Dernière lettre de Respublica au Président.
A propos du Mali.
Pour les Peuples libres.
Octobre 2012.
Octobre 2012.
Respublica.
Mouvement de la Révolution des mentalités.
Pour une République contemporaine.
Mouvement pour la Paix le Monde.
M.Le Président de la République française
Objet : Stratégie française au Mali.
Copie à : M.le ministre des affaires étrangères.
M.le ministre des affaires étrangères.
En tant que présidente du mouvement Respublica, un mouvement citoyen né en janvier 2009, je vous écris ce courrier afin de vous faire part de craintes, je l'espère infondées ressenties vis à vis d'une récente déclaration de votre part à-propos du conflit au Mali. Vous sous entendiez que la France, à l'écoute des rumeurs critiquant la présence française au Mali, les troupes françaises allaient quitter le territoire malien sous peu, dès le conflit réglé.
Cette décision me semble un peu trop hâtive.
En effet :
-Il y a d'abord nécessité absolue de mettre fin aux agissements des diasporas armées qui errent sur le territoire malien et menacent à tout moment de rompre l'ordre public, d'attaquer et de terroriser les populations, d'empêcher le Mali d'être un Etat de droit.
On le sait, le fondamentalisme musulman, n'est pas africain d'émanation, il nous vient d'autres contrées, en réaction contre les colonialismes d’hier et ceux d’aujourd’hui.
Il y a au Mali, comme dans tout autre pays d'Afrique du Nord, une richesse qui est qui se joue sur tout le territoire nord-africain (j’oserai même dire de toute l’Afrique) empreinte de sagesse et sang-froid issus des tous premiers temps où la démocratie est apparue sur tout le pourtour méditterranéen comprenant la Grèce, certes, mais aussi les rivages autrefois puniques.
je veux parler du fait Amazighe, soit de la toute première culture issue des tous premiers peuples d’Ifriquia (Afrique du Nord).
Ces derniers sont au centre même de toutes les problématiques qui entourent la reconstruction de Etats d'Afrique du Nord.
Or, ces derniers temps, lassés par l'incompréhension des uns et des autres, celle de certains dirigeants politiques (par exemple en Lybie) soucieux de consolider l’Etat sans se soucier du peuple, se sont quelque peu fourvoyés en laissant certaines voix armées les entrainer sur le chemin de la violence et de la corruption des idées.
Mais, nous le rappelons, l'homme Amazighe est un homme d'abord laïque, universel, humain sans considération qui le différencierait de ses autres congénères peuplant la terre. Ni religieuses, ni générationnelles, ni ethniques ni de genre…
C'est pour cette raison, pour aider ces gens-là, pour qu'on écoute leur voix que la République Française a le devoir, au nom d'une histoire commune de rester non pas , comme le font parfois les américains pour empêcher le peuple de s'autogouverner mais pour les épauler et les aider.
On le rappelle ici encore, cela fut dit il y a longtemps : « La France n’est pas la petite sœur de l’Amérique ».
Nous rajouterons d’une Amérique qui fait peur malgré les efforts engagés car toujours présente, là où il faut être, pour diriger le monde.
Le Mali est une bonne occasion pour les français d’inaugurer une nouvelle ère où la France se pose comme l’amie sincère des pays africain, ses pays frères, qui autrefois, furent dominée lors d’une période d’égarement mais qui avancent aujourd’hui main dans la main avec elle.
En bonne connaisseuse du terrain, elle est capable de ne pas faire de compromissions, de confusions malencontreuses entre belligérants et alliés d’une jour . Ainsi de cette alliance entre rebelles touarègues et groupuscules musulmans.
Les berbères sont pour certains musulmans, certes, mais il s’agit de leur affaire personnelle. Musulmans, mais de coeur, ce qui exclut toute forme de violence, d'entrave à la démocratie et de droits de tous les individus, y compris les femmes.
Couple assis. Sculpture Dogon. |
-Ensuite parce que la France riche de son immigration, un des facteurs positifs de son passé colonial, possède chez elle tout le potentiel nécessaire au rôle qu'elle dit jouer : être un Etat non pas gendarme mais tampon, aux ressources entièrement consacrées à la démocratie et à la Paix dans le monde.
Ainsi, l'association Peuples et régions solidaires du monde qui organisait ce samedi 26 janvier dernier, dans les bureaux du parlement européen, 288 boulevard St Germain une réunion autour de la question malienne est un interlocuteur fabuleux en matière de relations diplomatiques, tout spécialement en ce qui concerne l'Afrique même si elle ne se limite pas à ce continent là.
Il y a en effet nécessité absolue dans le nouveau rôle que s'est donné la France, clairement affirmé par François Hollande cette fois ci, en intervenant seul, sans l'aide d'aucune autre puissance, en défensif, d'avoir comme interlocuteurs, non seulement les Etats, mais aussi les peuples, dans des pays quelque peu martyrisés une double fois, par des frontières formées par les guerres.
Cela nous est possible en tant qu’Etat privilégié grâce à un passé commun riche qui conjugue passé, présent, et avenir.
