jeudi 14 novembre 2013

La théorie du développement universel.


La théorie du développement universel.





Théorie du développement universel.
Par Noura Mebtouche.


C'est un cheval blanc, chevauché par l'un de ses politique qui ont fait la France d'aujourd'hui. Muni de ses quatre pattes musclées, il coure à toute jambes afin de nous amener, nous le peuple, vers d'autres sphère, plus intelligente, plus naturelles.
"L'Homme est naturellement bon" disait Jean-Jacques Rousseau. Oui mais à condition d'être libre comme ce cheval de Camargue qui vit sans contraintes, sans harnais et sans prison, en manade.
La France, excelle dans l'art de montrer ce qui devrait être ou pourrait être tout en échafaudant de grands mensonges et trafics d'influence complexes qui pour que ce qui devrait être pour que tout le monde soit heureux n'existe pas pour de vrai mais juste dans un imaginaire un peu flou où 'on se prend à rêver d'un "grand soir" qui se ferait tout seul, comme par enchantement…
Ainsi du cheval blanc de Henri IV. Le cavalier nous invite à ne regarder que son panache, Profitant avec abus de cet effet d'esbrouffe trop éphémère pour être une véritable politique à long terme. La poule au pot, cela ne suffit pas...C'est que Henri IV, trop occupé de son prestige, oublie  que celui qu'il chevauche devrait être le principal héros du film, et non un simple faire-valoir. Ainsi furent les rois de France...
Tout comme la gente animale pourrait dire "où est le cheval blanc" pourrait-on dire nous, français : "où est le peuple ?". Pas étonnant que Nietzche soit tombé en démence et hospitalisé après avoir aperçu un cheval blanc harnaché, un jour, dans la rue.
La fin de recherches et de théories philosophiques , une sombre prescience, à l'avance, de ce que l'on allait faire partout en Europe et dans le monde, de la démocratie, une prémonition mettant en avant le fait que ce surhomme défini par lui, l'homme libre, n'allait peut être jamais exister.

Pour que le cheval blanc retrouve le plaisir de la vie en manade, là bas dans sa Camargue natale, le plaisir de la vie collective et de la Liberté (c'est peut-être le nom d'une future  monnaie nationale française), il faut avant tout passer par l'économique.
La réponse à cette grande question consistant à trouver de manière durable des réponses à l'absence de Liberté et d'initiative populaire est là : elle réside dans cette sphère économique dont la maîtrise et le fonctionnement est la clé de toutes les émancipations.
Karl Marx avait donc raison de définir l'économie comme le point de départ de toute théorie du pouvoir ou de la Révolution.
Certains ont voulu quelque peu s'en écarter, confondant économie avec exploitation et capitalisme. D'autres veulent nous faire croire qu'il faudrait vivre ans croissance. Oui pour ce qui est de la croissance en quantité. Que pensent ils de la qualité ?
Aujourd'hui, avec l'économie par le local, les monnaies complémentaires, l'apologie de la petite entreprise, les réseaux de coopératives, les systèmes d'échange locaux, on en revient à l'économie comme facteur déclenchant de toute une société.
Ainsi, à partir des Pentes de la Croix-Rousse avons nous lancé le blog  Projet Canut qui recense de nombreux projets d'économie solidaire un peu partout en France ou dans le monde. Nous y invitons chacun à joindre ses propres expériences, réflexions ou articles. Les projets de monnaie complémentaire  ont pour vocation de relier le social à l'économique, de créer du lien et de promouvoir les acteurs économiques locaux. Ce n'est pas pour rien que, pendant que se passait la fameuse Révolte des Canuts, le même Karl Marx s'en inspirait quelque peu pour écrire l'Internationale.
La revoilà notre Internationale, dans un style plus épuré, non soumis aux ravages du collectivisme mais cette fois-ci, version libérale.
Et oui, les Canuts nous l'ont montré, c'est le petit entrepreneur, celui qui possède ses propres moyens de production qui est le vrai révolutionnaire.
Et cela est source de valeur ajoutée positive, sans pollutions, sans exploitation. 
Vive donc, la propriété privée, elle est le fondement du libéralisme du petit, celui qui trouve sa dignité dans le travail effectué par lui et pour lui pour le plus grand bénéfice des autres. On est pas loin ici d'Adam Smith, qui pourrait alors serrer la main à Marx, tous deux unis dans une même Fraternité tous deux unis dans la recherche du profit pour tous mais cette fois ci un profit qui n'est pas uniquement financier ou monétaire mais bien plus large que cela.
Ce dernier crée de la valeur-ajoutée qualitative (voir notre ouvrage RIE, budget et fiscalité, du même auteur que ce blog, il suffit de le demander par mail).
Pour y arriver, il faut mettre fin à la dictature des monopoles. Ceux qui écrasent les marchés et écrasent les plus petits sous le poids de leur supériorité politique et financière.
C'est de cette réflexion là qu'est née la théorie du développement universel.
Car des Canuts, il y en  a plein dans le monde, or, ces derniers agissent et interagissent dans un cadre qui est aujourd'hui plus ou moins alternatif, la sphère de l'économie officielle, celle à laquelle se plient la majorité des agents plus ou moins contre leur gré étant encore celle du capitalisme qui est de plus en plus remise en question.
Il faut donc s'unir dans l'adversité, et c'est là que s'applique l'adage : "prolétaires de tous les pays, unissez vous".
Les prolétaires c'est vous, c'est moi, c'est le boulanger d'à côté, qui a réussi à imposer son pain non industriel ou le petit ouvrier du textile qui monte ses propre collections et les commercialise grâce à une coopérative qu'il a crée avec de collègues de différentes régions qui tous ensemble, tentent de montrer qu'on peut se passer de l'industrie textile. C'est aussi cette petite usine qui, après que l'entreprise ait délocalisé s'est reconvertie sous forme de coopérative de production afin de continuer à produire par économie d'échelle et où chaque salarié a ses parts.
Ainsi, l'enjeu de la Révolution, celle du peuple par le peuple, se joue t'il en prenant comme point de départ un paradigme économique, celui du développement universel.

