dimanche 20 décembre 2015

Lybie, Syrie et Irak : vers des constitutions plus adaptées aux droits.


Conférence de Patrick Haimzadeh sur la situation en Lybie.

Novembre 2015.
IEHDN. Les rencontres de Cybèle, Villa méditerranée.
Marseille.
24 novembre . 19h00.
Animation : François Burgat. 
Conférenciers : Omeyya Seddik, analyste au Center for Humanitarian Dialogue.
Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en Lybie.


Drapeau Lybien : Etoile et croissant.

En rose et en vert : mes commentaires personnels (Noura).
La seule solution pour dépasser le stade de la Asabiya et donc de reconstruire un Etat sur d’autres bases que la dictature poussée par l ‘occident est de faire ce que disait Kadhafi sans son livre vert, celui connaissait très bien son pays et avait compris que le premier socle vers une gouvernance pacifique et la voie de la prospérité passait d’abord par elle comme premier socle. Il faut donc organiser des comités populaires consultatifs allant du plus petit au plus grand, du plus petit échelon local (mon frère d'abord puis mon cousin et mon voisin puis l'étranger un vieux proverbe qui permet de bien comprendre l'état d'esprit africain) pour remonter au pouvoir centralisé. Si les Lybiens ne veulent pas de Tripoli pour capitale, pourquoi ne pas accepter Benghazi. On pourrait dans un premier temps faire jouer le processus démocratique ci-dessus démontré à travers deux capitales. Cela permettrait d'évaluer un programme commun, premier pas vers des discussions entre groupes, puis faire voter les tribus en faveur du choix pour une capitale ou pour l'autre.

Un conseil : le médiateur de l’Onu doit toujours rester au centre.
Lorsque la rue prend le pouvoir, à cela, on pourrait rétorquer que la rue n’a pas vraiment pris le pouvoir parce que contrairement à la Tunisie et à l’Egypte où sont survenues des révolutions d’envergure, les occidentaux n’ont pas laissé au peuple le temps de s’approprier le pouvoir en intervenant de manière trop virulente à cause de la victoire de Kadhafi. 
En 1969, Khadhafi prend le pouvoir. Ce dernier suit son credo révolutionnaire et met fin à la bourgeoisie contrôlée par les britanniques. 
La Lybie baigne alors dans le monde du pétrole et est bercée par le Nassérisme.
Le conseil du commandement révolutionnaire devient en 1978 un autocratisme et un pouvoir personnel.
A partir de 2011 commencent les troubles révolutionnaires, il y a un déséquilibre : la redistribution et l’achat des fidélités ne sert plus à la structure de la société car les libyens s’estiment lésés et victimes d’injustice.
La Cyrénnaïque et certaines villes notamment. Benghazi, foyer de révolutions. Cela joue un effet domino. 
Grace à la chaîne Al Jazirah, les libyens communiquent. Une certaine cécité du pouvoir empêchait ce dernier de voir que le pouvoir se craquelait.
Le processus insurrectionnel ne durera pas longtemps, après quelques jours de révolte, la guerre civile prend le pas.
Car les villes lybiennes ont beaucoup de personnalité et ne sont pas d’accord entre elles.
Il y a une défection militaire : à l’est, 
certaines tribus sont activées par le régime et se sont solidarisées avec Kadhafi. 
Il y’a une infinité de petites guerres civiles.
L’issue révolutionnaire aboutit à la fin du régime en octobre 2011. Aidé par l’occident.
Des coalitions se sont formées. Le grandes Katibas de l’Est ont vu beaucoup des leurs, opposants au régime, se connaitre en prison, une nouvelle solidarité en a émergé. 
Ces derniers sont allés en Tunisie puis sont retourné dans le Djébel Nefoussa à l’ouest, d’autres ont monté des cellules pour aller vers l’insurrection.
La majorité sont islamistes.
A noter que dans cette région de Lybie, la montée en puissance du fondamentalisme de nature violente suit lui aussi les anciens réseaux d’échange de l’Antiquité en liant par exemple l’Afghanistan à la ville de Syrte via la prise de cette ville par les jihadistes sur le chemin Lybien.
On assiste à un phénomène de bipolarisation du clan insurrectionnel. 
Les choses ont été faites, sous la pression occidentale, à l’envers : c’est l’Etat qui a crée la Nation alors que ce devrait être le contraire.
Aujourd’hui, après huit mois de guerre il n’y a plus d’Etat.
Le partage se fait de la manière suivante : les acteurs principaux sont des pôles politico-militaires, tout fonctionne par ville.

1er pôle politico-militaire : Misratah.
Ainsi, la ville de Misratah de 500000 habitants est la troisième ville en Lybie. C’est une exception dans le paysage lybien. 
Elle a une composante historico-ethnique particulière avec des enfants des Coulicouli, des administrateurs de l’Emir Ottoman ramenés de Bosnie, d’Albanie, ils n’ont pas la même matrice que les autres libyens.
D’autres revendiquent des origines venues d’Egypte, des tribus arabes, ils ont conquis l’Afrique du Nord et apporté un mode de fonctionnement tribal plus belligérant que celui du Maghreb au sein duquel, l’appartenance à l’Afrique tempère davantage la guerre (razzias) entre tribus. (tradition pacifiste, tentatives de confédérations unissant les tribus pour prendre les grandes décisions dans toute l’Afrique, bassin d’ émergence de la démocratie).

Pour en revenir à Misrata, Il y avait dans le passé un économie de cette ville, elle est tournée vers la mer. C’est une sorte d’ilôt entouré de tribus diverses qui lui sont hostiles. C’est la ville qui ressemble le plus à une ville méditerraneéenne cosmopolite, tournée vers l’Europe autant que vers l’Afrique, sur le mode Alexandrie.
C’est aussi la ville qui combattu le plus longtemps en réaction contre le pouvoir. Formée de plusieurs Kahtibah, qui fondent sa capacité militaire elle est celle qui a été le plus victime de la guerre civile.
 
 
Deuxième pôle politico-militaire : Zinta vers Djebel Nefoussa. 
Présence de beaucoup d’Amazighes (Yefren). C’est une des principales forces militaires de l’issue révolutionnaire lybienne. 
Elle est très tribale. Et est située dans la montagne majoritairement amazighe alors que les Zinta sont arabophones. Les entités tribales qui y vivent sont très fermées. 70 % de la population peut prendre les armes en cas de besoin. En même temps il y a des dissensions entre les tribus à tradition belligérante ce qui est aussi une cause des schismes.
 
