dimanche 20 décembre 2015

Lybie, Syrie et Irak : vers des constitutions plus adaptées aux droits.


Conférence de Patrick Haimzadeh sur la situation en Lybie.

Novembre 2015.
IEHDN. Les rencontres de Cybèle, Villa méditerranée.
Marseille.
24 novembre . 19h00.
Animation : François Burgat. 
Conférenciers : Omeyya Seddik, analyste au Center for Humanitarian Dialogue.
Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en Lybie.


Drapeau Lybien : Etoile et croissant.

En rose et en vert : mes commentaires personnels (Noura).
La seule solution pour dépasser le stade de la Asabiya et donc de reconstruire un Etat sur d’autres bases que la dictature poussée par l ‘occident est de faire ce que disait Kadhafi sans son livre vert, celui connaissait très bien son pays et avait compris que le premier socle vers une gouvernance pacifique et la voie de la prospérité passait d’abord par elle comme premier socle. Il faut donc organiser des comités populaires consultatifs allant du plus petit au plus grand, du plus petit échelon local (mon frère d'abord puis mon cousin et mon voisin puis l'étranger un vieux proverbe qui permet de bien comprendre l'état d'esprit africain) pour remonter au pouvoir centralisé. Si les Lybiens ne veulent pas de Tripoli pour capitale, pourquoi ne pas accepter Benghazi. On pourrait dans un premier temps faire jouer le processus démocratique ci-dessus démontré à travers deux capitales. Cela permettrait d'évaluer un programme commun, premier pas vers des discussions entre groupes, puis faire voter les tribus en faveur du choix pour une capitale ou pour l'autre.

Un conseil : le médiateur de l’Onu doit toujours rester au centre.
Lorsque la rue prend le pouvoir, à cela, on pourrait rétorquer que la rue n’a pas vraiment pris le pouvoir parce que contrairement à la Tunisie et à l’Egypte où sont survenues des révolutions d’envergure, les occidentaux n’ont pas laissé au peuple le temps de s’approprier le pouvoir en intervenant de manière trop virulente à cause de la victoire de Kadhafi. 
En 1969, Khadhafi prend le pouvoir. Ce dernier suit son credo révolutionnaire et met fin à la bourgeoisie contrôlée par les britanniques. 
La Lybie baigne alors dans le monde du pétrole et est bercée par le Nassérisme.
Le conseil du commandement révolutionnaire devient en 1978 un autocratisme et un pouvoir personnel.
A partir de 2011 commencent les troubles révolutionnaires, il y a un déséquilibre : la redistribution et l’achat des fidélités ne sert plus à la structure de la société car les libyens s’estiment lésés et victimes d’injustice.
La Cyrénnaïque et certaines villes notamment. Benghazi, foyer de révolutions. Cela joue un effet domino. 
Grace à la chaîne Al Jazirah, les libyens communiquent. Une certaine cécité du pouvoir empêchait ce dernier de voir que le pouvoir se craquelait.
Le processus insurrectionnel ne durera pas longtemps, après quelques jours de révolte, la guerre civile prend le pas.
Car les villes lybiennes ont beaucoup de personnalité et ne sont pas d’accord entre elles.
Il y a une défection militaire : à l’est, 
certaines tribus sont activées par le régime et se sont solidarisées avec Kadhafi. 
Il y’a une infinité de petites guerres civiles.
L’issue révolutionnaire aboutit à la fin du régime en octobre 2011. Aidé par l’occident.
Des coalitions se sont formées. Le grandes Katibas de l’Est ont vu beaucoup des leurs, opposants au régime, se connaitre en prison, une nouvelle solidarité en a émergé. 
Ces derniers sont allés en Tunisie puis sont retourné dans le Djébel Nefoussa à l’ouest, d’autres ont monté des cellules pour aller vers l’insurrection.
La majorité sont islamistes.
A noter que dans cette région de Lybie, la montée en puissance du fondamentalisme de nature violente suit lui aussi les anciens réseaux d’échange de l’Antiquité en liant par exemple l’Afghanistan à la ville de Syrte via la prise de cette ville par les jihadistes sur le chemin Lybien.
On assiste à un phénomène de bipolarisation du clan insurrectionnel. 
Les choses ont été faites, sous la pression occidentale, à l’envers : c’est l’Etat qui a crée la Nation alors que ce devrait être le contraire.
Aujourd’hui, après huit mois de guerre il n’y a plus d’Etat.
Le partage se fait de la manière suivante : les acteurs principaux sont des pôles politico-militaires, tout fonctionne par ville.