Le développement universel : une théorie qui supporte une certaine forme de pragmatisme positif.
Son point de départ est un acte d'échange ou de production mais aussi un acte proprement politique : il va vers davantage de démocratie. Cela n'est possible que sur un territoire restreint.
Ainsi, on part d'un groupe d'êtres humains qui vivent ensemble sur un territoire restreint.
Sur le plan économique, cela part de ce que nous appelons chez Respublica les communautés économique locales (le CEL).
Définissons ici la CEL.
-Une CEL est d'abord formée d'un petit territoire qui a une histoire qui remonte à loin. Souvent, il faut se fier aux historiens locaux mais aussi aux associations d'histoire locale qui mettent en valeur ce patrimoine. Pour certains territoires, c'est plus facile. Ces territoire ne correspondant pas toujours aux découpages administratifs les plus récents mais bien à leur véritable identité. Ainsi sur le territoire des Pentes de la Croix-Rousse, les recherches et les mise en valeur sont nombreuses elles remontent avant l'Empire Romain et un gros travail de recherche et de mise en valeur des vestiges de notre patrimoine a déjà été effectué. Chaque année,touriste et curieux viennent le découvrir. Ce territoire est aussi célèbre parce qu'il a fait l'objet de révoltes célèbres dans le cadre de la Commune (un réveil du local, suite logique de la Révolution française et de ses avatars) et celle des Canuts, une révolte avant tout économique.
Le point de départ de la théorie du développement universel est donc le local. Bien davantage encore, c'est l'humain, l'individu, le citoyen, sans discrimination lié à ses origines, à son appartenance ethnique, ses croyances…
En local, au niveau de la collectivité et du vivre ensemble tout autant que pour l'individu, il y a des actes politiques et économique.
Ainsi, l'individu se nourrit, boit, échange, s'informe, prend des décisions suivant le mode de pensée émotion-réflexion-action. C'est le grand retour du féminin, retour à nos sources première, celles où l'on étaient à l'écoute de notre propre nature. C'est une bonne Nouvelle. Le Politique devient enfin du politique.
 Ainsi, en local, des décisions de nature politique touchant à l'organisation de la vie en commun sont prises. Elles nécessitent la concertation, parfois le vote...
Attention, par acte proprement politique dans le sens, gestion de la Cité, nous entendons non seulement celles émanant d'es organismes et institutions faisant partie de la structure d'Etat mais aussi et peut-être surtout, celles qui émanent des habitants eux même, nous entendons ici la société civile regroupée en association ou regroupements quelconques.
En dehors des actes de nature proprement politique, il y'a des actes de nature économique : un territoire en est bien fourni. Ainsi nous avons mis à jour dans le cadre de nos recherches sur le développement universel l'existence de ce que l'on appelle les communautés économiques locales, petit clin d'oeil à la communauté européenne qui naquit dans les années 50.
Une communauté économique locale se confond avec le territoire local, fruit d'une histoire qui lui est pacifique. En d'autres termes, une communauté économique locale est un territoire Vivant, peuplé d'animaux et de végétaux (nous le rappelons ici car chaque espèce vivante compte) est à la fois un territoire à proprement parler et une communauté économique locale , l'un ne va pas sans l'autre, puisque nous sommes dans une logique de réencastrement de l'économie (selon la théorie de Karl Polanyi dans la Grande Transformation).