Troisième pôle politico militaire. Benghazi. 
Cette ville donne sur la mer. Trois protagonistes : l’armée qui dépend du gouvernement de Tabruk et est dirigée par le général Altar, le conseil de la Shourah (consultation en doit islamique), et les révolutionnaires de Bengazhi qui regroupe la plupart des entités principalement isamistes. 
Al Saf Chaiah est une organisation terroriste affiliée à Al Quaïda qui n’est pas seulement islamiste mais en adopte les signes et les codes culturels. 
L’Etat islamique est combattu par les deux autres factions y compris par Al Sahriah pourtant islamistes eux aussi. 
 
-Quatrième pôle politico militaire. Ama divisée en deux. 
D’une part Djebel Nefoussa située à l’est dans la Cyrénnaïque et la ville de Zoar, paradoxalement située à l’ouest. 
Près de la mer à côté de la Tunisie. On distingue l’ethnie des Ama de la mer et celle de la montagne.
Ces derniers revendiquent leur spécificité culturelle, linguistique, leur autonomie, beaucoup viennent de Djerba.
Il y a une problématique qui se fonde sur la distinction entre le peuple Ama et le monde arabe.
La question de la compatibilité entre les valeurs des Ama et la tribu arabe traditionnelle se pose. 
A chaque fois, la mixité et l’unité sont décourages. (exemple en Algérie). Il y a eu une volonté de créer des Nations après l’indépendance tout en divisant pour mieux régner). Zarriya serait une banlieue de Benghazi, (vieille histoire tribale) . Pourtant, Zarriya est située très à l’ouest et Benghazi à l’est.
Ce qui explique que lors de l’insurrection de Benghazi, Zarriya se soulève aussi.
 
Il y a également une ethnie située au Tchad et en Lybie située à Kouffra Mourzouk Sebha qui se bat en ce moment contre les touaregs.
Les compagnies pétrolières se servent d’eux pour semer des troubles. Toutes les compagnies pétrolières sont présentes en Lybie, tous les narcotraficants aussi
On a donc affaire à une Lybie qui est divisée.
A la fin de la période Kadhafi, il y avait deux centres politico-militaires , deux amis au sein du même état major. 
Avec un adjoint d’un côté (contre Kadhafi donc révolutionnaire et une adjoint de l’autre (non révolutionnaire et pro Kadhafi). 
L’équilibre et la dynamique des forces se modifie jusqu’en mai 2014. Le système est à bout course il y a des événements violents à Benghazi.
 
Une deuxième guerre civile survient : un système bipolaire chacun devant prendre position dans un camp. Quelques rares personnes se disent neutres , reprise des affrontements avec intervention militaire extérieure au profit d’un camp les émiliens (Egypte, Emirat, Arabie Saoudite).
A l’ouest, une coalition soutenue par la Turquie qui a un consulat général à Misrata et au Soudan (ces derniers sont en accord avec certaines milices de l’Ouest).
Des opportunismes, des alliances de circonstance. On fait valoir de grandes idéologies mais souvent les motivations des uns et des autres sont très locales voire microlocales.
Pendant longtemps le conflit Lybien a un caractère de binôme voire multimodal. Il existe d’autres clivages que politiques : 
-Islam et politique.
-Révolutionnaires et non révolutionnaires n’ayant pas participé à la chute de Kadhafi.
Des alliances bizarres avec à l’Ouest :  l’Aube de la Lybie . Il y des islamistes et des non islamistes . Les islamistes sont soit proches des Frères musulmans soit proches du groupe islamiste «combattant lybien». 
Misrata s’est alliée à eux pour rompre son raisonnement. 
Deux gouvernements :
-Celui de Tobrouk.
-Celui de Syrte, une ville favorable à l’EI en Lybie, qui permet à ces derniers de s’infiltrer en Afrique. 
Dirna est la seule ville où les membres de l’EI sont chassés de la ville par ses habitants ou les autres jihadistes.
 
La guerre contre l’Ei est une vraie guère, armée de Tripoli et armée de Tobrouk.
 Syrte reste le bastion du jihadisme le dernier à avoir défendu Kadhafi. 
On en a fait une ville martyre, la réaction a été le rapprochement de l’EI.
Syrte a ressenti la même chose que l’Allemagne après le Traité de Versailles.
Chaque ville avait ses brigades révolutionnaires elles servaient à contrôler et protéger la ville. 
Syrte était la seul ville à ne pas avoir le droit de prendre les armes. C’est une ville qu’il fallait humilier.
L’Appel à des jeunes pour faire la police à Syrte venus de Misrata et de Berg a été fait. Il faut se placer dans le contexte du pays : là bas la radicalité n’est pas le Maoïsme ni l’anarchie mais le jihadisme. 
Les jeunes ont voulu montrer leur radicalité leurs représentants sont envoyés à Syrte.
Le tribalisme est détesté par les jihadistes puisque ce dernier représente par ses modalité d’organisation, la démocrate et la paix lorsque ces principes ne sont pas bafoués par des querelles.
 Des jeune de Syrte rejoignent ces brigades. Il faut passer du statut de l’humilié occupé, à un statut de combattant légitime c’est valorisant.
Aujourd’hui, il y a une foyer islamiste à la fois formé d’anciens prokadhafi et de révolutionnaires.
 Daesh est censé être combattu par les deux gouvernements mais aucun n’a intérêt à la défaite totale. 
Il y a eu une grande offensive contre Daesh, Aftar a bombardé Misratah car cette ville lui prenait sa légitimité de combattant de l’EI, même chose de l’autre côté.
Misratah et Benghazi sont deux villes qui s’opposent. Deux gouvernements, deux armées chacun se prenant comme leader de l’EI, comme légitime dans l’anti-EI et comme légitime dans la lutte contre le tribalisme. 