1er pôle politico-militaire : Misratah.
Ainsi, la ville de Misratah de 500000 habitants est la troisième ville en Lybie. C’est une exception dans le paysage lybien. 
Elle a une composante historico-ethnique particulière avec des enfants des Coulicouli, des administrateurs de l’Emir Ottoman ramenés de Bosnie, d’Albanie, ils n’ont pas la même matrice que les autres libyens.
D’autres revendiquent des origines venues d’Egypte, des tribus arabes, ils ont conquis l’Afrique du Nord et apporté un mode de fonctionnement tribal plus belligérant que celui du Maghreb au sein duquel, l’appartenance à l’Afrique tempère davantage la guerre (razzias) entre tribus. (tradition pacifiste, tentatives de confédérations unissant les tribus pour prendre les grandes décisions dans toute l’Afrique, bassin d’ émergence de la démocratie).

Pour en revenir à Misrata, Il y avait dans le passé un économie de cette ville, elle est tournée vers la mer. C’est une sorte d’ilôt entouré de tribus diverses qui lui sont hostiles. C’est la ville qui ressemble le plus à une ville méditerraneéenne cosmopolite, tournée vers l’Europe autant que vers l’Afrique, sur le mode Alexandrie.
C’est aussi la ville qui combattu le plus longtemps en réaction contre le pouvoir. Formée de plusieurs Kahtibah, qui fondent sa capacité militaire elle est celle qui a été le plus victime de la guerre civile.
 
 
Deuxième pôle politico-militaire : Zinta vers Djebel Nefoussa. 
Présence de beaucoup d’Amazighes (Yefren). C’est une des principales forces militaires de l’issue révolutionnaire lybienne. 
Elle est très tribale. Et est située dans la montagne majoritairement amazighe alors que les Zinta sont arabophones. Les entités tribales qui y vivent sont très fermées. 70 % de la population peut prendre les armes en cas de besoin. En même temps il y a des dissensions entre les tribus à tradition belligérante ce qui est aussi une cause des schismes.
 
Troisième pôle politico militaire. Benghazi. 
Cette ville donne sur la mer. Trois protagonistes : l’armée qui dépend du gouvernement de Tabruk et est dirigée par le général Altar, le conseil de la Shourah (consultation en doit islamique), et les révolutionnaires de Bengazhi qui regroupe la plupart des entités principalement isamistes. 
Al Saf Chaiah est une organisation terroriste affiliée à Al Quaïda qui n’est pas seulement islamiste mais en adopte les signes et les codes culturels. 
L’Etat islamique est combattu par les deux autres factions y compris par Al Sahriah pourtant islamistes eux aussi. 
 
-Quatrième pôle politico militaire. Ama divisée en deux. 
D’une part Djebel Nefoussa située à l’est dans la Cyrénnaïque et la ville de Zoar, paradoxalement située à l’ouest. 
Près de la mer à côté de la Tunisie. On distingue l’ethnie des Ama de la mer et celle de la montagne.
Ces derniers revendiquent leur spécificité culturelle, linguistique, leur autonomie, beaucoup viennent de Djerba.
Il y a une problématique qui se fonde sur la distinction entre le peuple Ama et le monde arabe.
La question de la compatibilité entre les valeurs des Ama et la tribu arabe traditionnelle se pose. 
A chaque fois, la mixité et l’unité sont décourages. (exemple en Algérie). Il y a eu une volonté de créer des Nations après l’indépendance tout en divisant pour mieux régner). Zarriya serait une banlieue de Benghazi, (vieille histoire tribale) . Pourtant, Zarriya est située très à l’ouest et Benghazi à l’est.
Ce qui explique que lors de l’insurrection de Benghazi, Zarriya se soulève aussi.
 