Une communauté économique locale est d'abord un lieu où vivent des individus, animée par des échanges marchands, semi-marchands et non-marchands.
Le secteur marchand fait fonctionner les petites entreprises, ou encore des entreprises à économie d'échelle qui, dans notre logique, préférerons le mode d'organisation en coopérative. 
Pour qu'il fonctionne bien, c'est à dire, pour que les individus consomment au sein d'un réseau d'échange local suivant une éthique correspondant à la volonté de mieux consommer et de protéger notre environnement, il faut une monnaie complémentaire régie par une Charte.
Le secteur non marchand est formé des échanges faits à l'initiative des collectivités locales (service public gratuit) mais aussi de initiatives privées (Systèmes d'échange locaux ou autres) ou encore associatives (spectacles gratuits, free vegetables).
Enfin, le secteur semi-marchand concerne les associations et le service public qui eux produisent des biens et des services vendus à un tarif bien inférieur à ceux du marché lui même et rend accessible certains biens au plus grand nombre.
Bien protégé par ces trois sphères, le citoyen est dès lors assuré de la couverture de ses besoins du plus élémentaire au plus superflu. Rien ne l'empêche ensuite d'aller se promener, voyager, consommer, échanger ailleurs dans la ville, les territoires voisins, et même à l'autre bout du monde, sa liberté n'est en aucune façon restreinte, de même que le but de la classification en CEL n'est pas de vivre en autarcie mais juste de retrouver la puissance du local afin de partir plus fort pour découvrir le monde.
Nous ajouterons que l'autonomie alimentaire est une donnée importante sur une CEL, aussi ce mouvement là va t'il de pair avec les pratiques qui se développent aujourd'hui de productions maraîchères, en local, au niveau des habitants et des associations. (voir à ce sujet notre blog Respublica où l'on parle d'un projet architectural d'envergure intégrant ce type de problématiques en même temps que celles de la sécurité pour cinq Cités marseillaises).
De même que les initiatives (par exemple celles développées par la maison de l'écologie de stockage des déchets ménagers pour produire du compost naturel pour tous, y compris pour les espaces verts) sont de mise.
On peut s'attendre, et c'est légitime, à ce que se développant ainsi, avec une parfaite harmonie entre acteurs de différents niveaux (individus, associations, institutions, producteurs, vendeurs), chaque CEL qui est, rappelons le, située sur un territoire qui a son histoire va développer de nouvelles pratiques qui petit à petit vont améliorer le "vivre ensemble", tisser des réseaux de solidarité nouveaux, sur un mode qui mélange les avantages du traditionnel et ceux du moderne.
Pourquoi pas et n'oublions pas que se développent aujourd'hui des réseaux comme le couchsurfing d'accueil des habitants et des itinérants, de véritables territoires où personne n'est exclu et ne manque de rien ?
Où chacun peut s'adonner au plaisir de la création et de la joie de famille sans avoir à se soucier du lendemain.
Voici donc résolue la problématique lié au bien-être des individus sur le plan local, ainsi que celle d'un état optimal où la satisfaction des besoins de certains n'entrave pas celle des autres.
Cette dernière a été explorée et mathématisée par des économistes comme Pigou qui raisonnait en terme macroéconomiques , personnes n'a pensé raisonner en termes de local c'est à dire sur le plan microéconomique. Disons plutôt que si, cela fait des millénaires que se développent des pratiques et  visant à rendre les mode de vie en local plus en rapport avec le besoins de chacun, à améliorer le bien être de individus au cas par cas, mais cela se fait au compte goutte, longtemps, dans l'histoire par la Charité, sans qu'il y ait eu de véritable logique d'ensemble cohérente sous l'égide d'une économie nationale et aujourd'hui internationale qui justifie tout par la loi du marché.
Allons nous continuer à vivre dans une société où certains sont soumis à la bonne volonté et à la générosité souvent aléatoire et très intéressée de quelques autres ?
Or le but de la science économique, n'est il pas après avoir décrit et analysé l'acte de production, de raisonner en terme d'allocation des ressources et de partage des richesses ? Commençons déjà par les richesses qui sont devant chez nous, devant notre porte...
Sortons de la Charité, acte superfétatoire pour certains, et donc trop aléatoire, ce qui est insatisfaisant sur le plan éthique par rapport aux enjeux, entrons dans l'ère de l'Abondance...
Ainsi, notre territoire des Pentes peut devenir à la fois un lieu d'expérimentation sociale (ce qu'il est déjà avec le Cedrats) et économique renforcé avec une véritable réflexion issue de l'expérimentation sur la valeur ajoutée et l'extension de sa définition, point de départ de nouvelles constructions économiques.
Une démarche anthropologique, appliquée à l'économique dans une vision globalisante imbriquant à la fois le social et l'économique à proprement parler (l'individu étant avant tout un être physique, de chair, qui a un corps, donc un Homo -Economicus qui a des besoins, mais cette fois ci la notion d'Homo-Economicus n'est plus au sommet de la hiérarchie des enjeux, elle n'est qu'une des versions de l'Homo Politicus que définit déjà en son temps, Aristote, au sein de la Cité et que nous sommes tous.