Message de l’ancien ambassadeur de France en Lybie : la Lybie d’aujourd’hui est une Lybie de chaos rarement atteint dans le monde (d’autres pays sont divisés en deux). 
Atomisé alors que il s’agit d’une société d’essence tribale.
La division marque tout le territoire, le pouvoir est à la rue. Il y a atomisation des régions, des villes, des quartiers.
C'est le pouvoir des masses qui prime. La mouvance islamiste à vocation  internationale qui s'appuie sur des tribus marquées par les liens familiaux et de violence se caractérise par le fait qu’elle exporte en Lybie, pays africain, son mode de positionnement par rapport au pouvoir reposant sur la violence entre tribus qui vient du Moyen-Orient alors qu’en Afrique, la tradition est à la gestion par la Paix et la démocratie. C'est ce qui avait inspiré chez Kadhafi, la Jamaryya dans son livre vert, celle des comités populaires censés s'administrer librement en local. 
Cela est d’autant plus paradoxal que l’Islam a été crée au Moyen-Orient pour arriver justement à ce mode de gestion pacifique alors que les Tribus se déchiraient, dirigées par des chefs peu enclins à laisser parler leurs membres et donc ne respectant le règlement de fonctionnement de la Tribu.
C’est la Asabyya (solidarité mécanique que la rencontre entre tribus rend organique en parallèle (confédéralisme), celle décrite par Ibn Khaldoun, celle de l’Afrique du Nord qui doit régner mais celle ci au Moyen- Orient est murée par la violence transposée dans des pouvoirs nationaux coercitifs et totalitaires afin de lutter de manière superficiel à la tendance à l’éclatement dû aux tribus. Mieux vaudrait évoquer une tolérance par rapport au système tribal qui est aussi, il faut le reconnaitre, une composante de l’islam, même si celui ci se veut fédérateur (Médine était bien une Tribu).
La France en guerre en Lybie : deux cibles utilisées par Da-Esh : les jeunes et les migrants (vecteur redoutable pour l’Europe auquel on doit la présence de Daesh en Lybie). Jusqu’ou Daesh va t’il instrumentaliser la scission Lybienne (situation binaire) pour récupérer la jeunesse qu’il enflamme .
Réponse de François Burgat : le meilleur ennemi de Daesh, c’est Daesh. 
Ces derniers cherchent à s’adresser au Subsahara, au Sahel pour recruter des Touregs par exemple au Nord du Mali.
Il y a une stratégie de contournement la question de la jeunesse est très bien soulevée.
Katba = milice.
Il y a une culture de la mort dans le monde sunnite. Pas un jeune n’ apas sur son portable une photo de martyr, la mort de Kadhafi signifie la mort du vieux, c’est la révolte des jeunes contre les parents et les chefs de tribu (nouveau mai 68).
Dans toutes les villes de province, les élites locales se sont reformées. Le conseil civil le maire n’a jamais eu de pouvoir vis à vis de l’extérieur. Le conseil local est une coquille vide.
Carte importante à se procurer : la guerre des deux Lybies : le Monde, 6 février 2015.
Tout va trop vite, en voiture, cela s’oppose au modèle de sagesse traditionnel celui de Omeyya Seddik, qui est pacifique.
Quand il y a un conflit, à l’inverse, les gens prennent leur voiture et traversent le pays et font des médiations puis mangent le plat national, si le problème est traité trop vite, de manière superficielle à chaque fois le conflit reprend, et on recommence. Comment pourrait on arriver à une solution pacifique ? 
Il faudrait un fort consensus, par exemple l’objectif pourrait être économique; le pays est riche. 
Les acteurs authentiques sont ceux qui ont un enracinement social. Il faut aller vers une solution politique qui impose des cessez le feu locaux. C’est la condition objective d’une solution politique.
Aujourd’hui il y’a de fortes critiques émanant de Bernardo Léone (ONU° La position de l’Onu est en effet criticable mais on doit à tout prix continuer vers la solution politique.
Le seul point d’ancrage restant d’être contre Daesh, c’est la seule logique commune qui existe en ce moment.

Ethnie-dynastie des Ibadites : on en trouve au Mzab, en Lybie, à Djerba mais aussi au Sultanat d’Oman.
Les mozabites sont berbères, ce sont les seuls Ibadites à l’être.
On trouve aussi d’autres ethnies ou groupes à essence religieuse (ne pas confondre mais parfois cela se confond) : les Zaïdistes et les Tebou-Talad au sud de la Lybie.
 
Conclusion : L’islam, que ce soit en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, est de la poussière d’étoiles versée sur des guerres intestines entre clans et tribus qui datent de Mathusalem (préislamiques) et intergénérationnelles;. c’est la trace de ces luttes qu’il faut retrouver pour les guérir et retourner au ciel.
Le vrai problème n’est pas l’islam mais l’existence de ces dissensions entre tribus à travers les siècles et de ce qu’il en reste (des conflits non réglés).
Médine est une tentative trop jeune, puis dévoyée de maintenir un ordre social dans le respect de chaque Tribu.
Le Coran est d’abord un code juridique . Dans l’esprit initial et non pas dévoyé (par la violence et la prise de pouvoir illégitime qui est l’apanage du système tribal tel que vécu au Moyen-Orient). Dans l’islam il n’y a pas de meurtres.
 Ka Ba corps et âme réconciliation : LE (Judaïsme, ailes, préfigure l'islam). KaBBah (la pierre noire), Kabbale.
"Quand la poussière d’étoile se remettra à briller, c'est à dire lorsqu'elle générera de la paix et de la non violence, la pierre deviendra transparente (texture faite pour passer du noir absolu au blanc, venue de l’espace)". (Vieille légende).
Syrie : Jam’iyya : association confessionnelle, Asabiyya d’Ibn Khaldoun : le corps, la société mécanique de Durkheim elle est tribale et donc pas seulement domestique et familiale , elle est aussi politique et d’ailleurs son mode de gestion repose dessus, or, la guerre et la violence ne sont pas des projets politiques ni des moyens permettant d’aboutir à des projets politiques nobles.
La solidarité organique que prône l’EI n’est pas compatible avec pas davantage que les Etats Nations d’après les indépendances.
La Asabiyya existe avant la Nation, c’est l’esprit de corps mais aussi le groupe lui même concret, vivant pas seulement théorique, dans l’action Politique, la Praxis, 
«Rien ne pénètre à l’intérieur du saint des saint», le corps social, l’identité de chacun qui cimente les tribus disparates va t’il se faire jour ?
C’est sur ce dernier qu’il faut se fonder contrairement à chez nous où l’on conçoit d’abord des droits individuels (bien ancrés dans les esprits, c’est toujours en vigueur et au Moyen Orient, c’est le droit de la Tribu qui prime avant celui des individus ou alors il légitimise dans des codes existant depuis des millénaires, l’usage de la violence au nom de la sauvegarde de la Tribu». 
Vouloir faire primer dans les constitutions les droits individuels, est une utopie, un ethnocentrisme destructeur, ce qu’il faut c’est d’abord, dans les constitutions faire primer l’existence des « Nations » ou « Tribus » ou « peuples » en dehors du religieux comme dans la Constitution russe où on rappelle d’abord l’existence de chaque peuple pour ensuite évoquer les droits individuels communs à tous ». Car, ne l’oublions pas, les Etats arabophones sont signataires des grandes chartes du droit international, c’est donc par ce détour là que les Etats peuvent arriver à les faire respecter.
On ne peut pas faire autrement que de passer à des modes d’organisation fléaux ou confédéraux ou du moins à faire exister ces dernier en transversal en même temps que les Etats nationaux. 
Il faut  si dans l’histoire de la Lybie laquelle convient le mieux (rapport au passé : quel rôle de l’état centralisateur?))…Même chose pour Syrie ???
Voir les différences…
-Deux choses sont nouvelles et donc superficiellement acquises 
-la notion de droits de l’homme 1789.1948.
-La notion de Da’Wa état nationaliste.

