économies d’échelle qui pourraient d’ailleurs tout à fait se construire en coopération entre petites entreprises), mais aussi à la contrainte environnementale. Disons plutôt qu’elle évalue l’économie comme un ensemble homogène dans la diversité, qui met en avant les richesses de chaque territoire sans privilégier la perspective inter-étatique uniquement (même si la gouvernance reste de leur domaine, ce qui est important pour que le monde ne se construise pas à l’aune d’une gouvernance par la firme) en matière de performance triple, : environnementale, économique, sociétale.
Ce qu’il est important d’abord de comprendre, c’est que dans ce projet, il n’y a pas de perspective hégémonique ou du moins, doit on pouvoir éliminer les coûts de transaction ou d’opportunité que susciterait une volonté d’hégémonie émanant soit d’un Etat ou d’un groupe d’Etats soit d’un ou plusieurs groupes d’entreprises. C’est un opportunité sans égale dans l’histoire de l’humanité que d’y participer activement. Les intervenants chinois ont bien insisté sur ce point.

 Les racines et le fondement  de la culture chinoise sont favorables à la mise en place d’un tel paradigme autre que la guerre économique mondiale qui vit aujourd’hui ses dernières heures :

On peut ainsi citer des passages de « l’art de la guerre » de Sun Tzu.
Ainsi : « Sun Tzu avait conscience des répercussions financières de la guerre. Les allusions qu’il fait à la hausse des prix aux quantités gaspillées, aux difficultés d’approvisionnement et aux fardeaux inévitables qui pèsent sur le peuple montrent qu’il reconnaissait l’importance de ces acteurs fréquemment négligés jusqu’à une époque relativement récente ».
Ou encore : « Sun Tzu distinguait ce que nous appelons aujourd’hui « stratégie nationale » et « stratégie militaire ». Cela ressort de l’exposé qu’il donne au premier chapitre sur l’évaluation comparée des forces en présence. 
Il y cite cinq « questions » qui doivent être soumises aux délibérations des Conseils du Temple. Celles-ci touchent respectivement trois points : le facteur humain (moral et commandement), les conditions physiques (terrain et météorologie) et l’élément doctrinal . C’est seulement lorsque la supériorité apparaissait clairement dans ces cinq domaines que le Conseil procédait aux estimations concernant la supériorité numérique (qui pour Sun-Tzu n’était pas un facteur décisif), la qualité des troupes, la discipline, l’équité des attributions de récompenses et de sanctions, la formation. En fin de compte, cet auteur ancien ne concevait pas que l’action militaire eût pour objectif d’anéantir l’armée ennemie, de détruire ses villes ni de dévaster ses campagnes. « Les armes sont des instruments de mauvais augure à utiliser uniquement lorsqu’il n’existe pas d’autre solution. ». Et de citer la réponse de Confucius à son disciple Zilu, sur l’homme qu’il choisirait pour l’assister : « l’homme qui serait prêt à braver un tigre ou à se précipiter dans un fleuve sans se soucier de survivre ou de mourir, cette sorte d’homme , je ne la choisirait certainement pas. Je choisirai certainement un homme qui envisage l’obstacle avec la prudence requise et qui préfère triompher par la stratégie ».
C’est cette façon de voir les nouveaux rapports entre Etats que nous propose la Chine, c’ est un l’élément indispensable à la construction du fameux XXIème siècle mystique d’André Malraux (selon Alexandre Arjakovsky )», il intègre le projet chinois et est même rendu  possible par lui. Ce dernier est international.
C’est donc à nous de nous en saisir comme les autres Etats ou groupes d’Etat afin de profiter de l’opportunité si nous ne voulons pas en être victimes, s’il se faisait sans nous.
Comme je le disais tout à l’heure, ce projet est proche et compatible avec ceux développé par la théorie du nouvel alignement que je développe dans mon livre « le nouvel alignement monétaire », et pourrait faire de l’organisation des Etats indépendants et automnes , le support de l’introduction effective du « One road one Belt » sur nos territoires, même si le processus a déjà commencé, disons qu’il s’y adapterait parfaitement, mettant ainsi devant un fait accompli, l’ancien système fondé sur les inégalités entre territoires, crée par l’union européenne d’une part, par les différents accords soient bilatéraux soit multilatéraux avec l’alliance atlantique d’autre part. Il intégrerait ainsi le concept d’entente économique concrète et à égalité avec les pays du sud ou de l’est de l’Europe ayant une configuration économique différente.

