mardi 14 juillet 2015

Fou Malade : un artiste, un politique.



Fou malade fait partie de cette nouvelle génération d’africains jeunes, nés dans la musique et dans la rébellion politique, qui veut que les peuples dont ils se veulent représentatifs deviennent maîtres de leur vie politique. Pour cela : une seule solution : que les dictateurs disparaissent de la scène politique africaine. Ainsi, nous avons eu la chance à Marseille de connaître le rappeur Fou Malade, à l’occasion du festival Africafête 2015. Fort de sa formation musicale, laquelle a su faire la démonstration de son talent lors d’un concert, ce dernier a voulu également faire preuve de son engagement politique et à maintes reprises a su éclairer un public brûlant de questions.
A également été diffusé le film de Rama Thiaw.
A 34 ans, la jeune réalisatrice sénégalaise, a filmé les émeutes qui de mi-janvier à fin mars 2012 ont marqué la crie préélectorale d’avant la présidentielle de mars 2012. Des scènes de colère contre le président sortant Abdoulaye Wade . Des scènes de colère contre le projet d’Abdoulaye Wade . Sous la pression de la rue, ce dernier a dû modifier sa constitution pour se rare réélire au premier tour avec seulement 25 % des voix. Le mouvement y’en a marre, d’abord initié par le rappeur Keur Gui a participé par ailleurs à la fronde de 2011 et 2012 pour défendre la démocratie et la Constitution au Sénégal.
Y’en a marre, les sénégalais et Balai citoyen du Burkina-Faso sont également intervenus pour aider leurs amis de la république démocratique du Congo à Kinshasa à mettre fin aux ambitions du Président Aboulaye Wade de briguer un troisième mandat, Balai Citoyen avait beaucoup influencé les événements , ayant obligé Blaise Compaoré à quitter le pouvoir au Burkina Faso.
D’eux, Rama Thiaw qui cherche par ailleurs à réaliser un portrait de Kiat et Kilifeu, les deux rappeurs de Keur Gui ne tarit pas d’éloges sur eux : « Je n’ai jamais rencontré des artistes aussi intègres , si intègres que les filmer est devenu forcément nécessaire, ne serait-ce que pour dire que je ne rêvais pas ». 
De quoi créer ce que Fou Malade appelle « un nouveau genre d’africains » par extension des NTA 
Rappelons que le collectif fou malade est considéré par beaucoup comme l’avenir du Sénégal : il est né en 2011, en réaction contre les coupures d’électricité. Depuis, ces conquêtes sont nombreuses :en dehors de  l’épisode violent de la République démocratique du Congo à Kinshasa en mars 2015, où les forces publiques sont intervenues , il a notamment rencontré le président des Etats-Unis Barack Obama, et a reçu la visite de Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères.
Mais la petite flamme des Y’en a marre, au-delà du verbe brillant des slams, se nourrit de « noyaux d’initiatives » qui rassemblent quelques jeunes autour d’un projet et des emplois. A Thiès, une société de gardiennage et un atelier de fabrication de craies. A Saint-Louis, une unité d’ostréiculture et un jardin maraîcher…A Dakar; un centre de hip-hop est fondé. Il représente pour les jeunes déscolarisés qui le fréquentent une opportunité en matière d’expression et de formation citoyenne.
« Nous disons aux jeunes qu’ils doivent rester au Sénégal pour construire leur avenir et celui du pays. Sans rien attendre des politiques. Le changement viendra de nous-même », affirment-ils.  Ces derniers croient aussi à la nécessité de fédérer les mouvements citoyens à l’échelle du continent. 


Nous retraçons ici l’interview à laquelle  a bien voulu répondre Fou Malade à l’occasion de sa venue à Marseille pour Africafête, spécialement pour Respublica.
Fou Malade.

1. Chez toi, quand a commencé la prise de conscience politique ? Pendant l'enfance ou plus tard. Quels événements t'ont le plus marqué ?
« Ma prise de conscience politique a commencé à l’âge de 13 ans en classe de cm2. Ma famille est militante, c’est un héritage. ».


2. La musique et plus généralement l'art sont-ils chez toi le principal vecteur de la communication et de l'action politique ? Si oui, penses tu que ce soit uniquement propre au Sénégal ou aux africaine ou valable dans le monde entier ?
« Le hip hop est un vecteur d'émancipation citoyenne au Sénégal et en Afrique, il mobilise les jeunes sur des questions d'intérêt national. ».

3. Crois tu en l'Internationale, à la grande Fraternité ? Comment peut-on les mettre en oeuvre ?
« Tous les peuples du monde sont victimes souffrent des même probléme,ils sont tous victimes des systèmes politiques.je  crois  à la fraternité et à l'unité des peuples.leur mise en oeuvre passera par l'art. ».

4. Tu as cité Franz Fanon deux fois lors de ton intervention au Dar La Mi Fa. Es- tu en mesure de redire ces deux phrases ?
« Il a dit  dans une relative opacité ,chaque génération découvre sa mission, elle choisit de l'accomplir ou de la trahir. Il dit aussi qu'il n y a pas de destin forclos, il n y a que des responsabilités désertées. ».

5. Y a t' il d'autres révolutionnaires, libertaires, penseurs de la libération africaine de ses dominations que tu admire et que tu cites ?
« Thomas Sankara; Mandela; Lumbumba; cheikh Anta Diop et les jeunes mouvements africains. ».

6. Citer les trois facteurs principaux d'émancipation africaine selon toi.
« L’autosuffisance alimentaire, la démocratie, l’engagement de la jeunesse ».

Noura Mebtouche.


On peut sur internet correspondra via Facebook avec le collectif « Y’en a marre ». Mais également écouter des concerts du rappeur ou encore lire les différents articles parus à ce sujet.

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