De toutes façons, on ne peut pas revenir en arrière, le processus est général et mondial. Ainsi, les CEL s'internationalisent-elles et se pratique t'il des échanges grâce aux réseaux organisés entre eux, d'une ville à l'autre d'un pays à l'autre d'un territoire à l'autre.
Pour cela, chaque CEL peut mettre en valeur ses spécialités par le réseau et la coopérative.
Une des spécialités des pentes de la Croix-Rousse est, outre la gastronomie, le textile et l'habillement. Beaucoup de petits stylistes pourraient ainsi se regrouper au sein de coopératives de production mais aussi dans le domaine où cela se fait le plus ressentir, dans celui de la commercialisation car c'est pour diffuser leurs produits et les faire connaitre que les producteurs ont le plus de mal à lutter contre l'hégémonie des grands groupes textiles.
Ces réseaux peuvent inclure des producteurs d'autre régions, territoires ou villes de France, ou même de producteurs venus de pays étrangers afin d'organiser d'autres voies d'import-export que celles qui depuis des siècles, organisent l'exploitation de petits au profit des grossistes. N'est-ce pas l'enjeu de la Révolte de Canuts que nous avons célébré ici en lançant ce blog projet Canut ?
Enfin, la théorie du développement universel (1) porte bien son nom, il ne s'agit pas ici de la théorie du développement unique mais d'une forme de développement qui part de l'humain et du vivant (voir le travail du célèbre artiste Hunderwasser et sa théorie du développement de la créativité à partir du corps humain.), pour aller vers quelque chose de construit. Or ces valeurs et pratiques ainsi que les besoins qu'elles supposent sont par nature universelles puisque humaines au même titre que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, inspirée de notre propre déclaration de 1789.



(1). La théorie du développement universel qui comporte des notions et concepts qui lui sont spécifiques est un concept protégé par la loi et soumis à la législation sur la protection intellectuelle, tout comme la notion de CEL (communauté économique locale), dans le cadre des recherches effectuées par
Respublica, Mouvement citoyen pour la Liberté et l'émancipation des Peuples.
respublica999@live.fr

A propos de l'"Afrique mutilée" à partir de l'ouvrage d' Aminata Traoré, malienne. Essayiste,ancienne ministre de la culture et du tourisme du Mali, figure importante de l'altermondialisme.




Dans son ouvrage "l'Afrique mutilée", Aminata Traoré pointe deux maux lié à la postcolonisation : ce qu'elle appelle l'excision économique et l'ajustement structurel. 

Ainsi, les Institutions financières auraient crée l'ajustement structurel à partir de 1982. Le Mexique annonce ainsi qu'il n'est pas en mesure d'honorer le service de la dette. On met alors en place des programmes dits d'ajustement structurel dans plusieurs pays, l'Afrique est le continent priviégié de ce programme.