Passé.
Droit de la Tribu. 



Présent. 
Droit des individus H et F 




Futur. 
Droit de la nation celui d’un Etat à construire. 
 
 
 
Syrie-Lybie. 
L’un ne va pas sans l’autre et le respect de la chronologie.
 
 Intervenants : 
pathamz@hotmail.com/
zonegrise@gmail.com (sud Tunisien) association pour la Paix.
 
 
 Frontières Lybiennes : Tunisie-Algérie-Niger-Tchad-Soudan-Egypte.




Extrait de "Le Monde.fr", dépêche AFP.
Les chefs des deux Parlements libyens rivaux se sont rencontrés, mardi 15 décembre à Malte, deux jours avant la signature d’un accord de sortie de crise sous l’égide des Nations unies (ONU).
La chaîne de télévision libyenne Annabaa a montré Aqila Salah, président du Parlement reconnu par la communauté internationale exilée dans l’est du pays, et Nouri Abou Sahmein, chef de l’Assemblée non reconnue basée à Tripoli, en train de se saluer. Cette rencontre est la première depuis la division politique du pays entre deux gouvernements à l’été 2014.
Des membres des deux entités doivent entériner un accord prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union, lors d’une réunion au Maroc le 17 décembre. Abou Sahmein et Salah ont toutefois prévenu que ceux qui allaient signer ce texte sous l’égide de l’ONU n’étaient pas « mandatés par leurs Parlements » respectifs. Ils le feront à titre de membre et non pas de représentant officiel.
Report de la date pour « raisons logistiques »
L’objectif de ce texte est de tenter de sortir la Lybie du chaos dans lequel ce pays s’est enlisé depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Il devait être initialement signé mercredi 16 décembre, mais comme l’explique un porte-parole de la mission de l’ONU dans le pays, la date a été repoussée pour des « raisons essentiellement logistiques ».
Début octobre, dans la même localité, les délégations des deux autorités rivales avaient déjà approuvé le projet d’accord négocié sous l’égide des Nations unies, mais le document avait finalement été rejeté par leurs Parlements respectifs.
Dans les deux chambres, particulièrement dans celle installée à Tripoli par Fajr Libya (Aube de la Libye), une coalition hétéroclite de milices dont certaines islamistes, les membres sont divisés sur la position à adopter face au texte. Dimanche, des représentants de ces deux instances avaient d’ailleurs lancé un processus alternatif à celui de l’ONU en signant, à Tunis, une « déclaration d’intérêt », prévoyant là aussi d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement d’union.



Mon analyse :
Il y a également la composante amazighe, (5 ou 15 % le parlent).
L’amazighité présente dans tout le Maghreb et même plus bas (car la tradition et la définition se veut avant tout politique et philosophique et n’a aucune base religieuse, linguistique voire même ethnique dans sa forme la plus pure, elle est donc fédératrice). Elle peut donc constituer le filigrane dont la présence et la tradition ancrée dans l’antiquité de ces territoires peut sauver de la division. Elle est aussi présente au Machhrek mais de manière beaucoup moins formalisée . 
Là bas, c’est plutôt le fait religieux qui devrait normalement unifier là encore dans son essence la plus pure (démocratie et règles fondées sur le pacifisme et le respect de la Nature et des hommes entre eux) et non pas dogmatisme religieux et fanatisme. 
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’islam est né et a été centralisé sous Médine, pour apaiser la fureur des Tribus. 
Mais aujourd’hui les dissensions entre elles qui remontent à très loin dans le temps et sont antérieures à l’islamisme subsistent et sont même ravivées par la disparition progressive des Etats autoritaires qui les maintenaient et étouffent les conflits et se doublent de surcroît de querelles de nature religieuse.
Aujourd’hui il y a coexistence de cette organisation, praxis et système de croyance tribal et modes de vie (asabiya : communauté soudée par le lien de sang ou une similitude de destins qui use d’une prédication (Da’Wa religieuse et politique comme d’un tremplin pour accéder au pouvoir total (mulk), dans les pays arabophones ce pouvoir est considéré comme le pouvoir naturel (tabi’i), il s’oppose au pouvoir politique (siyasi), celui des Etats), en croisement avec les identités religieuses (pas que musulmanes) qui elles aussi, sont profondément ancrées et revêtent une vocation identitaire aussi importante que la tribu, notamment pour l’islam. 
Pour garantir leur pérennité économique, les Etats ont été contraints de garantir leur pérennité  en abdiquant de leur autonomie politique en se soumettant à ce pouvoir naturel maintenu par la violence.
Dans des pays comme la Syrie ou l’Irak, contrairement au Liban qui est un Etat jeune dans lequel la tribu n’est pas profondément ancrée dans l’histoire, les différentes familles tribales doivent être présentes et reconnues à égalité dans la Constitution, alors que, au Liban par exemple, ce sont les confessions religieuses qui y figurent. C’est le meilleur moyen d’éviter que l’entente ente elles, gênée par des siècles de querelles sur lesquelles s’est greffée la querelle religieuse (schismes dans l’islam) ne soit tempéré par un pouvoir autoritaire.
Cela demande un effort de réconciliation, sur la base des tribus avant l’islam,  l’insurrection réelle ne pourra se faire que dans l’unité.
Au lieu de procéder à la construction d’une élite nationale, la révolution fonctionne par cooptation d’élites locales, de même que le développement des relations politiques se fait par le transversal. 
On a donc un pouvoir central et autoritaire, centralisateur qui, faute d’avoir crée une cohésion nationale, s’est laissé submerger par des coalitions et des intérêts transversaux.
Ce sont les occidentaux qui ont crée cet état de fait, en fondant la création des nouveaux Etats su les minorités souvent religieuses et confessionnelles. La vraie insurrection , fraternelle, pacifique et émancipatrice devrait donc se faire, maintenant que le pouvoir autoritaire, n’est plus, contre ces puissances grâce à des actions de nature pacifique et cohérente par exemple fondées sur le réseau nouvel alignement (ou non alignement réel).
Ce dernier est formé de liens culturels, humains, économiques, marchands, artistiques et prend sa source sur le bassin méditerannéen. 
Le tout forme une coalition non formalisée ni institutionnalisée qui renoue d’une façon moderne, c’est à dire sans coûts de transactions liés au non respect du droit avec les anciens réseaux traditionnels présents dès l’Antiquité.