Cette double approche à la fois transversale et horizontale, nous avons la chance, chez nous, de pouvoir l'appréhender à travers l'association peuples du Monde et l'ONG Congrès Mondial Amazighe, qui tiennent la majorité de leurs réunions sur notre territoire, parmi lesquelles beaucoup de membres sont de nationalité ou citoyens français et manient avec une facilité importante la capacité faire le lien entre ici et "là bas".
La plupart militent pour la démocratie et le droit.
Ainsi, ces derniers manifestent-ils accompagnés de toutes les associations berbérophones ou tout simplement humanistes du territoire français le 16 février prochain, à Paris, pour le Mali.
Moussa Ag Assarid lui même ; en tant que dirigeant et membre actif du mouvement national pour la libération de l’Azawad était présent à cette réunion. Ce n’est pas la première fois que je le rencontre.
A chaque réunion du Congrès Mondial Amazighe ou à chaque manifestation organisée par l’Association Peuples et Régions solidaires dont font partie le député François Alfonsi et la député européenne Eva Joly, Moussa Ag Assarid est présent ce qui démontre sa volonté de dénouer les nœuds qui aujourd’hui étouffent l’Afrique du Nord et d’entrer dans le dialogue et la solution pacifique.
A la CMA, ONG représentée à l’Onu pour la défense des minorités, on connait très bien le cas Lybien, avec lequel les contacts ont toujours été présents même lorsque la culture était quelque peu étouffée par l'Etat.
Même chose en Algérie et dans tous les Etats où au nom d'un jacobinisme mal placé, d'une fâcheuse tendance à écraser les individus sous le marteau d'un état central on a oublié qui on était. Pas étonnant dès lors que l'on soit quelque peu désaxés…
A la CMA, qui est une organisation reconnue par l'ONU, il y a des hommes pacifiques qui tentent de réguler les conflits et de faire valoir les droits des peuples amazighes souvent victimes de persécutions
Ces derniers sont en train de se réveiller, ils font valoir plus que jamais leurs droits et leur volonté d'être présents en tant que vrais représentants de la culture Nord Africaine dans la reconstruction de société et des Etats, y compris des appareils juridiques d'Afrique du Nord.
C'est eux qu'il faut écouter, dans une optique de rassemblement ayant de bases laïques et non pas religieuses.
Ainsi, lorsque de grands militants de la Cause berbérophone qui est rappelons le, une Cause démocratique et Laïque deviennent membres ou leaders d’un des groupuscules islamistes armés c'est qu'ils ont dû être poussés par le désespoir de ne pas être entendu, et, pour mettre fin au poids des Etats issus des guerres de décolonisation en Afrique du Nord, finir par prendre les armes en se soumettant aux seuls qui ont paru être à l’écoute de leur Combat, alors même que la Cause berbérophone n’encourage pas le prosélytisme religieux. Il a dû falloir qu’ils soient bien désespérés pour cela…
L’opportunité pour la France d’agir diplomatiquement , de prendre sa place légitime de partenaire fraternel et sûr dans la construction de l’Afrique de demain est là. Nous ne pouvons pas la perdre après avoir agi militairement comme nous venons de le faire.
On nous accuse, nous français, d'avoir une vision anthropomorphique de l'Etat et de vou loir par notre présence l'imposer au gouvernement malien. C'est faux, nous même sommes engagés dans la grande course du deuxième millénaire visant à permettre aux Etats de coexister sans étouffer le identités culturelles, avec d'autre formes d'organisation qui tiennent compte d'un passé où le local, la tribu régnait.
Ce n'est pas en partant du Mali le plus vite possible que nous guérirons ceux qui ont peur que la colonisation recommence.
Nous avons chez nous des conseillers de qualité. Ils s’appellent Belkacem Younes, vice-président du Congrès Mondial Amazighe présent au Congrès de Djerba en novembre 2011 lors duquel certains d'entre nous dont je fais partie avons visité un morceau de Lybie avec des Amazighe, de là-bas.
Mais encore, Fathi Benkhalifa, d'orgie lybienne, président de la CMA, élu lors de ce Congrès là.
Mais encore François Alfonsi, député Corse, très au courant, et lui-même concerné par la nécessité pour les Etats de reconnaitre aujourd’hui.
Ces derniers, pour ne citer qu'eux connaissent bien le terrain, les gens en place, les problématiques et savent manier sans que cela leur pose de problème les identités qui leur sont propres, de différente nature, française et citoyenne, algérienne, tunisienne, marocaine et citoyenne, berbérophone, arabophone, ou corse ou basque, ou catalan, également, européen, méditerranéen, citoyenne du monde, pluriconfessionnelle ou pratiquant silencieux, dans le privé ou encore, non pratiquant, peu importe, c'est une question de vie privée.
Et puis il y a moi, Noura Mebtouche, très au courant de ces problématiques moi-même berbérophone, citoyenne française, libre et égale en droit qui suis partisane d’une Union méditterranéenne fonctionnant tout comme une Union Européenne reconstruite sur de nouvelles bases avec ce mélange de transversalité et de verticalité qui concilie souveraineté de chaque Etat et expression de chaque peuple.
