Routes de la Soie : l’appel aux propositions pragmatiques.
Vers une réalité complexe.
Par Noura Mebtouche.
L ’IRIS organisait un colloque d’une journée sur les routes de la soie avec la présence de nombreux acteurs publics ou privés chinois ce jeudi 10 janvier 2019 à l maison de l’UNESCO.
En allocution d’ouverture, il a été rappelé que le président Ji Xinping s’était rendu à l’UNESCO pour dire aux pays refaire en sorte que sur notre planète commune naisse la grande forêt de la paix. 2019 sera le 70 ème anniversaire de la création de la Chie nouvelle. Le grand projet BRI est présenté comme un grand défi dans une période historique au moment où des tensions menacent dans un contexte de ralentissement économique. Le projet met en symbiose un grand nombre de territoires voisins : Europe, Asie, Proche Orient, Afrique, Russie. C’est un projet fondé sur les infrastructures.
La Chine semble consciente des problèmes que cela peut apporter : risques d’inflation ou encore d’endettement pour certains pays peu favorisés, malgré les facteurs positifs en création de richesses qu’il peut apporter. Cela veut dire que le problème a bien été envisagé dans sa dimension globale et pas dans une dimension unilatérale qui n’engagerait que l’intérêt chinois.
Il s’agit bien d’une tentative de mise en place d’un paradigme nouveau avec des enjeux importants : création de richesse, paix et coopération mais également : évolution du droit. Ce projet d’envergure pose ainsi le problème des normes, lesquelles pourraient aboutir à terme, à une primauté du droit international, chose que nous recherchons depuis 1945 et même, osons le dire depuis la conférence de la Paix qui s’est tenue à Paris après la première guerre mondiale. Celle-ci n’engageait pas la Chine, seuls les dirigeants des grandes puissances d’alors étaient présents. De là vient peut être son échec à une époque où le colonialisme était important. Il y a un enjeu très important dans l’idée que la primauté réservé jusqu’ici aux pays européens dans le cadre de l’Union européenne puisse concerner le droit international, car : ouvrir cette possibilité aux normes environnementales et commerciales, c’est laisser une chance aux autres droit que contient ce dernier, notamment des individus soit lui aussi bénéficiaire de ce principe et oblige de manière encore plus renforcée à les Etats à l’inscrire dans leurs constitution et dans leurs lois. Dans ce contexte, on a tout intérêt à faire jouer les perspectives géostratégiques d’entente entre les groupes d’état ayant parfois des intérêts qui leur sont propres dans le but de concilier ces intérêts en un seul, malgré les disparités : paix et prospérité.
L’UNESCO avait ainsi lancé le projet Routes de la Soie il y a trente ans, en 2013, le nouveau projet One road One belt, a pris place, lancé par les autorités chinoises.
Dans cet article, nous essayons de montrer que le projet OBOR peut coopérer avec un autre grand projet qui serait celui de l’organisation des Etats indépendants et autonomes, que nos invitons le lecteur à connaitre en se référant à ce blog :
Le projet OIA est un projet qui met en avant les droits des individus en matière d’environnement et de création de richesse partagée de manière équitable, il met délibérément en avant des principes relatifs au changement de paradigme : de la guerre à la paix comme apprentissage lent qui commence par la coopération entre les Etats. Enfin, il met à nos doutes et questionnements sur le post-colonialisme, nous guérit des effets négatifs de l’héritage de ce dernier aussi bien pour les colonisés que pour les colonisateurs, met en avant sans diviser ni blesser un autre héritage que nous avons occulté : celui du travail issu du non alignement de Bandoeung dont fait d’ailleurs, partie la Chine en tant qu’observateur.
