
A également été diffusé le film de Rama Thiaw.
A 34 ans, la jeune réalisatrice sénégalaise, a filmé les émeutes qui de mi-janvier à fin mars 2012 ont marqué la crie préélectorale d’avant la présidentielle de mars 2012. Des scènes de colère contre le président sortant Abdoulaye Wade . Des scènes de colère contre le projet d’Abdoulaye Wade . Sous la pression de la rue, ce dernier a dû modifier sa constitution pour se rare réélire au premier tour avec seulement 25 % des voix. Le mouvement y’en a marre, d’abord initié par le rappeur Keur Gui a participé par ailleurs à la fronde de 2011 et 2012 pour défendre la démocratie et la Constitution au Sénégal.
Y’en a marre, les sénégalais et Balai citoyen du Burkina-Faso sont également intervenus pour aider leurs amis de la république démocratique du Congo à Kinshasa à mettre fin aux ambitions du Président Aboulaye Wade de briguer un troisième mandat, Balai Citoyen avait beaucoup influencé les événements , ayant obligé Blaise Compaoré à quitter le pouvoir au Burkina Faso.
D’eux, Rama Thiaw qui cherche par ailleurs à réaliser un portrait de Kiat et Kilifeu, les deux rappeurs de Keur Gui ne tarit pas d’éloges sur eux : « Je n’ai jamais rencontré des artistes aussi intègres , si intègres que les filmer est devenu forcément nécessaire, ne serait-ce que pour dire que je ne rêvais pas ».
De quoi créer ce que Fou Malade appelle « un nouveau genre d’africains » par extension des NTA
Rappelons que le collectif fou malade est considéré par beaucoup comme l’avenir du Sénégal : il est né en 2011, en réaction contre les coupures d’électricité. Depuis, ces conquêtes sont nombreuses :en dehors de l’épisode violent de la République démocratique du Congo à Kinshasa en mars 2015, où les forces publiques sont intervenues , il a notamment rencontré le président des Etats-Unis Barack Obama, et a reçu la visite de Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères.
Mais la petite flamme des Y’en a marre, au-delà du verbe brillant des slams, se nourrit de « noyaux d’initiatives » qui rassemblent quelques jeunes autour d’un projet et des emplois. A Thiès, une société de gardiennage et un atelier de fabrication de craies. A Saint-Louis, une unité d’ostréiculture et un jardin maraîcher…A Dakar; un centre de hip-hop est fondé. Il représente pour les jeunes déscolarisés qui le fréquentent une opportunité en matière d’expression et de formation citoyenne.
« Nous disons aux jeunes qu’ils doivent rester au Sénégal pour construire leur avenir et celui du pays. Sans rien attendre des politiques. Le changement viendra de nous-même », affirment-ils. Ces derniers croient aussi à la nécessité de fédérer les mouvements citoyens à l’échelle du continent.
Nous retraçons ici l’interview à laquelle a bien voulu répondre Fou Malade à l’occasion de sa venue à Marseille pour Africafête, spécialement pour Respublica.
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Fou Malade. |
1. Chez toi, quand a commencé la prise de conscience politique ? Pendant l'enfance ou plus tard. Quels événements t'ont le plus marqué ?
« Ma prise de conscience politique a commencé à l’âge de 13 ans en classe de cm2. Ma famille est militante, c’est un héritage. ».
2. La musique et plus généralement l'art sont-ils chez toi le principal vecteur de la communication et de l'action politique ? Si oui, penses tu que ce soit uniquement propre au Sénégal ou aux africaine ou valable dans le monde entier ?
« Le hip hop est un vecteur d'émancipation citoyenne au Sénégal et en Afrique, il mobilise les jeunes sur des questions d'intérêt national. ».
3. Crois tu en l'Internationale, à la grande Fraternité ? Comment peut-on les mettre en oeuvre ?
« Tous les peuples du monde sont victimes souffrent des même probléme,ils sont tous victimes des systèmes politiques.je crois à la fraternité et à l'unité des peuples.leur mise en oeuvre passera par l'art. ».
4. Tu as cité Franz Fanon deux fois lors de ton intervention au Dar La Mi Fa. Es- tu en mesure de redire ces deux phrases ?
« Il a dit dans une relative opacité ,chaque génération découvre sa mission, elle choisit de l'accomplir ou de la trahir. Il dit aussi qu'il n y a pas de destin forclos, il n y a que des responsabilités désertées. ».
5. Y a t' il d'autres révolutionnaires, libertaires, penseurs de la libération africaine de ses dominations que tu admire et que tu cites ?
« Thomas Sankara; Mandela; Lumbumba; cheikh Anta Diop et les jeunes mouvements africains. ».
6. Citer les trois facteurs principaux d'émancipation africaine selon toi.
« L’autosuffisance alimentaire, la démocratie, l’engagement de la jeunesse ».
Noura Mebtouche.
On peut sur internet correspondra via Facebook avec le collectif « Y’en a marre ». Mais également écouter des concerts du rappeur ou encore lire les différents articles parus à ce sujet.
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