Il y a également une ethnie située au Tchad et en Lybie située à Kouffra Mourzouk Sebha qui se bat en ce moment contre les touaregs.
Les compagnies pétrolières se servent d’eux pour semer des troubles. Toutes les compagnies pétrolières sont présentes en Lybie, tous les narcotraficants aussi
On a donc affaire à une Lybie qui est divisée.
A la fin de la période Kadhafi, il y avait deux centres politico-militaires , deux amis au sein du même état major. 
Avec un adjoint d’un côté (contre Kadhafi donc révolutionnaire et une adjoint de l’autre (non révolutionnaire et pro Kadhafi). 
L’équilibre et la dynamique des forces se modifie jusqu’en mai 2014. Le système est à bout course il y a des événements violents à Benghazi.
 
Une deuxième guerre civile survient : un système bipolaire chacun devant prendre position dans un camp. Quelques rares personnes se disent neutres , reprise des affrontements avec intervention militaire extérieure au profit d’un camp les émiliens (Egypte, Emirat, Arabie Saoudite).
A l’ouest, une coalition soutenue par la Turquie qui a un consulat général à Misrata et au Soudan (ces derniers sont en accord avec certaines milices de l’Ouest).
Des opportunismes, des alliances de circonstance. On fait valoir de grandes idéologies mais souvent les motivations des uns et des autres sont très locales voire microlocales.
Pendant longtemps le conflit Lybien a un caractère de binôme voire multimodal. Il existe d’autres clivages que politiques : 
-Islam et politique.
-Révolutionnaires et non révolutionnaires n’ayant pas participé à la chute de Kadhafi.
Des alliances bizarres avec à l’Ouest :  l’Aube de la Lybie . Il y des islamistes et des non islamistes . Les islamistes sont soit proches des Frères musulmans soit proches du groupe islamiste «combattant lybien». 
Misrata s’est alliée à eux pour rompre son raisonnement. 
Deux gouvernements :
-Celui de Tobrouk.
-Celui de Syrte, une ville favorable à l’EI en Lybie, qui permet à ces derniers de s’infiltrer en Afrique. 
Dirna est la seule ville où les membres de l’EI sont chassés de la ville par ses habitants ou les autres jihadistes.
 
La guerre contre l’Ei est une vraie guère, armée de Tripoli et armée de Tobrouk.
 Syrte reste le bastion du jihadisme le dernier à avoir défendu Kadhafi. 
On en a fait une ville martyre, la réaction a été le rapprochement de l’EI.
Syrte a ressenti la même chose que l’Allemagne après le Traité de Versailles.
Chaque ville avait ses brigades révolutionnaires elles servaient à contrôler et protéger la ville. 
Syrte était la seul ville à ne pas avoir le droit de prendre les armes. C’est une ville qu’il fallait humilier.
L’Appel à des jeunes pour faire la police à Syrte venus de Misrata et de Berg a été fait. Il faut se placer dans le contexte du pays : là bas la radicalité n’est pas le Maoïsme ni l’anarchie mais le jihadisme. 
Les jeunes ont voulu montrer leur radicalité leurs représentants sont envoyés à Syrte.
Le tribalisme est détesté par les jihadistes puisque ce dernier représente par ses modalité d’organisation, la démocrate et la paix lorsque ces principes ne sont pas bafoués par des querelles.
 Des jeune de Syrte rejoignent ces brigades. Il faut passer du statut de l’humilié occupé, à un statut de combattant légitime c’est valorisant.
Aujourd’hui, il y a une foyer islamiste à la fois formé d’anciens prokadhafi et de révolutionnaires.
 Daesh est censé être combattu par les deux gouvernements mais aucun n’a intérêt à la défaite totale. 
Il y a eu une grande offensive contre Daesh, Aftar a bombardé Misratah car cette ville lui prenait sa légitimité de combattant de l’EI, même chose de l’autre côté.
Misratah et Benghazi sont deux villes qui s’opposent. Deux gouvernements, deux armées chacun se prenant comme leader de l’EI, comme légitime dans l’anti-EI et comme légitime dans la lutte contre le tribalisme. 