 L'objectif : obtenir la stabilité économique à tout prix sur fond de libéralisation des capitaux étrangers grâce à ces techniques :
-Suppression du contrôle des changes pour encourager les exportations compétitives.
-L'austérité budgétaire qui rime avec la diminution du nombre de fonctionnaires et la deliquescence de l'Etat.
-Une baisse des salaires et des budgets sociaux régaliens garants des droits de l'individu (éducation et santé) ainsi qu'une diminution de subventions aux produits de base (maïs, riz, eau, électricité).

Ainsi pour l'Etat malien privé de sa souveraineté, celle du peuple, cela se traduit par une dévaluation brutale du franc CFA en 1994.
Par ailleurs, tout est fait pour infantiliser les Etats, on fait de l'impôt un instrument qui pénalise les ménages et favorise le capital, il n'y aplus d'Etat souverain.
Ce sont donc les peuples africains qui paient le prix de l'accroissement du capital occidental, c'est une deuxième colonisation , un deuxième esclavage.
L'aide du FMI, les Etats le paient en se mettant sous la coupe des Etats occidentaux qui les obligent à mener une politique d'accroissement économique forcée.
Citons Aminata Traoré : "enseignants démotivés, dévalorisés, sous payés".
 Mettez vous à la place des africains : d'abord soumis à la traite des esclaves, ils font ensuite face aux promesses non tenues des français face à leur coopération dans les premières et secondes guerres mondiales puis, arrivent encore une fois en renforts sous ce que Aminata appelle "les 30 besogneuses" par analogie avec les "trente glorieuses", sont ensuite soumis aux expulsions (32912 africains expulsés en 2012), certains finissent sous le naufrage ou arrivent au terme des leur voyage par bateau de fortune, sur des terres inhospitalières qui les rejettent dans un pays que l'on a saccagé sans réfléchir.

Le coeur de l'Afrique faisant à nouveau battre le monde
avec un rythme nouveau, plus naturel,
suivant le mouvement naturel de l'eau qui nous constitue,
un autre enjeu crucial du deuxième millénaire.
Par Noura Mebtouche.

 Les Etats africains se voient obligés sous la contrainte, à signer des accords de réadmission après expulsions.
Aminata compare son pays non pas à un bateau mais à une pirogue allant d'un fleuve à un autre. Pendant ce temps, les terres cultivables de ces pays sont volontairement exploitées.
Ainsi, 98% du coton produit au Mali est exporté sans qu'il y ait de place pour l'agriculture vivrière.

Et ici, une phrase très importante qui nous confirme dans l'idée que le développement universel est la Voie : "l'enjeu des pays occidentaux est d'empêcher définitivement toute trace des modes de vie traditionnels communautaires et empêcher que le développement se fasse en empruntant une voie qui donnerait trop de place aux rapports non marchands ou qui ferait appel à une régulation collective". Aminata Traoré.

C'est le même enjeu auquel doivent faire face aujourd'hui les peuple des pays occidentaux.
 C'est donc bien dans cette lutte contre l'Etat et le multinationales que nous sommes tous frères.
Il ya donc bien une internationale, tout comme cela était le cas au XIX ème siècle, déjà.

Munis de nouveaux savoirs, ayant de nouvelles techologies à notre disposition nous devrions cette fois- ci pouvoir faire face à la pression avec des armes non violentes sans lutte fratricide, sans heurts trop importants et sans destruction.

Là bas, en refusant l'aide de grands organismes financiers internationaux et en refusant de se plier aux contraintes d'un modèle de développement unique, en développant l'agriculture vivrière et les échanges sans intemédiaires en empruntant de nouveaux réseaux crées par la mobilité.

Ici, en France ou ailleurs, en évitant, dans notre quête d'une économie réelle à reconstruire selon la définition du reencastrement cher à Karl Polanyi, "la grande transformation"les écueils liés à une tentative de récuperation des réseaux et des techniques de l'économie solidaire par les grands groupes financés par la rente de monopole (nous opposons ici deux sortes de rente, la rente de capital qui est issue des profits engrangés grâce à l'investissement et au travail productif de toute activité économique à caractère libéral, celle ci n'a rien de repréhensible en soi.