C’est ce que je défends dans le projet de Constitution sur lequel je réfléchis en ce moment et que je ne manquerai pas de vous envoyer d’ici quelques mois après avoir l’avoir commenté.
Elle exprime dans sa quatrième partie, la volonté de créer des Unions (Européenne et méditterranéenne) sur la base de réseaux entre villes à fort rayonnement culturel, au delà des frontières, ce sont les villes phares.
Elles rapprochent entre eux les Peuples et rendent les Etats plus riches, plus proches de leurs voisins. Des chartes de « Pays » pourraient ainsi définir le rôle de chaque assemblée régionale consultative (au Parlement européen) (le C peut signifier aussi conciliatrice). Une des mille et une façons d’harmoniser les territoires à l’intersection entre Etats
Enfin, elles donnent tout leur rôle aux associations avec le concept de « délégation associative », lesquelles sont le ferment de l’Europe de demain.
Ainsi sommes-nous contre l’autonomie de la Catalogne laquelle oublie par là ses frères catalans français, même si nous voterions favorablement à l’autonomie écossaise qui elle rassemble un seul et même peuple et n’opère ainsi aucun déchirement entre qui que ce soit.
Peut-être les Catalans espagnols seraient- ils contents d’entendre parler de l’idée de l’Europe des Pays et d’une future Charte leur tenant lieu de Constitution, permettant de bien délimiter les rôles respectifs des Etats et des institutions de « Pays ».
J’adhère ainsi totalement à la vision d’un David Cameron et à sa lutte pour une Europe délestée du carcan économique, financier et monétaire actuel et prône une Europe culturelle des peuples au sein de laquelle chaque citoyen, en partant du plus petit, le local, aurait appris, via les associations, grâce à son esprit d’initiative avec l’appui des institutions à reprendre son économie en main.
Voilà la raison pour laquelle, c’est ce que j’exprime dans « Bateau France, douze ans de politique à long terme » envoyé à M.Hollande en juin 2012, le passage pour la France à une nouvelle monnaie nationale n’est pas incompatible avec l’idée d’une Europe qui, bien loin de rompre avec l’esprit de Monnet et Schuman, celle du Club de Rome, renouerait pleinement avec ses origines.
C’est sur ces bases là que nous devons également construire l’Union Méditterranéenne, et nous avons à y travailler dès aujourd’hui.
Enfin, dans la cinquième partie du projet de Constitution consacré à la Paix dans le monde, nous évoquons le rôle de la France, reconnaissant sa responsabilité dans les désordres actuels en Afrique liés la colonisation, et partie prenante de la construction d'une Afrique moderne, dégagée de ses chaînes. La France se posant dans ce contexte, en partenaire prenant le temps de réfléchir, pacifique, dans la construction de l’Afrique des Peuples libres.
Voici une opportunité à saisir, de montrer notre capacité d’écoute et de compréhension. De volonté non hégémonique, nous distinguant des interventions américaines, montrant l’exemple, nous petit pays, à ces derniers dans la grande marche vers la Paix.
L’opportunité est au Mali en ce moment, ne la ratons pas.
Ainsi, on peut dégager cinq étapes principale dans la stratégie que la France doit adopter dans le cadre du conflit malien :
- 1. 1. Aider à la suppression complète des attaques terroristes en s’attendant au pire, ne pas partir avant dissolution complète menée pacifiquement dans le dialogue ouvert.
- 2. 2. Mettre en avant les négociations, les droits des minorités et avoir comme interlocuteur privilégié dans ce cadre de organisations de type associatif spécialisées dans la connaissance du phénomène et du terrain. Ainsi du Congrès mondial Amazighe et de l'association Région et Peuples solidaires qui de toutes façons va certainement être amenée à être un interlocuteur privilégié dans les années à venir et la remise en question identitaire de l'Europe.
- 3. 3. S’assurer avant notre départ, que la position des institutions et des forces de sécurité soit dominante par rapport aux groupuscules, islamistes ou pas, pour peu qu’ils soient armés et remettent en cause l’ordre public.
- 4. 4. Appuyer l’Etat malien dans sa construction identitaire et juridique (Constitution), en faveur de la démocratie, en tenant compte de la diversité culturelle, territoriale, au-delà des frontières, du pays.
- 5. 5. Etre une force interlocutrice autant qu’un tampon dans la mise en valeur progressive d’une vraie unité et solidarité africaine (à commencer par l’Afrique de l’Ouest : Mali-Nigeria, Niger, Burkina-Faso) politique avant d’être économique qui annonce peut être une future Union des Peuples Africains Libres (UPAL) ; en dehors de toute considération ou prise d’intérêt économique interne ou externe (d’occident à continent africain) (fin de la Françafrique).
En espérant appuyer par ce courrier d'autres doléances favorables à la construction d'un monde nouveau où chaque peuple aurait la part de liberté qu'il et en droit de revendiquer, qu'éveille ce conflit malien, je vous présente à vous M.le ministre me meilleurs voeux 2013, au nom du mouvement Respublica, mouvement pour une nouvelle république.
Noura Mebtouche.
Présidente de Respublica, mouvement pour une république contemporaine, mouvement des Peuples libres.
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