Le processus a déjà commencé grâce aux liens incessants entre territoires du pourtour méditerranéen et aux efforts menés par les réseaux associatifs et mouvements sociaux que Pierre Bourdieu décrit Dans Contrefeux (2 ou 1) (ce qui est valable pour l’Europe l’est aussi pour la méditerranée), mais aussi grâce aux initiatives de nature institutionnelle. Noura Mebtouche.

jeudi 12 novembre 2015

Un pas de plus vers le non alignement.

Crée en 1955 lors de la conférence de Bandoeung, le concept du non alignement est un principe qui  pour certains, est aujourd’hui dépassé.
Pourtant, il existe toujours, près de 120 pays en font aujourd’hui partie.
17 États et 9 organisations internationales y ont en plus le statut d'observateur.
Né dans un contexte de guerre froide, à une époque où il fallait choisir entre deux blocs, le mouvement prend aujourd’hui tout son sens, dans un contexte où la majorité des Etats économiques s’alignent sur la tendance actuelle qui va dans le sens d’une harmonisation des économies au profit du capitalisme. 
Ainsi, le projet transatlantique  va t’il de pair avec la mise e place d’une hégémonie des Firmes sur nos droits et nos libertés.
Il va de soi que l’Europe économique actuelle va, elle aussi, dans ce sens. 
L’Euro apparait dès lors comme l’instrument principal, l’étape ultime d’une course à la législature effrénée qui fait de nos appareils juridico-politiques de simples instruments au service d’un tel projet.
C’est pourquoi le non alignement apparait comme le seul ilôt restant de gouvernance démocratique. 
Il s’appuye sur la souveraineté des Etats et donc celle des peuples, et propose un nouveau modèle économique, plus juste, plus équitable, qui permettrait à chaque individu de s’émanciper dans un monde où le droit serait respecté, où la richesse économique se fonderait sur la capacité de chacun à promouvoir sa petite activité.
Il met en valeur  la petite entreprise, la coopérative, les liens entre Etats et entre Unions et pourrait être à l’origine de véritables alliances entre les peuplesfondées sur le respect mutuel et non pas sur l’hégémonie des uns sur les autres.
Cet été 2015, les Grecs ont voulu montrer leur désapprobation avec le système mis en valeur par l’Euro. 
Ils l’ont fait à leurs dépens parce que en Europe, la majorité des Etats restent sous la coupe de l’Eurogroupe et de son appareil économico-juridique au service duquel les Etats mettent leur potentiel et leur pareil législatif aujourd’hui.
Cet appareil là est bien avantage que soutenu, défendu âprement par ceux qui ont fait des Etats-Unis un grand Etat capitaliste.
C’était en effet trop tôt pour sortir de l’Euro, et la Grèce se serait retrouvée sous le joug d’une autre grande organisation d’Etats basée plus à l’Est, ce qui aurait bouleversé l’ordre géopolitique mondial qui aujourd’hui est en train de se créer sous de mauvais auspices : celui des extrêmismes religieux, des fanatismes et des nationalismes exacerbés.
Il va de soi, qu’aucune organisation d’Etats digne de ce nom ne peut se fonder actuellement tant que chaque pays n’aura pas pris en main son économie via les voies qui mettent en jeu sa souveraineté populaire et démocratique.
En effet, au sein de la société civile, nombreux sont les individus libres et égaux en droit qui se refusent à un tel système.
Si nous le voulions, nous pourrions y mettre fin, et imposer la vision d’un monde plus juste, plus équitable, plus humain, ce n’est pas encore trop tard...
Ainsi, en France et partout en Europe se construisent lentement mais sûrement de nouvelles alternatives économiques. 
Elles reposent sur l’adoption de monnaies complémentaires, mettent en valeur le rôle des associations, celle des petites entreprises et celles des entreprises à économie d’échelle qui, grâce au statut de coopérative promettent le partage équitable des fruits de la production entre salariés. 
Ces initiatives là apparaissent comme des oasis au sein d’un désert qui n’en finit plus de s’étendre et risque de recouvrir le monde. 
Ne parlons pas des pays Africains, eux aussi alignés par leurs monnaies (le franc CFA) indexés sur l’Euro disposant pourtant d’un potentiel exceptionnel pour développer l’économie sur le mode solidaire au sein d’une Union Méditerranéenne où des pays comme la Grèce, l’Espagne le Portugal et la France ont leur rôle à jouer comme principaux partenaires économiques.
 En Amérique du Sud, les Etats sont pionniers en matière d’économie solidaire et nous avons tout à apprendre d’eux.
Ainsi, les ALBA existent ils toujours et prônent-ils une modèle de développement  qui n’est pas fondé sur l’exploitation ni la domination.
Ces derniers seront présents lors de la COP21 à Paris en décembre prochain. 
Nul doute, qu’eux aussi feront entendre leur vision du monde et de l’historicité mondiale.Une historicité non tronquée qui repose sur la Vérité des faits et des événements qui ont construit le monde d'aujourd'hui.
Dans mon ouvrage « revenu inconditionnel d’existence, budget et fiscalité pour la France », je montre qu’il est possible de réassoir notre système économique français sur une base nouvelle : celle d’un revenu unique, inconditionnel de 700 euros par mois, moyennant par ailleurs, la disparition de notre système distributeur actuel. 
J’y exprime l’idée selon laquelle, pour que ce dernier fonctionne, il faudrait débarrasser nos économies des monopoles et des firmes multinationales qui entravent l’activité et nous imposent une économie fondée sur des cycles allant de récession-dépression en périodes de croissance plus forte, maintenant les individus sous le joug des firmes et le sceptre du chômage. 
Une remarque qui ne plairait pas à Angela Merkel et ses partenaires de l’Eurogroupe, lesquels s’empressent aujourd’hui d’activer les négociations autour du TAFTA afin que le principal soit fait, avant l’échéance de janvier 2017, date à laquelle Barack Obama cédera la place à un nouveau président des Etats Unis, à la Maison blanche.
On ne pourra alors alors revenir en arrière.
La condition pour que, à partir de la France, les non alignés que nous rejoindrions alors avec plus de force puisque sur le fondement d’une nouvelle enjeu qui n’est plus l’appartenance au bloc mais la non obéissance aux grandes règles du capitalisme, serait la sortie de cette dernière de la zone Euro d'ici trois ans.
Elle adopterait alors une autre monnaie : le Liberté, c’est ce que je suis en train de développer dans mon prochain ouvrage : « Le non alignement monétaire ».
Dans ce livre, je préconise une telle solution et avance l’idée selon laquelle en Europe, d’autres pays pourraient suivre cet élan, adopter leur propre monnaie et bénéficier ainsi d’un nouvelle chance économique fondée sur des liens entre Etats non alignés, dont feraient partie les pays africains qui le souhaitent, avec une solidarité qui prendrait tout son sens au sein de la nouvelle Union Méditerranénne qui est en train se construire. 
Ainsi, cette première semaine de novembre à Marseille a eu lieu la semaine économique de la méditerrannée où ont pris part de nombreux pays du sud à travers leurs représentants.  Les mots qui sont revenus le plus souvent sont :  créativité, innovation, qualification, jeunesse et coconstruction sur fond d’emploi, de petite entreprise, de pôles d'innovation.
Rien n’est donc perdu et il ne fait pas de doute que si nous voulions mettre en place un tel projet, nous pourrions y arriver et grossir le groupe des non alignés jusqu’à ce que ces derniers soient les dominants.
Pourtant, la Grèce , l’Espagne, le Portugal, l’Algérie, étaient très peu présents à cette manifestation.
Les grecs aurait-ils abandonné la partie et oublié la place qu'ils ont occupé dans l'émergence d'une civilisation méditerranéenne ?
 L’Espagne aurait elle oublié que dans ses régions, sur son territoire, se sont mises en place les plus grandes innovations en matière d’économie solidaire et environnementale ?
L’Algérie, très peu présente est-elle si engoncée que cela  dans des problématiques liées à la corruption et au désordre pour ne pas saisir cette opportunité ?
Chose qui peu paraitre surprenante puisqu’ils sont les premiers concernés en matière de développement d’économies solidaires à mettre en place.
Ces dernière sont en effet créatrices de richesse au même titre que les productions des grandes firmes à cette différence près que les coûts de transaction et les externalités négatives qu’elles génèrent sont beaucoup moins importantes à échelle mondiale que celles des très grandes entreprises. Je dirais même presque négligeables.
A cette différence près également que cette économie là est source d’un véritable partage équitable de valeur ajoutée avec mise en valeur des vraies spécialités de territoires, celles qui reposent sur le secteur traditionnel et celles, nouvelles, qui vont être mises en place sur la base de l’innovation. 
Et il est souhaitable que ce dernier secteur soit le fait des populations de chaque pays elles même, dans la coconstruction avec les autres  et non celles des hommes d’affaires qui ont fait fortune grâce au capitalisme occidental.
Cela ne remet pas en cause ni l’idée d’une Europe des peuples qui a commencé à se construire ni celle d’un libéralisme véritable, de petit entreprise, pour le bien-être de chacun.
Si nous voulons nous réapproprier nos économies ils faut mettre en oeuvre une solidarité sans faille entre Etats afin d’être plus forts que les Institutions d’autres pays plus hégémoniques qui cherchent à imposer leur vision de l’ordre mondial.
Il y a donc tout intérêt à ce qu’un nombre croissant d’entrepreneurs présents sur les territoires, de politiques ou de membres de la société civile du pourtour méditerranéen et d’Afrique viennent participer à la douzième semaine économique de la méditerrannée en 2016. 
Ce pourrait être un pas supplémentaire vers la création possible d'une organisation des Etats indépendants et autonomes (OIA). Voir notre blog http://oia2018.blogspot.com