 Et puis, en face, il y a la rente de monopole issue de l'activité des grands monopoles , ceux qui entravent le libéralisme et font du capitalisme la norme en matière de production et d'échange. Jusqu'ici ce sont les bénéficiaires de la rente de monopole qui ont gagné, le rapport de force entre d'une part les entreprises capitalistes bénéficiaires de grosses sommes de capitaux ayant un enjeu politique très fort.
 Il s'agit d'empêcher le peuple d'être souverain ce qui est le contraire de ce que prône la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
Pire encore, cette dernière empêche les individus de développer eux même leur rente de capital, cette dernière n'est pas, si l'on suit la règle de trois de l'économie réelle (solidaire) que nous avons définie comme se déclinant en marchand (la sphère marchande qui se développe grâce au droit de propriété n'a rien de répréhensible en soi, elle est au contraire source d'enrichissement), non marchand (dont économie domestique et le gratuit), semi-marchand, un identifiant qui pose problème à la mise en place de rapports sociaux sains, bien au contraire.
 C'est une fausse interprétation de Karl Marx et du Capital qui a conduit certains à dire "la propriété c'est le vol". A cela nous répondrons : "l'expropriation forcée menée par de Etats non éthiques ou par une sphère privée non respectueuse des droits des individus, sous l'égide d'un état fortement compromis, c'est le vol".
Si nous faisons ici l'éloge du Capital c'est parce que pendant trop longtemps on s'est servi de Karl Marx tout comme des religions et tout comme on se sert aujourd'hui de la dette des Etats pour voler le peuple de son bien, ses terres, le fruit de son travail au profit de quelques une. Et cela n'est pas le propre de l'Afrique ou des pays en difficultés c'est le propre de l'ensemble du prolétariat, celui qui au lieu de disposer librement de son capital biologique, intellectuel, social, culturel celui issu de son travail (c'est Pierre Bourdieu qui a eu l'idée d'élargir la notion de Capital à d'autres sphères), n'a pas d'autre choix étant donné l'organisation des structures sociales et économiques que nous impose le règne de la multinationale.
L'enjeu économique est donc fondamental, il fait appel à la nécessaire réappropriation de nos terres de notre histoire, de notre territoire.
C'est par exemple cet enjeu là qui est en cause lorsque à Décines (Rhône) ou encore à Notre Dame des Landes des gens luttent pour que l'on rende leurs terres aux agriculteurs afin que le grand stade de foot, l'aéroport ou encore les grands pôles métropolitains ne voient jamais le jour.
Donc, nous n'avons rien chez nous à envier aux africains, car nous partageons le même fardeau, et c'est là que se joue la grande Fraternité.
C'est sous cet angle de vue là que nous avons, chez Respublica, proposé une nouvelle voie pour la France dans ses rapports et sa stratégie économique.
Il ne s'agit pas de s'engager une fois de plus dans de grands remèdes qui ne profiteraient qu'à nous, sous l'apparence d'un humanisme à la française bienveillant, le même qui a enterré de nombreux africains sous la chappe de plomb du colonialisme.
Il s'agit bien au contraire, de rapports francs, sincères, brandi par des individus qui n'ont plus rien à perdre et sont, pardonnez moi l'expression "dans le même bateau".
Ainsi l'idée du Liberté comme nouvelle monnaie française, tournant le dos aux erreurs du passé et recommençant sur les bases d'une nouvelle dimension économique plus intelligente après que la France soit sortie de la zone euro permettrait de mettre en action un nouveau mode d'organisation économique mondiale fondé sur ce que l'on pourrait appeler en se référant à Bandoeng "un nouvel alignement" avec des monnaies flottantes, trouvant toutes seules leur niveau de manière naturelle au gré de la consolidation des échanges nouveaux entre individus, sans intermédiaires, sur la base de productions nouvelles riches en valeur ajoutée qualitative.