Message de l’ancien ambassadeur de France en Lybie : la Lybie d’aujourd’hui est une Lybie de chaos rarement atteint dans le monde (d’autres pays sont divisés en deux). 
Atomisé alors que il s’agit d’une société d’essence tribale.
La division marque tout le territoire, le pouvoir est à la rue. Il y a atomisation des régions, des villes, des quartiers.
C'est le pouvoir des masses qui prime. La mouvance islamiste à vocation  internationale qui s'appuie sur des tribus marquées par les liens familiaux et de violence se caractérise par le fait qu’elle exporte en Lybie, pays africain, son mode de positionnement par rapport au pouvoir reposant sur la violence entre tribus qui vient du Moyen-Orient alors qu’en Afrique, la tradition est à la gestion par la Paix et la démocratie. C'est ce qui avait inspiré chez Kadhafi, la Jamaryya dans son livre vert, celle des comités populaires censés s'administrer librement en local. 
Cela est d’autant plus paradoxal que l’Islam a été crée au Moyen-Orient pour arriver justement à ce mode de gestion pacifique alors que les Tribus se déchiraient, dirigées par des chefs peu enclins à laisser parler leurs membres et donc ne respectant le règlement de fonctionnement de la Tribu.
C’est la Asabyya (solidarité mécanique que la rencontre entre tribus rend organique en parallèle (confédéralisme), celle décrite par Ibn Khaldoun, celle de l’Afrique du Nord qui doit régner mais celle ci au Moyen- Orient est murée par la violence transposée dans des pouvoirs nationaux coercitifs et totalitaires afin de lutter de manière superficiel à la tendance à l’éclatement dû aux tribus. Mieux vaudrait évoquer une tolérance par rapport au système tribal qui est aussi, il faut le reconnaitre, une composante de l’islam, même si celui ci se veut fédérateur (Médine était bien une Tribu).
La France en guerre en Lybie : deux cibles utilisées par Da-Esh : les jeunes et les migrants (vecteur redoutable pour l’Europe auquel on doit la présence de Daesh en Lybie). Jusqu’ou Daesh va t’il instrumentaliser la scission Lybienne (situation binaire) pour récupérer la jeunesse qu’il enflamme .
Réponse de François Burgat : le meilleur ennemi de Daesh, c’est Daesh. 
Ces derniers cherchent à s’adresser au Subsahara, au Sahel pour recruter des Touregs par exemple au Nord du Mali.
Il y a une stratégie de contournement la question de la jeunesse est très bien soulevée.
Katba = milice.
Il y a une culture de la mort dans le monde sunnite. Pas un jeune n’ apas sur son portable une photo de martyr, la mort de Kadhafi signifie la mort du vieux, c’est la révolte des jeunes contre les parents et les chefs de tribu (nouveau mai 68).
Dans toutes les villes de province, les élites locales se sont reformées. Le conseil civil le maire n’a jamais eu de pouvoir vis à vis de l’extérieur. Le conseil local est une coquille vide.
Carte importante à se procurer : la guerre des deux Lybies : le Monde, 6 février 2015.
Tout va trop vite, en voiture, cela s’oppose au modèle de sagesse traditionnel celui de Omeyya Seddik, qui est pacifique.
Quand il y a un conflit, à l’inverse, les gens prennent leur voiture et traversent le pays et font des médiations puis mangent le plat national, si le problème est traité trop vite, de manière superficielle à chaque fois le conflit reprend, et on recommence. Comment pourrait on arriver à une solution pacifique ? 
Il faudrait un fort consensus, par exemple l’objectif pourrait être économique; le pays est riche. 
Les acteurs authentiques sont ceux qui ont un enracinement social. Il faut aller vers une solution politique qui impose des cessez le feu locaux. C’est la condition objective d’une solution politique.
Aujourd’hui il y’a de fortes critiques émanant de Bernardo Léone (ONU° La position de l’Onu est en effet criticable mais on doit à tout prix continuer vers la solution politique.
Le seul point d’ancrage restant d’être contre Daesh, c’est la seule logique commune qui existe en ce moment.