Le projet Routes de la soie pourrait traduire l’évolution majeure de notre société vers une réalité complexe.
Fondé sur les systèmes complexes, que les moyens numériques nous aident à comprendre et à aborder avec notre intelligence réelle, la manière dont le monde s’organise….
On peut envisager la confrontation de plusieurs réalités ou plutôt la juxtaposition de systèmes les uns sur les autres permettant de mettre en avant une synergie entre plusieurs systèmes de pensée. 
La  leçon ici, dans l’initiative One Road One Belt consiste a mettre en évidence le fait que, en dehors des différents systèmes de pensée propres à chaque culture et civilisation, il existe malgré tout au dessus de tout cela un mode de pensée universel (pas unique). 
Ainsi la pensée est complexe on peut penser une chose et son contraire  vertu que l’on croyait jusqu’ici uniquement féminine et on s’aperçoit qu’elle est une loi de la nature. 
On en retire quelque chose qui fait a la fois peur, mais en même temps ouvre de nouvelles perspectives : aucune forme de pensée achevée n’est à ce jour identifiable  dans notre civilisation humaine et cela est louable. 
Tout est donc à construire.
Notre monde est malléable et transformable a l’infini.

C’est un peu le message que font passer les routes de la soie. L’initiative vient de Chine certes, mais il faut répondre a l’invitation lancée afin de participer absolument a la gouvernance du projet qui se veut du moins en apparence reposer sur les nouveaux modes de gouvernance participative et liquide.
Avec un paradigme de paix et de coopération soucieux des normes sociales et environnementales.

Le point fort chinois est le communisme qui a abord donné lieu au collectivisme et permet aujourd’hui un capitalisme qui repose sur la façon penser l’Etat (donc avec l' évolution des modes de pensée, l’individu d’abord par l’intermédiaire de la notion de « Nation" formée d’individus au service de laquelle est l’Etat).  L’ aboutissement de cette forme de penser l’Etat aboutit en effet aux individus. A long terme, c’est le bien être et la gouvernance liquide qui apparait avec un souci de planification a long terme et donc  de prospective, dont nous pouvons tous profiter.
A condition de ne pas laisser la gouvernance du projet aller aux seuls chinois, il y a une juxtaposition des perspectives et des civilisations, leurs projets à long terme se rejoignent.

Nous devons, face a eux, et pour que notre culture occidentale ni ne se confronte ni ne coopère avec la culture d’Orient, produire nous aussi une idée majeure qui changerait la face du monde, cette idée majeure c’est l’OIA et le nouvel alignement : la Chine peut partager dans une optique de paix, forte de sa culture imprégné de confucianisme et de pratique de pragmatisme éclairé les objectifs dégagés dans le cadre des organisations de Etats indépendants et autonomes, notamment les Chartes puisque les objectifs vont dans le même sens.
Cela peut également aller dans le sens du Traité de coopération récent entre France et Allemagne qui permet de renouer avec l’histoire d’une partie de nos territoires européens (Saint-Empire romain germanique) et assure que le lien ainsi renforcé avec l’Allemagne constitue une première assise de sécurité et de stabilité entre ces deux Etats afin que la France puisse librement prendre l’imitative du nouvel alignement sans rompre avec la tradition d’amitié et de coopération avec son voisin l’Allemagne.

Cette considération dernière met l’accent sur trois stratégies différentes : 
-la première est celle de la France et des pays nouvellement alignés : une logique de descente aux enfers symbolique, pour une remontée en coopération avec le sud et l’est sur la base des configurations économiques des pays concernés (ces derniers ne seraient ainsi plus artificiellement trainés par l’Euro). Ainsi, le groupe des non alignés dont la France aurait aussi son grand projet à lui et ne serait pas en reste, il le faut, pour rester important sur la scène internationale. En même temps, ce pays s’est protégé par la coopération franco-allemande mais aussi par la coopération franco-britannique (voir les deux Traités militaires de 2007); il ne perd pas son identité ni son héritage historique qui remonte au Moyen-Age. En même temps, il y a aussi une tradition de coopération économique et d’échange avec la Chine, autre que celle inventée par le capitalisme. Ici, nous la réinventons ensemble.
La façon dont on envisage le trans-frontalier notamment ici à travers le Traité d’Aix La Chapelle, est intéressante, cela pourrait être un début d’élan vers l’Europe des pays et des ARC, avec des régions à bi-nationalité, des « pays » à double identité qui ne se substituent pas à la gouvernance des Etats concernés mais assurent bien au contraire la coopération entre eux au nom d’une culture et d’une langue communes. La logique, tout comme avec la Chine est à une juxtaposition de cartes avec des territoires à différentes échelles celle du niveau étatique et celle du niveaux inter-étatique mettant en avant des logiques de découpage territorial ancestrales et les faisant coexister.