Noura Mebtouche.
Présidente de Respublica.
Mouvement pour les peuples libres et autonomes.
Mouvement pour une nouvelle république.
Mouvement pour la Paix dans le monde.

mardi 14 juillet 2015

Fou Malade : un artiste, un politique.



Fou malade fait partie de cette nouvelle génération d’africains jeunes, nés dans la musique et dans la rébellion politique, qui veut que les peuples dont ils se veulent représentatifs deviennent maîtres de leur vie politique. Pour cela : une seule solution : que les dictateurs disparaissent de la scène politique africaine. Ainsi, nous avons eu la chance à Marseille de connaître le rappeur Fou Malade, à l’occasion du festival Africafête 2015. Fort de sa formation musicale, laquelle a su faire la démonstration de son talent lors d’un concert, ce dernier a voulu également faire preuve de son engagement politique et à maintes reprises a su éclairer un public brûlant de questions.
A également été diffusé le film de Rama Thiaw.
A 34 ans, la jeune réalisatrice sénégalaise, a filmé les émeutes qui de mi-janvier à fin mars 2012 ont marqué la crie préélectorale d’avant la présidentielle de mars 2012. Des scènes de colère contre le président sortant Abdoulaye Wade . Des scènes de colère contre le projet d’Abdoulaye Wade . Sous la pression de la rue, ce dernier a dû modifier sa constitution pour se rare réélire au premier tour avec seulement 25 % des voix. Le mouvement y’en a marre, d’abord initié par le rappeur Keur Gui a participé par ailleurs à la fronde de 2011 et 2012 pour défendre la démocratie et la Constitution au Sénégal.
Y’en a marre, les sénégalais et Balai citoyen du Burkina-Faso sont également intervenus pour aider leurs amis de la république démocratique du Congo à Kinshasa à mettre fin aux ambitions du Président Aboulaye Wade de briguer un troisième mandat, Balai Citoyen avait beaucoup influencé les événements , ayant obligé Blaise Compaoré à quitter le pouvoir au Burkina Faso.
D’eux, Rama Thiaw qui cherche par ailleurs à réaliser un portrait de Kiat et Kilifeu, les deux rappeurs de Keur Gui ne tarit pas d’éloges sur eux : « Je n’ai jamais rencontré des artistes aussi intègres , si intègres que les filmer est devenu forcément nécessaire, ne serait-ce que pour dire que je ne rêvais pas ». 
De quoi créer ce que Fou Malade appelle « un nouveau genre d’africains » par extension des NTA 
Rappelons que le collectif fou malade est considéré par beaucoup comme l’avenir du Sénégal : il est né en 2011, en réaction contre les coupures d’électricité. Depuis, ces conquêtes sont nombreuses :en dehors de  l’épisode violent de la République démocratique du Congo à Kinshasa en mars 2015, où les forces publiques sont intervenues , il a notamment rencontré le président des Etats-Unis Barack Obama, et a reçu la visite de Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères.
Mais la petite flamme des Y’en a marre, au-delà du verbe brillant des slams, se nourrit de « noyaux d’initiatives » qui rassemblent quelques jeunes autour d’un projet et des emplois. A Thiès, une société de gardiennage et un atelier de fabrication de craies. A Saint-Louis, une unité d’ostréiculture et un jardin maraîcher…A Dakar; un centre de hip-hop est fondé. Il représente pour les jeunes déscolarisés qui le fréquentent une opportunité en matière d’expression et de formation citoyenne.
« Nous disons aux jeunes qu’ils doivent rester au Sénégal pour construire leur avenir et celui du pays. Sans rien attendre des politiques. Le changement viendra de nous-même », affirment-ils.  Ces derniers croient aussi à la nécessité de fédérer les mouvements citoyens à l’échelle du continent. 