Ethnie-dynastie des Ibadites : on en trouve au Mzab, en Lybie, à Djerba mais aussi au Sultanat d’Oman.
Les mozabites sont berbères, ce sont les seuls Ibadites à l’être.
On trouve aussi d’autres ethnies ou groupes à essence religieuse (ne pas confondre mais parfois cela se confond) : les Zaïdistes et les Tebou-Talad au sud de la Lybie.
 
Conclusion : L’islam, que ce soit en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, est de la poussière d’étoiles versée sur des guerres intestines entre clans et tribus qui datent de Mathusalem (préislamiques) et intergénérationnelles;. c’est la trace de ces luttes qu’il faut retrouver pour les guérir et retourner au ciel.
Le vrai problème n’est pas l’islam mais l’existence de ces dissensions entre tribus à travers les siècles et de ce qu’il en reste (des conflits non réglés).
Médine est une tentative trop jeune, puis dévoyée de maintenir un ordre social dans le respect de chaque Tribu.
Le Coran est d’abord un code juridique . Dans l’esprit initial et non pas dévoyé (par la violence et la prise de pouvoir illégitime qui est l’apanage du système tribal tel que vécu au Moyen-Orient). Dans l’islam il n’y a pas de meurtres.
 Ka Ba corps et âme réconciliation : LE (Judaïsme, ailes, préfigure l'islam). KaBBah (la pierre noire), Kabbale.
"Quand la poussière d’étoile se remettra à briller, c'est à dire lorsqu'elle générera de la paix et de la non violence, la pierre deviendra transparente (texture faite pour passer du noir absolu au blanc, venue de l’espace)". (Vieille légende).
Syrie : Jam’iyya : association confessionnelle, Asabiyya d’Ibn Khaldoun : le corps, la société mécanique de Durkheim elle est tribale et donc pas seulement domestique et familiale , elle est aussi politique et d’ailleurs son mode de gestion repose dessus, or, la guerre et la violence ne sont pas des projets politiques ni des moyens permettant d’aboutir à des projets politiques nobles.
La solidarité organique que prône l’EI n’est pas compatible avec pas davantage que les Etats Nations d’après les indépendances.
La Asabiyya existe avant la Nation, c’est l’esprit de corps mais aussi le groupe lui même concret, vivant pas seulement théorique, dans l’action Politique, la Praxis, 
«Rien ne pénètre à l’intérieur du saint des saint», le corps social, l’identité de chacun qui cimente les tribus disparates va t’il se faire jour ?
C’est sur ce dernier qu’il faut se fonder contrairement à chez nous où l’on conçoit d’abord des droits individuels (bien ancrés dans les esprits, c’est toujours en vigueur et au Moyen Orient, c’est le droit de la Tribu qui prime avant celui des individus ou alors il légitimise dans des codes existant depuis des millénaires, l’usage de la violence au nom de la sauvegarde de la Tribu». 
Vouloir faire primer dans les constitutions les droits individuels, est une utopie, un ethnocentrisme destructeur, ce qu’il faut c’est d’abord, dans les constitutions faire primer l’existence des « Nations » ou « Tribus » ou « peuples » en dehors du religieux comme dans la Constitution russe où on rappelle d’abord l’existence de chaque peuple pour ensuite évoquer les droits individuels communs à tous ». Car, ne l’oublions pas, les Etats arabophones sont signataires des grandes chartes du droit international, c’est donc par ce détour là que les Etats peuvent arriver à les faire respecter.
On ne peut pas faire autrement que de passer à des modes d’organisation fléaux ou confédéraux ou du moins à faire exister ces dernier en transversal en même temps que les Etats nationaux. 
Il faut  si dans l’histoire de la Lybie laquelle convient le mieux (rapport au passé : quel rôle de l’état centralisateur?))…Même chose pour Syrie ???
Voir les différences…
-Deux choses sont nouvelles et donc superficiellement acquises 
-la notion de droits de l’homme 1789.1948.
-La notion de Da’Wa état nationaliste.