Un projet que l’on ne doit pas mettre de côté dans les perspectives d’une future économie mondiale où les grands territoires s’harmoniseraient les uns avec les autres non pas dans une perpective d’uniformité mais dans une perspective de territorialité mettant en avant les « spécialités des territoires ». C’est une nouvelle façon de considérer les théorie du commerce internationales notamment ricardiennes mais également faisant référence au modèle Heckscher et Ohlin (mise en valeur des dotations en facteurs de production), afin de restituer à chaque territoire son réel potentiel sans dénaturer ce dernier), dans une perpective qui est à la fois globalisante et sectorielle (entendons à la fois sur le plan géographique et de secteur d’activité économique). En effet elle fait appel à la petite entreprise (et pas seulement aux grands projets nécessitant des économies d’échelle qui pourraient d’ailleurs tout à fait se construire en coopération entre petites entreprises), mais aussi à la contrainte environnementale. Disons plutôt qu’elle évalue l’économie comme un ensemble homogène dans la diversité, qui met en avant les richesses de chaque territoire sans privilégier la perspective inter-étatique uniquement (même si la gouvernance reste de leur domaine, ce qui est important pour que le monde ne se construise pas à l’aune d’une gouvernance par la firme) en matière de performance triple, : environnementale, économique, sociétale.
Ce qu’il est important d’abord de comprendre, c’est que dans ce projet, il n’y a pas de perspective hégémonique ou du moins, doit on pouvoir éliminer les coûts de transaction ou d’opportunité que susciterait une volonté d’hégémonie émanant soit d’un Etat ou d’un groupe d’Etats soit d’un ou plusieurs groupes d’entreprises. C’est un opportunité sans égale dans l’histoire de l’humanité que d’y participer activement. Les intervenants chinois ont bien insisté sur ce point.
Les racines et le fondement de la culture chinoise sont favorables à la mise en place d’un tel paradigme autre que la guerre économique mondiale qui vit aujourd’hui ses dernières heures :
On peut ainsi citer des passages de « l’art de la guerre » de Sun Tzu.
Ainsi : « Sun Tzu avait conscience des répercussions financières de la guerre. Les allusions qu’il fait à la hausse des prix aux quantités gaspillées, aux difficultés d’approvisionnement et aux fardeaux inévitables qui pèsent sur le peuple montrent qu’il reconnaissait l’importance de ces acteurs fréquemment négligés jusqu’à une époque relativement récente ».
Ou encore : « Sun Tzu distinguait ce que nous appelons aujourd’hui « stratégie nationale » et « stratégie militaire ». Cela ressort de l’exposé qu’il donne au premier chapitre sur l’évaluation comparée des forces en présence.
Il y cite cinq « questions » qui doivent être soumises aux délibérations des Conseils du Temple. Celles-ci touchent respectivement trois points : le facteur humain (moral et commandement), les conditions physiques (terrain et météorologie) et l’élément doctrinal . C’est seulement lorsque la supériorité apparaissait clairement dans ces cinq domaines que le Conseil procédait aux estimations concernant la supériorité numérique (qui pour Sun-Tzu n’était pas un facteur décisif), la qualité des troupes, la discipline, l’équité des attributions de récompenses et de sanctions, la formation. En fin de compte, cet auteur ancien ne concevait pas que l’action militaire eût pour objectif d’anéantir l’armée ennemie, de détruire ses villes ni de dévaster ses campagnes. « Les armes sont des instruments de mauvais augure à utiliser uniquement lorsqu’il n’existe pas d’autre solution. ». Et de citer la réponse de Confucius à son disciple Zilu, sur l’homme qu’il choisirait pour l’assister : « l’homme qui serait prêt à braver un tigre ou à se précipiter dans un fleuve sans se soucier de survivre ou de mourir, cette sorte d’homme , je ne la choisirait certainement pas. Je choisirai certainement un homme qui envisage l’obstacle avec la prudence requise et qui préfère triompher par la stratégie ».
C’est cette façon de voir les nouveaux rapports entre Etats que nous propose la Chine, c’ est un l’élément indispensable à la construction du fameux XXIème siècle mystique d’André Malraux (selon Alexandre Arjakovsky )», il intègre le projet chinois et est même rendu possible par lui. Ce dernier est international.
C’est donc à nous de nous en saisir comme les autres Etats ou groupes d’Etat afin de profiter de l’opportunité si nous ne voulons pas en être victimes, s’il se faisait sans nous.
Comme je le disais tout à l’heure, ce projet est proche et compatible avec ceux développé par la théorie du nouvel alignement que je développe dans mon livre « le nouvel alignement monétaire », et pourrait faire de l’organisation des Etats indépendants et automnes , le support de l’introduction effective du « One road one Belt » sur nos territoires, même si le processus a déjà commencé, disons qu’il s’y adapterait parfaitement, mettant ainsi devant un fait accompli, l’ancien système fondé sur les inégalités entre territoires, crée par l’union européenne d’une part, par les différents accords soient bilatéraux soit multilatéraux avec l’alliance atlantique d’autre part. Il intégrerait ainsi le concept d’entente économique concrète et à égalité avec les pays du sud ou de l’est de l’Europe ayant une configuration économique différente.