-La seconde est celle de l’Allemagne et des pays les plus industrialisés et les plus prospères de l’Europe du Nord drainés par l’Allemagne.
Un axe de coopération historique existe : renforcé par le Traité d’Aix la Chapelle. On ne fait donc l’impasse sur aucun des héritages historiques. Au contraire on les fait renaître, en les obligeant à coexister sans les confronter dans l’adversité. On utilise pour cela un Etat « tournant », ici dans le cas du Nord et du Sud. La France, un des Etats pivot du monde nouveau, les pays de l’Est auront le libre choix selon leurs intérêts, d’appartenir à l’un ou l’autre groupe monétaire et économique tout en continuant à mener des accords bilatéraux voire même multilatéraux avec des Etats de leur choix.

-La troisième est le paradigme chinois qui lui, tend à l’universalisation des modes de développement économies territoriaux à l’aune d’un paradigme celui, chinois de la « soft mondialisation », ne pas y participer et y faire participer les différents groupes économiques mondiaux reviendrait à se couper du monde en totale autarcie, ainsi que de son développement vers le futur.

La aussi, la logique tend à faire vivre les différents héritages historiques qui ont marqué l’histoire mondiale, vers un choix délibéré de ne pas tomber dans l’uniformisation des modes de pensée et de civilisation. C’est l’antithèse du capitalisme ou du moins du projet que ce dernier fondé uniquement sur le profit tendait à développer pour le futur, si des initiatives telles que celles dont nous venons de parler, contemporaines n’avaient pas été prises.

On a cependant du mal, en Occident, à envisager le projet chinois autrement que comme un facteur d’acculturation lorsque on ne s’ancre pas de manière suffisamment approfondie du projet tel qu’il a été conçu avec ses objectifs.
En effet, le capitalisme nous a donné l’habitude de la gestion de l’économie mondiale par le conflit on parle de « guerre économique mondiale », voire d’impérialisme. 
Or, jusqu’ici, seul les Etats-Unis ont fait preuve de velléités impérialistes par l’économique, à commencer par le plan Marshall ou l’aide apportée à la remontée de la monnaie allemande après guerre. C’est une vieille redite qui date du jargon professé à Bandoeung en 1955 et par ses partisans, que de parler de cette forme d’impérialisme qui effectivement, nous conduit à une forme d’acculturation, en aucun cas on a parlé d’impérialisme chinois.

La Chine, pays communiste, a fait partie du non-alignement.
IL faut ainsi faire un effort pour mieux comprendre la Chine et ses objectifs avec le projet OBOR.

(1) Voir aussi les enjeux de la cartographie avec l’exposition qui a eu lieu au MUCEM, « made in Algeria » du 20 janvier au 2 mai 2016.

Là aussi, la problématique des cartes qui se juxtaposent en fonction de visions différentes est prépondérante. Le Musée Guimet (16 mai-10 septembre 2018, « Le Monde vu d’Asie  au fil des cartes ») (1), présentait ainsi une exposition sur les cartes de la Chine, très intéressante, observer les cartes permettait à nous européens de faire du relativisme culturel en observant une vision du monde différente : nous européens qui nous sommes toujours vus au centre notamment depuis la découverte des Amériques, sommes confrontés à un Pays qui veut coopérer avec nous et pour qui, c’est la Chine qui est au centre du monde. 
C’est une vision intéressante du XXIème siècle qui s’ouvre, qui permet, si on l’absorbe (sans oublier les autres grandes Nations qui elles aussi ont leur propre cartographie), de s’initier aux richesse de la pensée complexe et non unilatérale, elle ouvre une infinité de possibilités qui toutes s’ouvrent à des perspectives de richesses infinies, le contraire du paradigme de guerre avec confrontation et luttes en général inutiles, retardant l’évolution pour plus de 50 ans, dès lors que la guerre s’installe.
Bien entendu, cela ouvre à des remises en question quasi existentielles…