Passé.
Droit de la Tribu. 



Présent. 
Droit des individus H et F 




Futur. 
Droit de la nation celui d’un Etat à construire. 
 
 
 
Syrie-Lybie. 
L’un ne va pas sans l’autre et le respect de la chronologie.
 
 Intervenants : 
pathamz@hotmail.com/
zonegrise@gmail.com (sud Tunisien) association pour la Paix.
 
 
 Frontières Lybiennes : Tunisie-Algérie-Niger-Tchad-Soudan-Egypte.




Extrait de "Le Monde.fr", dépêche AFP.
Les chefs des deux Parlements libyens rivaux se sont rencontrés, mardi 15 décembre à Malte, deux jours avant la signature d’un accord de sortie de crise sous l’égide des Nations unies (ONU).
La chaîne de télévision libyenne Annabaa a montré Aqila Salah, président du Parlement reconnu par la communauté internationale exilée dans l’est du pays, et Nouri Abou Sahmein, chef de l’Assemblée non reconnue basée à Tripoli, en train de se saluer. Cette rencontre est la première depuis la division politique du pays entre deux gouvernements à l’été 2014.
Des membres des deux entités doivent entériner un accord prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union, lors d’une réunion au Maroc le 17 décembre. Abou Sahmein et Salah ont toutefois prévenu que ceux qui allaient signer ce texte sous l’égide de l’ONU n’étaient pas « mandatés par leurs Parlements » respectifs. Ils le feront à titre de membre et non pas de représentant officiel.
Report de la date pour « raisons logistiques »
L’objectif de ce texte est de tenter de sortir la Lybie du chaos dans lequel ce pays s’est enlisé depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Il devait être initialement signé mercredi 16 décembre, mais comme l’explique un porte-parole de la mission de l’ONU dans le pays, la date a été repoussée pour des « raisons essentiellement logistiques ».
Début octobre, dans la même localité, les délégations des deux autorités rivales avaient déjà approuvé le projet d’accord négocié sous l’égide des Nations unies, mais le document avait finalement été rejeté par leurs Parlements respectifs.
Dans les deux chambres, particulièrement dans celle installée à Tripoli par Fajr Libya (Aube de la Libye), une coalition hétéroclite de milices dont certaines islamistes, les membres sont divisés sur la position à adopter face au texte. Dimanche, des représentants de ces deux instances avaient d’ailleurs lancé un processus alternatif à celui de l’ONU en signant, à Tunis, une « déclaration d’intérêt », prévoyant là aussi d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement d’union.