Le projet Routes de la soie pourrait traduire l’évolution majeure de notre société vers une réalité complexe.
Fondé sur les systèmes complexes, que les moyens numériques nous aident à comprendre et à aborder avec notre intelligence réelle, la manière dont le monde s’organise….
On peut envisager la confrontation de plusieurs réalités ou plutôt la juxtaposition de systèmes les uns sur les autres permettant de mettre en avant une synergie entre plusieurs systèmes de pensée.
La leçon ici, dans l’initiative One Road One Belt consiste a mettre en évidence le fait que, en dehors des différents systèmes de pensée propres à chaque culture et civilisation, il existe malgré tout au dessus de tout cela un mode de pensée universel (pas unique).
Ainsi la pensée est complexe on peut penser une chose et son contraire vertu que l’on croyait jusqu’ici uniquement féminine et on s’aperçoit qu’elle est une loi de la nature.
On en retire quelque chose qui fait a la fois peur, mais en même temps ouvre de nouvelles perspectives : aucune forme de pensée achevée n’est à ce jour identifiable dans notre civilisation humaine et cela est louable.
Tout est donc à construire.
Notre monde est malléable et transformable a l’infini.
C’est un peu le message que font passer les routes de la soie. L’initiative vient de Chine certes, mais il faut répondre a l’invitation lancée afin de participer absolument a la gouvernance du projet qui se veut du moins en apparence reposer sur les nouveaux modes de gouvernance participative et liquide.
Avec un paradigme de paix et de coopération soucieux des normes sociales et environnementales.
Le point fort chinois est le communisme qui a abord donné lieu au collectivisme et permet aujourd’hui un capitalisme qui repose sur la façon penser l’Etat (donc avec l' évolution des modes de pensée, l’individu d’abord par l’intermédiaire de la notion de « Nation" formée d’individus au service de laquelle est l’Etat). L’ aboutissement de cette forme de penser l’Etat aboutit en effet aux individus. A long terme, c’est le bien être et la gouvernance liquide qui apparait avec un souci de planification a long terme et donc de prospective, dont nous pouvons tous profiter.
A condition de ne pas laisser la gouvernance du projet aller aux seuls chinois, il y a une juxtaposition des perspectives et des civilisations, leurs projets à long terme se rejoignent.
Nous devons, face a eux, et pour que notre culture occidentale ni ne se confronte ni ne coopère avec la culture d’Orient, produire nous aussi une idée majeure qui changerait la face du monde, cette idée majeure c’est l’OIA et le nouvel alignement : la Chine peut partager dans une optique de paix, forte de sa culture imprégné de confucianisme et de pratique de pragmatisme éclairé les objectifs dégagés dans le cadre des organisations de Etats indépendants et autonomes, notamment les Chartes puisque les objectifs vont dans le même sens.
Cela peut également aller dans le sens du Traité de coopération récent entre France et Allemagne qui permet de renouer avec l’histoire d’une partie de nos territoires européens (Saint-Empire romain germanique) et assure que le lien ainsi renforcé avec l’Allemagne constitue une première assise de sécurité et de stabilité entre ces deux Etats afin que la France puisse librement prendre l’imitative du nouvel alignement sans rompre avec la tradition d’amitié et de coopération avec son voisin l’Allemagne.
Cette considération dernière met l’accent sur trois stratégies différentes :
-la première est celle de la France et des pays nouvellement alignés : une logique de descente aux enfers symbolique, pour une remontée en coopération avec le sud et l’est sur la base des configurations économiques des pays concernés (ces derniers ne seraient ainsi plus artificiellement trainés par l’Euro). Ainsi, le groupe des non alignés dont la France aurait aussi son grand projet à lui et ne serait pas en reste, il le faut, pour rester important sur la scène internationale. En même temps, ce pays s’est protégé par la coopération franco-allemande mais aussi par la coopération franco-britannique (voir les deux Traités militaires de 2007); il ne perd pas son identité ni son héritage historique qui remonte au Moyen-Age. En même temps, il y a aussi une tradition de coopération économique et d’échange avec la Chine, autre que celle inventée par le capitalisme. Ici, nous la réinventons ensemble.