Le colloque organisé par l’IRIS en présence de personnalités chinoises promettait ainsi de mieux comprendre ce que nous venons de dire :
Il y aurait trois Chines
-Un première Chine officielle. 
-Une deuxième Chine des sans papiers
-Une troisième Chine des triades.
L’objectif est pour la Chine, d’aboutir à une grande renaissance nationale,  (Cela a été évoqué lors du dernier congrès du parti communiste chinois).

Cela passe par des accords de coopération qui se traduisent avant tout par des actions concrètes (et les intervenants chinois ont beaucoup insisté dessus, il ne s’agit pas que e discours, ce qui est nomal car on ne parle pas que d’entreprises). D’abord bec les pays voisins comme Pays voisins : le Laos deviendrait il une province chinoise le  Népal,  la Birmanie ou le Pakistan. Ces pays renoncent actuellement à des investissements par peur de l’endettement, on comprend qu’ils s’engagent fortement dans le projet OBOR, et à quel point le travail de mie en place de facteurs favorables au développement dans ces pays là, va être épaulé par le projet. C’est la même chose, par exemple en Afrique.

Nous livrons ici quelques pistes de réflexion évoquées lors du colloque par des intervenants chinois :
Ici l’intervention de :
Il y a ainsi trois thèmes a privilégier :
-Le lien entre souveraineté et mondialisation. nouvelle mondialisation à développer.
-Panasiatisme
-Concept d’hégémonie
La Chine n’a jamais eu dans l’histoire, de perspectives hégémoniques, mais elle en a été longtemps victime. Au XIX ème siècle, ce sont les guerres de l’opium qui dominent, il n’y a pas de stratège hégémonique chinoise. 
Bien au contraire le principe même de « One road One belt », réside dans la volonté de faire coexister plusieurs mondes les uns a côté des autres, plusieurs visions, plusieurs cartes géographiques, qui se rejoignent pour ne faire qu’un sous le même paradigme, celui du Dan (la Voie). 
On parlait autrefois de la Chine des nains politiques. pour signifier cette absence de volonté hégémonique.
Mais que signifie être un acteur mondial aujourd’hui ? Cela a t’il un sens ? Toutes les tentatives de puissance ont échoué. 
 Il ne faut pas passer à travers du grand défi du XXI ème siècle.  Ouvrir le monde aux chinois et réformer la position de l’Europe (vieilles civilisations). 
La configuration prend à cet effet une partie européenne, une partie chinoise, une demi-partie russe. 
Le défi est que sur le continent eurasiatique ne peuvent coexister que deux puissances : Chine et Russie.
Et l’Europe ? Et le Japon, et le Vietnam ?
Justement, avec la coopération trans-frontalière que proposent l’OIA et la théorie du nouvel alignement, ainsi que l’idée des « pays », on a des chances de laisser coexister tous les peuples sur les différents continents sans qui y ait une coupure. L’un n’empêche pas l‘autre, ils sont complémentaires.
La Russie pourrait être bénéficiaire du projet car le développement économique de cette dernière en a besoin, la sécurité et la stabilité aussi. 
 Mme Mogherini a évoqué le projet européen des communautés d‘Asie, principe de durabilité et de soutenabilité de l’ endettement.
Cela risque de continuer à alimenter la fermeture du continent européen.
Importance des Trains : en 2013-2017 la Chine augmente considérablement les nombres de trains. 
En 2018, développement des départs de  villes chinoises vers les pays européens, les lignes augmentent, elles sont longues : Kazakhstan, Russie, Biélorussie. Vers l’Europe, l’Allemand. Relier Zenghsou à l’Europe selon trois possibilités et deux trains par semaine, cela va profondément désenclaver la Chine et ouvrir les possibilités notamment envers les trois directions privilégiées : Hambourg, Munich, Liège, notamment pour le commerce et transport. De nouveaux trains pour le lien entre civilisations. Un concept nouveau, une pratique inédite. 