Reprenons le discours de Harry Truman, que reprend dans son livre Aminata Traoré et qui est ici présenté en guise d'illustration aux justifications des programmes d'ajustement structurel qui font encore une fois des pays africains des valets au service des politiques d'ajustement structurel qui ne les concerne même pas :
"Il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avancée scientifique et de  notre progrès industriel au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous développées. C'est ce que l'on va appeler ensuite pendant des décennies "l'effet Trickle Down" ou effet ruissellement du développement, selon laquelle la richesse profiterait à tous quand elle abonde", ce qui n'est pas le cas puisque nous constatons au contraire un mauvais partage de la valeur ajoutée à tous les niveaux.
Où est l'erreur d'Harry Truman ? ce dernier se plaçait lui et son pays sur un échelon supérieur, autorisé de par la supériorité que lui confère une réussite économique alors apparemment exemplaire mais seulement sur le court terme, doublée de la maîtrise de nouvelles technologies connues de lui seules en maître, en père ou encore en tuteur capable d'éduquer les Etats africains aux mystères du développement économique (le développement se confond encore à cette époque avec économie et se résume à ce secteur).
Les résultats sont catastrophiques, la mise sous tutelle a ainsi conduit les africains à se désengager de leur Voie.
Avec la politique économique que nous désirons mener avec le Liberté mais aussi une politique d'augmentation croissante des taux de TVA sur la valeur ajoutée négative (politique dite de TVA sélective ou TVA discriminatoire) la France ne se pose pas en entité supérieure à laquelle il faut obéir et qu'il faut absolument écouter mais en Etat intelligent soucieux de réencastrer son économie, soucieux de mettre en place chez lui une économie réelle, faite pour des individus et par  des machines ou des grands groupes, ayant tout le loisir d'échanger avec des pays aussi intelligents qu'elle, où la monnaie reste avant tout un instrument d'échange en non  pas un outil servant de réservoir à capitaux utilisé pour dominer plus petit que soi.
Que va t'il se passer si la France quitte la zone Euro, comme nous l'avons prévu, en 2018, après avoir réglé le problème de sa dette en remplissant ses caisses par le biais de la TVA sélective qui ne fait aucun cadeau aux multinationales ?
Dans un premier temps, il va de soi qu'on ne laisse pas un pays immergé comme l'est la France dans un réseau d'échanges aussi complexe que celui de l'UEM tout seul avec une monnaie qui flotte librement. Ce retour aux changes flottants pour la France va se faire ne l'oublions pas, dans un contexte de retour à une autonomie de notre Banque centrale. Il faut, pour cela, soutenir les cours pendant trois ans, grâce à cet instrument qu'est notre taux d'intérêt afin que nos entreprises aient le temps d'opérer leur reconversion : sur le plan de la production de valeur ajoutée qualitative, sans produits polluants, d'une part, sur le plan d'autre part de la direction que prennent leurs échanges internationaux: niveau de notre monnaie oblige, nos partenaires privilégiés devraient être les Etats africains mais aussi ceux qui au sein de l'Union Européenne pataugent dans la semoule, comme la Grèce, le Portugal, l'Espagne ou beaucoup d'Etats d'Europe de l'Est.
Pendant cette période nous devrions focaliser tous nos centres d'intérêt sur le développement des petites entreprises et des économies locales de type ascendant (dirigés par la société civile).
Voilà enfin une vraie politique industrielle qui a des objectifs à court, moyen et long terme.

 Après cette période de trois ans il est évident que notre monnaie perdra de sa valeur mais sans chute libre car cette dernière sera retenue par les nouvelles orientations prises par notre politique économique qui agiront au fur et à mesure que se développeront les nouvelles alternatives comme les paliers de décompression du plongeur jusqu'à ce que nos monnaies respectives retrouvent des niveaux acceptables mais cette fois ci sur des bases saines.
Qu'y a t'il de mal à se niveler par le bas ? Après tout, il ne s'agit que de taux de change. Or, nous avons vu en la matière à quel point il est malsain et peu avantageux pour tout le monde de chercher à tout prix le nivellement par le haut, et la politique suivie par l'Europe en la matière n'a que trop montré ses écueils et ses conséquences par trop fatales sur la vie des uns et des autres.
Davantage encore, en matière de nivellement par le bas, il est évident que devant la pression de la société civile mais aussi des échéances dramatiques que pose l'état de notre environnement, les autres pays développés actuellement membres de l'UEM ou non ne manquerons pas de leur côté de s'aligner sur les bases saines ainsi définies afin que s'opère après ce non alignement un nouvel alignement propice à la construction d'une nouvelle économie mondiale fondée sur des bases égalitaires.

Par Noura Mebtouche.

Par Noura Mebtouche.

Comme une pyramide façon maison méditteranéenne 
où tous les Etats du monde pourraient aller se reposer, sur un toit conique prêt à recevoir tous les peuples du monde.