La façon dont on envisage le trans-frontalier notamment ici à travers le Traité d’Aix La Chapelle, est intéressante, cela pourrait être un début d’élan vers l’Europe des pays et des ARC, avec des régions à bi-nationalité, des « pays » à double identité qui ne se substituent pas à la gouvernance des Etats concernés mais assurent bien au contraire la coopération entre eux au nom d’une culture et d’une langue communes. La logique, tout comme avec la Chine est à une juxtaposition de cartes avec des territoires à différentes échelles celle du niveau étatique et celle du niveaux inter-étatique mettant en avant des logiques de découpage territorial ancestrales et les faisant coexister.
-La seconde est celle de l’Allemagne et des pays les plus industrialisés et les plus prospères de l’Europe du Nord drainés par l’Allemagne.
Un axe de coopération historique existe : renforcé par le Traité d’Aix la Chapelle. On ne fait donc l’impasse sur aucun des héritages historiques. Au contraire on les fait renaître, en les obligeant à coexister sans les confronter dans l’adversité. On utilise pour cela un Etat « tournant », ici dans le cas du Nord et du Sud. La France, un des Etats pivot du monde nouveau, les pays de l’Est auront le libre choix selon leurs intérêts, d’appartenir à l’un ou l’autre groupe monétaire et économique tout en continuant à mener des accords bilatéraux voire même multilatéraux avec des Etats de leur choix.
-La troisième est le paradigme chinois qui lui, tend à l’universalisation des modes de développement économies territoriaux à l’aune d’un paradigme celui, chinois de la « soft mondialisation », ne pas y participer et y faire participer les différents groupes économiques mondiaux reviendrait à se couper du monde en totale autarcie, ainsi que de son développement vers le futur.
La aussi, la logique tend à faire vivre les différents héritages historiques qui ont marqué l’histoire mondiale, vers un choix délibéré de ne pas tomber dans l’uniformisation des modes de pensée et de civilisation. C’est l’antithèse du capitalisme ou du moins du projet que ce dernier fondé uniquement sur le profit tendait à développer pour le futur, si des initiatives telles que celles dont nous venons de parler, contemporaines n’avaient pas été prises.
On a cependant du mal, en Occident, à envisager le projet chinois autrement que comme un facteur d’acculturation lorsque on ne s’ancre pas de manière suffisamment approfondie du projet tel qu’il a été conçu avec ses objectifs.
En effet, le capitalisme nous a donné l’habitude de la gestion de l’économie mondiale par le conflit on parle de « guerre économique mondiale », voire d’impérialisme.
Or, jusqu’ici, seul les Etats-Unis ont fait preuve de velléités impérialistes par l’économique, à commencer par le plan Marshall ou l’aide apportée à la remontée de la monnaie allemande après guerre. C’est une vieille redite qui date du jargon professé à Bandoeung en 1955 et par ses partisans, que de parler de cette forme d’impérialisme qui effectivement, nous conduit à une forme d’acculturation, en aucun cas on a parlé d’impérialisme chinois.
La Chine, pays communiste, a fait partie du non-alignement.
IL faut ainsi faire un effort pour mieux comprendre la Chine et ses objectifs avec le projet OBOR.
(1) Voir aussi les enjeux de la cartographie avec l’exposition qui a eu lieu au MUCEM, « made in Algeria » du 20 janvier au 2 mai 2016.
Là aussi, la problématique des cartes qui se juxtaposent en fonction de visions différentes est prépondérante. Le Musée Guimet (16 mai-10 septembre 2018, « Le Monde vu d’Asie au fil des cartes ») (1), présentait ainsi une exposition sur les cartes de la Chine, très intéressante, observer les cartes permettait à nous européens de faire du relativisme culturel en observant une vision du monde différente : nous européens qui nous sommes toujours vus au centre notamment depuis la découverte des Amériques, sommes confrontés à un Pays qui veut coopérer avec nous et pour qui, c’est la Chine qui est au centre du monde.