Nous retraçons ici l’interview à laquelle  a bien voulu répondre Fou Malade à l’occasion de sa venue à Marseille pour Africafête, spécialement pour Respublica.
Fou Malade.

1. Chez toi, quand a commencé la prise de conscience politique ? Pendant l'enfance ou plus tard. Quels événements t'ont le plus marqué ?
« Ma prise de conscience politique a commencé à l’âge de 13 ans en classe de cm2. Ma famille est militante, c’est un héritage. ».


2. La musique et plus généralement l'art sont-ils chez toi le principal vecteur de la communication et de l'action politique ? Si oui, penses tu que ce soit uniquement propre au Sénégal ou aux africaine ou valable dans le monde entier ?
« Le hip hop est un vecteur d'émancipation citoyenne au Sénégal et en Afrique, il mobilise les jeunes sur des questions d'intérêt national. ».

3. Crois tu en l'Internationale, à la grande Fraternité ? Comment peut-on les mettre en oeuvre ?
« Tous les peuples du monde sont victimes souffrent des même probléme,ils sont tous victimes des systèmes politiques.je  crois  à la fraternité et à l'unité des peuples.leur mise en oeuvre passera par l'art. ».

4. Tu as cité Franz Fanon deux fois lors de ton intervention au Dar La Mi Fa. Es- tu en mesure de redire ces deux phrases ?
« Il a dit  dans une relative opacité ,chaque génération découvre sa mission, elle choisit de l'accomplir ou de la trahir. Il dit aussi qu'il n y a pas de destin forclos, il n y a que des responsabilités désertées. ».

5. Y a t' il d'autres révolutionnaires, libertaires, penseurs de la libération africaine de ses dominations que tu admire et que tu cites ?
« Thomas Sankara; Mandela; Lumbumba; cheikh Anta Diop et les jeunes mouvements africains. ».

6. Citer les trois facteurs principaux d'émancipation africaine selon toi.
« L’autosuffisance alimentaire, la démocratie, l’engagement de la jeunesse ».

Noura Mebtouche.


On peut sur internet correspondra via Facebook avec le collectif « Y’en a marre ». Mais également écouter des concerts du rappeur ou encore lire les différents articles parus à ce sujet.

jeudi 21 mai 2015

Comment mettre fin à la Françafrique ? En adoptant le Liberté...


Au sujet du revenu d'existence, d'une nouvelle monnaie française (à la place de l'Euro), d'un système redistributeur tout neuf sans inégalités, d'un monde sans chômage, sans inflation et sans déficit...Tout est dans cette vidéo...Et dans mon livre "Revenu inconditionnel d'existence, budget et fiscalité".
-Demandez le via cette adresse (on envoie pas de paiement avant d'avoir reçu le livre).
-Faites appel à mes services pour organiser une soirée présentation-débat en France ou partout ailleurs.
-Pour illustrer la présentation du livre en public, j'ai besoin d'une spécialiste de la PAO, pour faire un petit film très court (cinq minutes en 3 D, représentant la France et les autres pays. Aussi fais-je appel à vos compétences où que vous soyez en France.
https://www.youtube.com/watch?v=NASGbrJuamo
PS : ce livre est modifié en permanence, au gré des fluctuations conjoncturelles et politiques.
Une bonne nouvelle pour nous : la victoire du parti Syriza.
Alors continuons...


Toutes les idées ou suggestions sont les bienvenues...



Présentation de Noura Mebtouche, l’auteur.
Noura Mebtouche est enseignante en économie depuis 15 ans dans l'enseignement agricole, a effectué sa formation à l'institut d'études politiques de Lyon en 1993, a ensuite effectué des études en économie et est, depuis quatre ans chercheuse en économie et en sciences politiques. Elle s'intéresse particulièrement aux nouvelles alternatives économiques.
Présidente de l'association Respublica, mouvement politique, citoyen, elle s'efforce de mettre à jour des réponses aux grandes problématiques qui se posent dans notre république française par l'intermédiaire d'ouvrages d'économie, de droit, ou traitant des grandes thématiques propres à notre société française.
Par l'action aussi en militant de manière active en faveur du RIE et de l'économe réelle et de la démocratie dans le cadre du mouvement citoyen qu'elle a créé : Respublica.
L'ouvrage "RIE, budget et fiscalité" d'environ 200 pages explore l'idée d'une nécessaire mise en place du revenu inconditionnel d'existence en France.


A l'occasion de la sortie de son livre "RIE, budget et fiscalité", Noura Mebtouche propose une présentation suivie d'un débat.
Et si on recevait chacun 700 euros par mois et par individu sans aucune contrepartie ? Une mesure qui apporterait beaucoup d'effets positifs dans notre économie. De la disparition du chômage par la libre activité à la prise en charge d'une solution préventive pour une forte diminution des dépenses de santé, l'Auteur décrira dans ce débat les différentes conséquences attendues d'une telle mesure sur nos problématiques macro-économiques mais aussi sur le bien-être. Davantage, cette mesure doit s'assortir encore, selon l'auteur, d'autres dimensions à caractère de réformes allant de la restauration de notre souveraineté économique par la sortie de la France de la zone Euro et le réalignement monétaire sur les pays les moins avancés afin de restaurer un vrai commerce international, juste et équitable. Le tout sur fond d'écologie. Enfin, c'est l'occasion ou jamais de procéder à la grande réforme tant attendue de notre fiscalité pour qu'elle soit plus juste et de notre système redistributeur.
Le tout sur fond de citoyenneté et de restauration des Valeurs de la République.
C'est aussi un moyen de rendre leur dignité aux individus pour une vraie démocratie et moins de peuple.