De fausses rumeurs s’opposent au projet alors même que la Chine n’a jamais cherché l’hégémonie ni cherché à diviser l’Europe.

 la Chine a repris sa place dans les premières positions mondiales. La France est pour eux en position stratégique entre l’Ouest et l’Est., cela fait d’elle un point stratégique qui justement peut ancrer l’idée de l’OIA comme point de jonction central entre les velléités chinoises et le reste du monde hors capitalisme notamment le sud. Dans cette perspective on peut concevoir la place de la Chine comme une entrée permettant de mettre en avant les besoins et les attentes des pays du bloc asiatique voisins de la Chine et les rallier à la cause défendue dans le cadre du nouvel alignement et de l’OIA. Il y une partie du paradigme  lancé par Bandoeung et la charte de la Havane qui peut ici être réactualisé en allant non pas dans le sens d’une coupure mais à long terme d’une « absorption » du nouveau cercle d’échange économique fondé sur de nouveaux accords et de nouvelle perspectives monétaires pour aller dans le sens d’une absorption par le nouveau paradigme des pays les plus enferrés dans le capitalisme

En face, il y a l’hyper-puissance américaine. « América-first ». (selon les mots du président Donald Trump justement, le changement de paradigme américain pourrait se faire grâce au nouveau concept chinois).
L’Europe quant a elle n’a pas besoin de la Chine pour être divisée. Il y a actuellement deux divisions : est-ouest et sud-nord. 
Le principe du nouvel alignement monétaire qui cherche à prendre en compte cette division pour que les échanges soient plus équitables, vise à mettre en valeur les richesses du sud en permettant que ces dernières soient ralliées par d’autres pays plus développés comme les pays du sud-européen, la Chine et la Russie.
La seule possibilité qu’a l’Europe de rester un acteur puissant qui ne se fasse pas absorber par l’Asie d’une part et l’Atlantique d’autre part, est de mettre en oeuvre ce projet.
Ce dernier se complementarise tout à fait avec l’action chinoise des routes de la Soie qui met notamment en valeur les territoires notamment à travers ses perspectives agricoles et touristiques.
Les avancées dans les transports chinois ouvrent des perspectives jamais vues jusqu’alors grâce aux trains qui relient l’Europe à l’Asie. Les projets d’évolution du transport par train en Afrique à commencer par l’Afrique du Nord doivent donc être encouragés et doivent faire partie des objectifs d’ensemble afin qu’aucune zone ne soit enclavée.
Le lien entre zones plus développées du Nord et le Sud et l’Est moins développés est capotal pour affronter les enjeux de demain.
 En Europe, existe déjà sur le plan géographique, culturel et civilisationnel, et grâce aux accords de l’Union européenne, ces liens devraient constituer un socle suffisamment solide pour amortir le choc d’une disparité première entre deux paradigmes monétaires et économiques afin que les deux zones finissent par s’harmoniser sur le plan des échanges, du développement et de l’environnement entrainant avec elles dans leur sillage, les pays anglo-saxons. Dans ce cadre, le Royaume-Uni, point de jonction ente l’Europe et l’Outre Atlantique , ainsi que l’alliance de l’Ouest de l’Europe et l’Outre- Atlantique, devrait jouer un rôle fort.
Et cela va avec les Routes de la soie.
Cela devrait à terme mettre fin au concept américain de « America first » que l’on pourrait remplacer par « People first ».

Quelle stratégie avons nous ? Celle de coopération entre China First et America First, il faut manoeuvrer habilement. L’enjeu est « People first ».
C’est la stratégie qui manque dans le jeu pernicieux à trois éléments qui se joue ici : « Dans un jeu à trois puissances, il vaut mieux être l’une des deux » disait Bismarck, c’est une citation qu’utilise Eric Zemmour  dans sa chronique du journal Le Figaro du 24 janvier 2019 où il critique allègrement le projet chinois.
Bismarck voulait dire par là que la troisième était toujours lésée. Pourtant un équilibre de forme triangulaire serait bien plus favorable à la paix et au développement qu’un jeu de renvoi incessant entre deux puissances rivales, l’introduction de cette troisième composante est donc indispensable. Celle-ci compterait et pas seulement par le norme, par a capacité n matière de création de richesse liée à au développement, chose qui n’existait pas en 55. Avec l’OIA et le nouvel alignement monétaire des pays les moins favorisés drainés par la France et une partie de l’Union européenne, on saisirait ainsi notre chance d’un monde qui rebondit vers des potentialités infinies.