C’est une vision intéressante du XXIème siècle qui s’ouvre, qui permet, si on l’absorbe (sans oublier les autres grandes Nations qui elles aussi ont leur propre cartographie), de s’initier aux richesse de la pensée complexe et non unilatérale, elle ouvre une infinité de possibilités qui toutes s’ouvrent à des perspectives de richesses infinies, le contraire du paradigme de guerre avec confrontation et luttes en général inutiles, retardant l’évolution pour plus de 50 ans, dès lors que la guerre s’installe.
Bien entendu, cela ouvre à des remises en question quasi existentielles…
Le colloque organisé par l’IRIS en présence de personnalités chinoises promettait ainsi de mieux comprendre ce que nous venons de dire :
Il y aurait trois Chines
-Un première Chine officielle.
-Une deuxième Chine des sans papiers
-Une troisième Chine des triades.
L’objectif est pour la Chine, d’aboutir à une grande renaissance nationale, (Cela a été évoqué lors du dernier congrès du parti communiste chinois).
Cela passe par des accords de coopération qui se traduisent avant tout par des actions concrètes (et les intervenants chinois ont beaucoup insisté dessus, il ne s’agit pas que e discours, ce qui est nomal car on ne parle pas que d’entreprises). D’abord bec les pays voisins comme Pays voisins : le Laos deviendrait il une province chinoise le Népal, la Birmanie ou le Pakistan. Ces pays renoncent actuellement à des investissements par peur de l’endettement, on comprend qu’ils s’engagent fortement dans le projet OBOR, et à quel point le travail de mie en place de facteurs favorables au développement dans ces pays là, va être épaulé par le projet. C’est la même chose, par exemple en Afrique.
Nous livrons ici quelques pistes de réflexion évoquées lors du colloque par des intervenants chinois :
Ici l’intervention de :
Il y a ainsi trois thèmes a privilégier :
-Le lien entre souveraineté et mondialisation. nouvelle mondialisation à développer.
-Panasiatisme
-Concept d’hégémonie
La Chine n’a jamais eu dans l’histoire, de perspectives hégémoniques, mais elle en a été longtemps victime. Au XIX ème siècle, ce sont les guerres de l’opium qui dominent, il n’y a pas de stratège hégémonique chinoise.
Bien au contraire le principe même de « One road One belt », réside dans la volonté de faire coexister plusieurs mondes les uns a côté des autres, plusieurs visions, plusieurs cartes géographiques, qui se rejoignent pour ne faire qu’un sous le même paradigme, celui du Dan (la Voie).
On parlait autrefois de la Chine des nains politiques. pour signifier cette absence de volonté hégémonique.
Mais que signifie être un acteur mondial aujourd’hui ? Cela a t’il un sens ? Toutes les tentatives de puissance ont échoué.
Il ne faut pas passer à travers du grand défi du XXI ème siècle. Ouvrir le monde aux chinois et réformer la position de l’Europe (vieilles civilisations).
La configuration prend à cet effet une partie européenne, une partie chinoise, une demi-partie russe.
Le défi est que sur le continent eurasiatique ne peuvent coexister que deux puissances : Chine et Russie.
Et l’Europe ? Et le Japon, et le Vietnam ?
Justement, avec la coopération trans-frontalière que proposent l’OIA et la théorie du nouvel alignement, ainsi que l’idée des « pays », on a des chances de laisser coexister tous les peuples sur les différents continents sans qui y ait une coupure. L’un n’empêche pas l‘autre, ils sont complémentaires.
La Russie pourrait être bénéficiaire du projet car le développement économique de cette dernière en a besoin, la sécurité et la stabilité aussi.
Mme Mogherini a évoqué le projet européen des communautés d‘Asie, principe de durabilité et de soutenabilité de l’ endettement.
Cela risque de continuer à alimenter la fermeture du continent européen.
Importance des Trains : en 2013-2017 la Chine augmente considérablement les nombres de trains.
En 2018, développement des départs de villes chinoises vers les pays européens, les lignes augmentent, elles sont longues : Kazakhstan, Russie, Biélorussie. Vers l’Europe, l’Allemand. Relier Zenghsou à l’Europe selon trois possibilités et deux trains par semaine, cela va profondément désenclaver la Chine et ouvrir les possibilités notamment envers les trois directions privilégiées : Hambourg, Munich, Liège, notamment pour le commerce et transport. De nouveaux trains pour le lien entre civilisations. Un concept nouveau, une pratique inédite.