Par ailleurs, il existe un autre livre, moins condensé nommé "Travailler plus pour gagner moins". Cet ouvrage argumente autour de la question du travail et de la fin de sa centralité comme valeur sociale.

Bien cordialement.
Noura Mebtouche.

Envoyez moi demandes de renseignements et nouvelles idées...

revolution999@live.fr.

 

Belle aventure que cette exposition sur la Paix dans le Monde qui s'est tenue pendant tout le mois de janvier 2015 à la galerie d'Art l'Antre deux Mondes , rue Stella dans le premier arrondissement de Marseillel. Le vernissage a été très animé et musical, et nous avons pris soin de mettre en lumière le grand escalier de la rue Stella. Les artistes sont nombreux. Dans cette vidéo, chacun présente son travail.
Noura Mebtouche. 
La vidéo a été réalisée par Denis Charles de l'association foutouart, on peut la voir également avec les autres réalisations de ce dernier sur le blog de la même association.
Petit rectificatif : une erreur s'est glissée dans la vidéo : les deux chanteurs fous sont Renaud et Thibaud et non pasArnaud et Thibaud.

Cliquer sur le lien suivant : Vidéo Paix dans le monde au cours Julien.

Selon IIwan Bloch, « une analyse de l’histoire mondiale révèlerait qu’entre l’année 1496 avant J.-C. et l’année 1861 de notre ère, c’est-à-dire sur une période de 3357 ans, il y a eu 227 années de paix et 3130 années de guerre ». (Source Wikipedia).

Africa-fête : pour une Union africaine fondée sur les liens culturels.






Il y a dans Africa-Fête des idées intéressantes qui entretiennent l'idée d'une mixité sociale et de véritables ponts au delà des cultures. Le bilan qu'en fait Victor Faye, organisateur est positif, il va dans le sens d'une avancée au delà des aléas propres à chaque festival.
Caractérisons d'abord ce festival. Court, car il ne dure que trois jours, il est d'abord et avant toute chose, marqué par son faible impact au sein d'une ville de taille importante comme Marseille. On peut ainsi le différencier d'Africajarc chaque été dans le Lot dans la petite ville de Cajarc où chaque année toute la ville se monopolise en faveur de ce festival. (1086 habitants en 2007).
Cela dit, le festival Africa-Fête a su soigner cette année, sa communication, au point de fournir des programmes stylés et abondants en information avec photos ainsi que des affiches points de repère qui marquent l'image du festival et ce malgré l'absence d'un chargé de communication.
Les visiteurs ont été en nombre satisfaisant même si comme nous le dit Victor Faye, l'un des organisateurs : "les gens ont tendance à croire que la musique africaine doit forcément être gratuite, ce qui fait que bon nombre de visiteurs potentiels n'ont pas souhaité payer 10 euros pour l'entrée. Pourtant , 10 euros c'est peu et pour soutenir le festival et lui donner l'aura qu'il convient de lui donner, il est nécessaire de faire des entrées payantes" ajoute t'il. 
On oubliera pas le rôle de la région qui maintient le festival dans un cadre conforme à sa politique culturelle.
Ce festival est un festival de découverte, sans tête d'affiche, avec des artistes qui ont su éveiller la curiosité des uns et des autres : on pense notamment à Debademba (Abdoulaye Traoré le chanteur burkinabé et Mohamed Diaby, le griot charismatique malien, les tambours de Brazzaville du Congo qui ont éveillé la curiosité de beaucoup d'entre nous).
Qu'importe, le clou du festival reste quand même la vocation de ce dernier à encourager les métissages et les rencontres. Un lien entre trois pays a ainsi été réalisé entre le Sénégal, la France et le Cameroun avec une résidence dans chacun des trois pays pour trois musiciens issus des trois pays et triés sur le volet.
Ainsi, Mougnié Counda, le rappeur sénégalais,  ainsi qu'un artiste camerounais et une chanteuse française ont fait leur résidence en juin à Marseille et iront en novembre au Cameroun après avoir fait le Sénégal cet hiver.
Une façon de montrer que l'idée d'une Union africaine n'est pas morte et que la France aussi en fait partie de manière tout à fait humble, en stricte égalité.
Comme nous le dit Victor Faye qui, en élément de sa génération a très bien compris commet fonctionnait l'union fraternelle entre les peuples : "La panafricanisme doit commencer par le regroupement culturel, pas politique ni économique" pour ne pas reproduire les erreurs que nous bons commises avec l'Union européenne. En Afrique en effet, les individus, lorsqu'ils ne sont pas malencontreusement européennes à vocation post colonisatrice ont de toutes façons l'habitude de mélanger le politique avec le culturel tant le premier fait partie de leur vie. Nulle part ailleurs mieux qu'en Afrique on ressent l'essence même de notre identité d'"hommes debout" soit "homo politicus"au sens que lui donnèrent les grecs sous Athènes. Cette inspiration là vient d'ailleurs d'Afrique d'un temps où l'organisation tribale mettant en avant la démocratie avant toute chose et le respect de chacun remonta jusqu'aux rives de la méditterrannée pour aller effleurer la sensibilité des civilisations situées sur le pourtour méditerranéen.
Et comme nous le dit Victor Faye, l'Union africaine existe déjà depuis longtemps avant même toute velléité de construction politique : "le point commun entre toutes ces cultures, c'est leur diversité hallucinante. Il faut donc, et c'est la vocation des festivals que les gens se côtoient. Aller voir chez son voisin ou s voisine, qu'il soit européen ou africain ou d'ailleurs, faire les choses ensemble.Les musiciens sont les porte voix des Cités".
Et d'évoquer les différents liens entre les festivals qui secouent le continent africain : Nuits métisses, Zig-Zag festival Festibikutsi au Cameroun ou encore "Kolatier" sans oublier les autres Africafête dont celui du Bénin.
Par Noura Mebtouche.

Voir aussi notre blog Papillons, le blog culturel de Respublica :
papillons999.blogspot.com