Mon analyse :
Il y a également la composante amazighe, (5 ou 15 % le parlent).
L’amazighité présente dans tout le Maghreb et même plus bas (car la tradition et la définition se veut avant tout politique et philosophique et n’a aucune base religieuse, linguistique voire même ethnique dans sa forme la plus pure, elle est donc fédératrice). Elle peut donc constituer le filigrane dont la présence et la tradition ancrée dans l’antiquité de ces territoires peut sauver de la division. Elle est aussi présente au Machhrek mais de manière beaucoup moins formalisée . 
Là bas, c’est plutôt le fait religieux qui devrait normalement unifier là encore dans son essence la plus pure (démocratie et règles fondées sur le pacifisme et le respect de la Nature et des hommes entre eux) et non pas dogmatisme religieux et fanatisme. 
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’islam est né et a été centralisé sous Médine, pour apaiser la fureur des Tribus. 
Mais aujourd’hui les dissensions entre elles qui remontent à très loin dans le temps et sont antérieures à l’islamisme subsistent et sont même ravivées par la disparition progressive des Etats autoritaires qui les maintenaient et étouffent les conflits et se doublent de surcroît de querelles de nature religieuse.
Aujourd’hui il y a coexistence de cette organisation, praxis et système de croyance tribal et modes de vie (asabiya : communauté soudée par le lien de sang ou une similitude de destins qui use d’une prédication (Da’Wa religieuse et politique comme d’un tremplin pour accéder au pouvoir total (mulk), dans les pays arabophones ce pouvoir est considéré comme le pouvoir naturel (tabi’i), il s’oppose au pouvoir politique (siyasi), celui des Etats), en croisement avec les identités religieuses (pas que musulmanes) qui elles aussi, sont profondément ancrées et revêtent une vocation identitaire aussi importante que la tribu, notamment pour l’islam. 
Pour garantir leur pérennité économique, les Etats ont été contraints de garantir leur pérennité  en abdiquant de leur autonomie politique en se soumettant à ce pouvoir naturel maintenu par la violence.
Dans des pays comme la Syrie ou l’Irak, contrairement au Liban qui est un Etat jeune dans lequel la tribu n’est pas profondément ancrée dans l’histoire, les différentes familles tribales doivent être présentes et reconnues à égalité dans la Constitution, alors que, au Liban par exemple, ce sont les confessions religieuses qui y figurent. C’est le meilleur moyen d’éviter que l’entente ente elles, gênée par des siècles de querelles sur lesquelles s’est greffée la querelle religieuse (schismes dans l’islam) ne soit tempéré par un pouvoir autoritaire.
Cela demande un effort de réconciliation, sur la base des tribus avant l’islam,  l’insurrection réelle ne pourra se faire que dans l’unité.
Au lieu de procéder à la construction d’une élite nationale, la révolution fonctionne par cooptation d’élites locales, de même que le développement des relations politiques se fait par le transversal. 
On a donc un pouvoir central et autoritaire, centralisateur qui, faute d’avoir crée une cohésion nationale, s’est laissé submerger par des coalitions et des intérêts transversaux.
Ce sont les occidentaux qui ont crée cet état de fait, en fondant la création des nouveaux Etats su les minorités souvent religieuses et confessionnelles. La vraie insurrection , fraternelle, pacifique et émancipatrice devrait donc se faire, maintenant que le pouvoir autoritaire, n’est plus, contre ces puissances grâce à des actions de nature pacifique et cohérente par exemple fondées sur le réseau nouvel alignement (ou non alignement réel).
Ce dernier est formé de liens culturels, humains, économiques, marchands, artistiques et prend sa source sur le bassin méditerannéen. 
Le tout forme une coalition non formalisée ni institutionnalisée qui renoue d’une façon moderne, c’est à dire sans coûts de transactions liés au non respect du droit avec les anciens réseaux traditionnels présents dès l’Antiquité.

Le processus a déjà commencé grâce aux liens incessants entre territoires du pourtour méditerranéen et aux efforts menés par les réseaux associatifs et mouvements sociaux que Pierre Bourdieu décrit Dans Contrefeux (2 ou 1) (ce qui est valable pour l’Europe l’est aussi pour la méditerranée), mais aussi grâce aux initiatives de nature institutionnelle. Noura Mebtouche.

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