De fausses rumeurs s’opposent au projet alors même que la Chine n’a jamais cherché l’hégémonie ni cherché à diviser l’Europe.
la Chine a repris sa place dans les premières positions mondiales. La France est pour eux en position stratégique entre l’Ouest et l’Est., cela fait d’elle un point stratégique qui justement peut ancrer l’idée de l’OIA comme point de jonction central entre les velléités chinoises et le reste du monde hors capitalisme notamment le sud. Dans cette perspective on peut concevoir la place de la Chine comme une entrée permettant de mettre en avant les besoins et les attentes des pays du bloc asiatique voisins de la Chine et les rallier à la cause défendue dans le cadre du nouvel alignement et de l’OIA. Il y une partie du paradigme lancé par Bandoeung et la charte de la Havane qui peut ici être réactualisé en allant non pas dans le sens d’une coupure mais à long terme d’une « absorption » du nouveau cercle d’échange économique fondé sur de nouveaux accords et de nouvelle perspectives monétaires pour aller dans le sens d’une absorption par le nouveau paradigme des pays les plus enferrés dans le capitalisme
En face, il y a l’hyper-puissance américaine. « América-first ». (selon les mots du président Donald Trump justement, le changement de paradigme américain pourrait se faire grâce au nouveau concept chinois).
L’Europe quant a elle n’a pas besoin de la Chine pour être divisée. Il y a actuellement deux divisions : est-ouest et sud-nord.
Le principe du nouvel alignement monétaire qui cherche à prendre en compte cette division pour que les échanges soient plus équitables, vise à mettre en valeur les richesses du sud en permettant que ces dernières soient ralliées par d’autres pays plus développés comme les pays du sud-européen, la Chine et la Russie.
La seule possibilité qu’a l’Europe de rester un acteur puissant qui ne se fasse pas absorber par l’Asie d’une part et l’Atlantique d’autre part, est de mettre en oeuvre ce projet.
Ce dernier se complementarise tout à fait avec l’action chinoise des routes de la Soie qui met notamment en valeur les territoires notamment à travers ses perspectives agricoles et touristiques.
Les avancées dans les transports chinois ouvrent des perspectives jamais vues jusqu’alors grâce aux trains qui relient l’Europe à l’Asie. Les projets d’évolution du transport par train en Afrique à commencer par l’Afrique du Nord doivent donc être encouragés et doivent faire partie des objectifs d’ensemble afin qu’aucune zone ne soit enclavée.
Le lien entre zones plus développées du Nord et le Sud et l’Est moins développés est capotal pour affronter les enjeux de demain.
En Europe, existe déjà sur le plan géographique, culturel et civilisationnel, et grâce aux accords de l’Union européenne, ces liens devraient constituer un socle suffisamment solide pour amortir le choc d’une disparité première entre deux paradigmes monétaires et économiques afin que les deux zones finissent par s’harmoniser sur le plan des échanges, du développement et de l’environnement entrainant avec elles dans leur sillage, les pays anglo-saxons. Dans ce cadre, le Royaume-Uni, point de jonction ente l’Europe et l’Outre Atlantique , ainsi que l’alliance de l’Ouest de l’Europe et l’Outre- Atlantique, devrait jouer un rôle fort.
Et cela va avec les Routes de la soie.
Cela devrait à terme mettre fin au concept américain de « America first » que l’on pourrait remplacer par « People first ».
Quelle stratégie avons nous ? Celle de coopération entre China First et America First, il faut manoeuvrer habilement. L’enjeu est « People first ».
C’est la stratégie qui manque dans le jeu pernicieux à trois éléments qui se joue ici : « Dans un jeu à trois puissances, il vaut mieux être l’une des deux » disait Bismarck, c’est une citation qu’utilise Eric Zemmour dans sa chronique du journal Le Figaro du 24 janvier 2019 où il critique allègrement le projet chinois.
Bismarck voulait dire par là que la troisième était toujours lésée. Pourtant un équilibre de forme triangulaire serait bien plus favorable à la paix et au développement qu’un jeu de renvoi incessant entre deux puissances rivales, l’introduction de cette troisième composante est donc indispensable. Celle-ci compterait et pas seulement par le norme, par a capacité n matière de création de richesse liée à au développement, chose qui n’existait pas en 55. Avec l’OIA et le nouvel alignement monétaire des pays les moins favorisés drainés par la France et une partie de l’Union européenne, on saisirait ainsi notre chance d’un monde qui rebondit vers des potentialités infinies.