Les projets sont divers et varies ils peuvent avoir différentes échelles, touchent a tous les secteurs de l’économie.
Ainsi, les représentants de la Chine a ce colloque insistent ils sur le fat que la Chine n’est pas e seul investisseur, d’autres investisseurs existent comme par exemple la Banque mondiale, le projet est ouvert a tous, pour que le concept de partage et en quelque sorte de nouvelle 

-Ce qui est intéressant dans le projet chinois c’est son polymorphisme a la façon barbapapa. La question des différentes échelles, la diversité de ses enjeux : énergétiques, alimentaires et agricoles, commerciaux, financiers, en infrastructures également, géopolitiques…


Les analogies et raisons de comparer le projet chinois avec le concept de nouvel alignement sont intéressantes :

1.La Théorie du nouvel alignement n’est pas un nouveau concept alter-mondialiste, il se fonde non pas sur une utopie de redistribution, et parie sur la fin de l’échange inégal certes, mais dans le but de mettre en valeur le réel potentiel économique dessous les territoires, le projet chinois peut y aider.

2. Un nouveau paradigme de paix coopération et fraternité : il faut changer notre façon de voir les choses, et ne plus raisonner en termes de concurrence, même sur le plan économique, la « guerre économique mondiale », décrite par Helene Carrere d’ Encausse n’a plus lieu d’être.

3. Le concept de nouvelle mondialisation. avec deux pays qui ont chacun leur mission avec leur propre projet : 
Les deux projets font tous les deux appel a cette perspective. Mission Chine : contribuer a la prospérite économique et au rayonnement des perspectives civilisationnelles dans le monde.
Mission France : Remonter sur la bonne échelle cette fois-ci, pas celle, factice, des marchands du Temple.

4. L’intérêt pour le territoire transfrontalier, et la remise en cause d’une vision de l’économie mondiale fondée sur les résultats nationaux (PIB, RNB s’ouvrant davantage, pour suivre, il va falloir inventer de nouveaux indicateurs économiques).

5. Un projet de vision du monde multidimensionnel c’est la première fois que se développe une vision de l’organisation du monde autre que ethnocentriste et directement affiliée a une logique civilisatrice en fait il n’y a qu’une seule civilisation, celle ci se définit notamment par le droit international dont la primauté devrait être établie un jour ou l’autre.
 C’est une des conditions de la réussite du projet One road one belt mais aussi ce qui est mis en avant dans le cadre de l’OIA (voir les chartes et la récupération de l’héritage déjà existant en la matière (Les ODD en sont la dernière mouture). Rappeler les principaux principes communs a tous en matière de droit de 1948 en passant par les autres chartes, le corpus de textes OIA Chartes viendrait compléter le premier, en créant des obligations concrètes avec programmation d’objectifs planifiés pour les Etats signataires (un peu comme la COP). Le principe dégagé ici est universalisant. 
Cette façon de penser impérialiste est arrivée a son apogée sous les empires coloniaux, sa version américaine, façon XX ème siècle, fonctionne de manière différente mais l’acculturation qu’elle camoufle, façon coca-cola et frites du mac-do est aussi violente et aussi forte et pernicieuse, parce qu’elle fait le pari du libre choix des individus sans tenir compte des déterminismes, nombreux, qui l’accompagnent.

6. La Chine s’est posé tout comme nous  (Pays européens du Sud) la question de sa place dans le monde. Ainsi, les intervenants chinois parlent ils de la « Chine des nains politiques ».  la question se pose de savoir comment à l’aube de notre XXI ème siècle, dont certains des français ont énoncé qu’il allait être spirituel, on peut envisager d’être un acteur mondial .

Pas en imposant sa culture, ces formes acculturation on est allé jusqu’à parler de génocide culturel. sont a proscrire, la crise des réfugiés montre bien a quel point elle est pernicieuse.  La guerre économique mondiale sur les marches avec laide du capital ? a  conduit à la pollution et aux inégalités ainsi qu’ au désintérêt pour la chose publique et économique.  Il est temps de passer à autre chose.