Les projets sont divers et varies ils peuvent avoir différentes échelles, touchent a tous les secteurs de l’économie.
Ainsi, les représentants de la Chine a ce colloque insistent ils sur le fat que la Chine n’est pas e seul investisseur, d’autres investisseurs existent comme par exemple la Banque mondiale, le projet est ouvert a tous, pour que le concept de partage et en quelque sorte de nouvelle
-Ce qui est intéressant dans le projet chinois c’est son polymorphisme a la façon barbapapa. La question des différentes échelles, la diversité de ses enjeux : énergétiques, alimentaires et agricoles, commerciaux, financiers, en infrastructures également, géopolitiques…
Les analogies et raisons de comparer le projet chinois avec le concept de nouvel alignement sont intéressantes :
1.La Théorie du nouvel alignement n’est pas un nouveau concept alter-mondialiste, il se fonde non pas sur une utopie de redistribution, et parie sur la fin de l’échange inégal certes, mais dans le but de mettre en valeur le réel potentiel économique dessous les territoires, le projet chinois peut y aider.
2. Un nouveau paradigme de paix coopération et fraternité : il faut changer notre façon de voir les choses, et ne plus raisonner en termes de concurrence, même sur le plan économique, la « guerre économique mondiale », décrite par Helene Carrere d’ Encausse n’a plus lieu d’être.
3. Le concept de nouvelle mondialisation. avec deux pays qui ont chacun leur mission avec leur propre projet :
Les deux projets font tous les deux appel a cette perspective. Mission Chine : contribuer a la prospérite économique et au rayonnement des perspectives civilisationnelles dans le monde.
Mission France : Remonter sur la bonne échelle cette fois-ci, pas celle, factice, des marchands du Temple.
4. L’intérêt pour le territoire transfrontalier, et la remise en cause d’une vision de l’économie mondiale fondée sur les résultats nationaux (PIB, RNB s’ouvrant davantage, pour suivre, il va falloir inventer de nouveaux indicateurs économiques).
5. Un projet de vision du monde multidimensionnel c’est la première fois que se développe une vision de l’organisation du monde autre que ethnocentriste et directement affiliée a une logique civilisatrice en fait il n’y a qu’une seule civilisation, celle ci se définit notamment par le droit international dont la primauté devrait être établie un jour ou l’autre.
C’est une des conditions de la réussite du projet One road one belt mais aussi ce qui est mis en avant dans le cadre de l’OIA (voir les chartes et la récupération de l’héritage déjà existant en la matière (Les ODD en sont la dernière mouture). Rappeler les principaux principes communs a tous en matière de droit de 1948 en passant par les autres chartes, le corpus de textes OIA Chartes viendrait compléter le premier, en créant des obligations concrètes avec programmation d’objectifs planifiés pour les Etats signataires (un peu comme la COP). Le principe dégagé ici est universalisant.
Cette façon de penser impérialiste est arrivée a son apogée sous les empires coloniaux, sa version américaine, façon XX ème siècle, fonctionne de manière différente mais l’acculturation qu’elle camoufle, façon coca-cola et frites du mac-do est aussi violente et aussi forte et pernicieuse, parce qu’elle fait le pari du libre choix des individus sans tenir compte des déterminismes, nombreux, qui l’accompagnent.
6. La Chine s’est posé tout comme nous (Pays européens du Sud) la question de sa place dans le monde. Ainsi, les intervenants chinois parlent ils de la « Chine des nains politiques ». la question se pose de savoir comment à l’aube de notre XXI ème siècle, dont certains des français ont énoncé qu’il allait être spirituel, on peut envisager d’être un acteur mondial .
Pas en imposant sa culture, ces formes acculturation on est allé jusqu’à parler de génocide culturel. sont a proscrire, la crise des réfugiés montre bien a quel point elle est pernicieuse. La guerre économique mondiale sur les marches avec laide du capital ? a conduit à la pollution et aux inégalités ainsi qu’ au désintérêt pour la chose publique et économique. Il est temps de passer à autre chose.
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